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Hermann von Soden, Alfred Schmidtke et les manuscrits de Bérat

Published online by Cambridge University Press:  24 September 2020

Christophe Guignard*
Affiliation:
Université de Strasbourg, Faculté de théologie catholique – UR 4377, Palais universitaire, 9 place de l'Université, BP 90020, FR-67084 Strasbourg Cedex, France. Email: c.guignard@unistra.fr
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Abstract

Much light has been shed on the history of the manuscripts of Berat (now kept in Tirana) by Didier Lafleur in his recent catalogue of the NT manuscripts of Albania. However, an aspect of the story was left in the shadow: what is the source of von Soden's information about these manuscripts? The sparse data furnished by von Soden himself and an unpublished report by Harnack show that the German scholar made use of information collected in Albania by one of his collaborators, Alfred Schmidtke. Furthermore, the value of this information for the history of the Berat manuscripts is confirmed by the fact that it is somehow linked to a process of inventory done in September 1901 by a priest of the city.

French abstract:

French abstract:

L'histoire des manuscrits de Bérat (dont les célèbres codices purpurei), aujourd'hui conservés à Tirana, a été remarquablement éclairée par Didier Lafleur dans un récent catalogue des manuscrits néotestamentaires d'Albanie. Un chapitre de cette histoire mérite toutefois un éclairage supplémentaire: d'où viennent les informations dont von Soden disposait à propos des manuscrits de Bérat sont-elles uniquement de seconde main ? En se fondant sur les maigres indications fournies par von Soden lui-même et sur un rapport inédit rédigé par Adolf Harnack, le présent article établit qu'il a bénéficié des informations recueillies sur place par un de ses collaborateurs, Alfred Schmidtke, et confirme valeur de ces informations pour l'histoire des fonds en montrant qu'elles peuvent être liées à un travail de classement accompli en septembre 1901 par un prêtre de Bérat.

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Articles
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Copyright © The Author(s), 2020. Published by Cambridge University Press

1. Introduction

Longtemps inaccessibles (ou presque), les manuscrits grecs d'Albanie demeurent peu connus. En publiant un catalogue intitulé Greek New Testament Manuscripts from Albania,Footnote 1 Didier Lafleur, assisté de Luc Brogly, a donc rendu un service inestimable à tous ceux qui s'intéressent au fonds qui les rassemble désormais aux Archives nationales de Tirana.Footnote 2 En effet, bien que ce catalogue soit consacré aux manuscrits néotestamentaires, son introduction apporte une contribution majeure à l'histoire du fonds.Footnote 3 Livrant une information particulièrement riche, D. Lafleur y étudie notamment l'apport indéniable de Mgr Anthimos Alexoudis, métropolite de Bérat de 1855 à 1887 et auteur de divers catalogues et descriptions,Footnote 4 et retrace la mission menée dans cette ville en 1885 par Pierre Batiffol.Footnote 5 Il consacre aussi plusieurs pages au travail remarquable effectué par Johannes Koder et Erich Trapp lors d'un bref séjour à Tirana en 1965.Footnote 6 Il ne s'arrête guère, par contre, sur les indications que von Soden donne à propos des manuscrits de Bérat dans le premier volume de ses Schriften des Neuen Testaments in ihrer ältesten erreichbaren Textgestalt,Footnote 7 auxquelles il ne prête guère de valeur.Footnote 8

C'est précisément l'intérêt des indications fournies par von Soden et de leur témoignage sur les fonds manuscrits de Bérat au tournant du xixe et du xxe siècle que nous souhaitons réévaluer dans cette note. En effet, dans la mesure où il est possible de montrer que ces indications dépendent du travail réalisé sur place par un collaborateur de von Soden, Alfred Schmidtke,Footnote 9 leur valeur pour l'histoire des manuscrits grecs de Bérat s'avère bien plus grande qu'escompté.

2. Alfred Schmidtke en Albanie

Le traitement très rapide réservé par D. Lafleur à von Soden s'explique par la conviction qu'entre l’époque d'Alexoudis et de Batiffol et celle de Koder et Trapp, aucun savant occidental n'aurait eu un accès direct aux fonds manuscrits de Bérat:

So at the turn of the XXth century, the Berat mss. were known in Western Europe thanks to Ἀλεξούδης’ descriptions … German scholarship tried to order the newly discovered artefacts according to their location: the Bishop's house, the church of the Dormition of the Blessed Virgin (Κοίμησις τῆς Παναγίας/Θεοτόκου, Mangalemi suburb), the church of the Annunciation (Παναγία Εὐαγγελίστρια), the church of St. George and the church of St. John the Theologian.

From then on, no further scholars had direct access to the manuscripts. All subsequent developments, as shelfmarks or Gregory-Aland numbering, were edited according to Ἀλεξούδης and Batiffol's publications. …

In brief, scholarship would wait nearly sixty years – until Johannes Koder and Erich Trapp's journey – to obtain new information about the Greek mss. housed in Albania.Footnote 10

Dans cette optique, la façon dont von Soden répartit les manuscrits de Bérat entre l’église de la Dormition (Ἐκκλησία τῆς Κοιμήσεως [μητρόπολις]), l’église placée sous le même vocable à Mangalemi (Ἐκκλησία τῆς Κοιμήσεως [Μεγαλαίμιον]) et l’église de l'Annonciation (Ἐκκλησία τοῦ Εὐαγγελισμοῦ)Footnote 11 n'aurait aucun intérêt propre. Par ailleurs, lorsqu'en renvoyant à Batiffol,Footnote 12 von Soden ajoute que les indications de ce dernier sont incomplètes,Footnote 13 il ferait implicitement référence à Alexoudis.

Cependant, il est difficile d'admettre que les données précises que le savant allemand fournit sur les dimensions, le nombre de folios ou le contenu néotestamentaire des différents manuscrits de Bérat et des environs soient exclusivement tirées des publications de Batiffol et d'Alexoudis. Il se pose d'ailleurs un problème chronologique. En effet, l'actuel ANA 5 (GA 2252, von Soden ε2022), provenant d'un monastère voisin de Berat, a été décrit par Alexoudis dans la livraison d’Ἐκκλησιαστικὴ Ἀλήθεια datée du 15 novembre 1902.Footnote 14 Or la préface du volume de von Soden est datée du 30 octobre de la même année,Footnote 15 qui est aussi celle de la parution du livre. Il y a donc lieu de supposer que son travail était achevé à fin octobre. Aussi, même sans connaître plus précisément la date d'impression du volume, y a-t-il lieu de douter que von Soden ait encore pu intégrer ce manuscrit, jamais décrit auparavant, d'après un périodique publié à la mi-novembre à Constantinople. En outre, si tel était le cas, on s'attendrait à le trouver mentionné dans les « Ergänzungen und Verbesserungen » plutôt que dans le corps du texte.Footnote 16 Quoi qu'il en soit, une considération plus décisive encore permet d'exclure qu'Alexoudis soit la source de von Soden pour ce manuscrit. En effet, leurs indications divergent sur un certain nombre de caractéristiques fondamentales (nom du monastère, dimensions, nombre de lignes par colonne, nombre de folios):Footnote 17

  • von Soden Swernetz, Ευαγγελισμου s.n. 23 × 18,3 [cm] 22 l. ff. 290

  • Alexoudis Ἱερὰ μονὴ τῆς Παναγίας τοῦ Σβερνέτζ 0,24 × 20 [m] 24 l. ff. 307

  • Lafleur ANA 5 230 × 185 [mm] 22 l. ff. 308

Si von Soden ne dépend pas d'Alexoudis, c'est évidemment qu'il disposait d'une source d'information indépendante. Bien que, dans ce cas, le nombre de folios indiqué par von Soden soit clairement erroné, cette source avait eu un accès direct au manuscrit, puisque les dimensions indiquées correspondent presque exactement au relevé de D. Lafleur et que le nombre de ligne est exact, contrairement à celui que donne Alexoudis. Cette seule constatation confère un certain intérêt aux indications du savant berlinois.

Les informations, parfois précises, que von Soden donne sur le contenu de certains manuscrits confirment cette hypothèse, puisqu'elles ne sont pas non plus tirées des descriptions d'Alexoudis. Nous prendrons ici l'exemple de l'actuel ANA 19 (GA 1709 = Ἐκκλησία τῆς Κοιμήσεως 7 = ε1053). Les deux descriptions qu'en donne l'ancien métropolite de Bérat sont très sommairesFootnote 18 et n'indiquent pas précisément les lacunes de ce tétraévangile. Pourtant, von Soden est bien renseigné à ce sujet, et ses données sont largement confirmées par celles de D. Lafleur (voir Tableau 1).Footnote 19

Tableau 1. Lacunes du manuscrit ANA 19 (GA 1709 = Ἐκκλησία τῆς Κοιμήσεως 7 = ε1053) selon von Soden et selon Lafleur

Les différences importantes en ce qui concerne Matthieu sont en grande partie explicables par la perte de folios. En effet, le manuscrit ne comprend plus, actuellement, que 195 folios,Footnote 20 alors que von Soden lui en attribuait 204, chiffre corroboré par une note datée de 1901 qui se lit au f. 195v (voir plus bas). Il faut aussi relever que von Soden cite ce manuscrit (ε1053) comme témoin du type de texte μ4 de la Pericope adulterae.Footnote 21 Il doit donc en avoir obtenu une collation pour cette péricope, même si la collation très rigoureuse qu'en publie D. LafleurFootnote 22 ne permet malheureusement pas de le confirmer. En effet, la correspondance entre cette collation et les leçons que von Soden attribue à ε1053 est seulement partielle. Les données dont disposait ce dernier devaient être imprécises, ou il n'en a pas fait un usage rigoureux.Footnote 23 En tout état de cause, ses informations précises sur ce manuscrit (nombre de folios, lacunes) supposent également le recours à une source indépendante.

A priori, cette source pourrait être soit un savant occidental ayant eu l'occasion de se rendre à Bérat, soit un informateur local. Il y a cependant une excellente raison d'opter pour la première possibilité. En effet, dans sa préface, von Soden évoque les voyages accomplis pour lui par divers collaborateurs. Or l'Albanie figure avec des contrées voisines (« Griechenland, Athos, europäische Türkei ») parmi celles où s'est rendu Schmidtke.Footnote 24 Il n'en dit malheureusement pas plus, mais quelques éléments supplémentaires sont à glaner dans un rapport sur les travaux de la Kirchenväterkommission de Berlin rédigé le 4 avril 1902 par Adolph Harnack, qui évoque un voyage de Schmidtke en Albanie et en Macédoine. Or, à cette époque, s'agissant de manuscrits grecs et plus particulièrement de manuscrits du Nouveau Testament, qui disait Albanie incluait forcément Bérat, ville alors illustrée par la présence de deux codices purpurei, dont le fameux Codex purpureus Beratinus en onciale (Φ.043, vie siècle).Footnote 25 Voici le passage du rapport qui concerne Schmidtke:

Hr. Schmidtke, der im Auftrage v. Sodens eine zweite Reise nach Albanien und Macedonien für Bibelhandschriften gemacht hat, berichtet, wie viele Klöster u. Kirchen in jenen Gebieten sind, die voll <von> Handschriften stecken u. noch der ersten Untersuchung harren. Hat er doch in einem obscuren Klöster 19 biblische Handschriften gefunden. Wir werden diese Mitteilungen im Auge behalten müssen [deux mots raturés] u. zusehen, ob sich eine Expedition dorthin nicht ermöglichen lässt.Footnote 26

Ce rapport témoigne de l'intérêt des savants allemands pour les manuscrits de ces régions, même si, à notre connaissance, le projet d'une expédition n'a jamais vu le jour. L’« obscur monastère » dont il est question est à chercher en Macédoine plutôt qu'en Albanie, car aucune des collections monastiques albanaises qui figurent dans la liste de manuscrits de von Soden ne compte assez de manuscrits néotestamentaires pour rendre vraisemblable un total de 19 volumes (en comptant avec la présence de quelques manuscrits vétérotestamentaires). La Monè Prodromou de Serrès serait un bon candidat, si l'on peut supposer que l'expression « manuscrits bibliques » recouvre en fait les seuls manuscrits néotestamentaires, objet de la mission de Schmidtke.Footnote 27

Dans le cadre de notre enquête, l'information la plus intéressante est que Schmidtke a fait deux voyages dans cette partie des Balkans, puisque celui que mentionne Harnack est présenté comme le second. Ce second voyage est sans doute à situer en 1901, année concernée par le rapport de HarnackFootnote 28 et, comme nous le montrerons plus bas, Schmidtke a dû séjourner à Bérat cette année-là, autour du 18 septembre ou après.Footnote 29 Quant au premier voyage, on peut en déduire qu'il a eu lieu au plus tard en 1900.Footnote 30 Schmidtke était-il déjà allé à Bérat à cette occasion ? Vu la publicité faite par Batiffol aux manuscrits de cette ville, elle devait déjà être un des buts de son premier voyage, mais, s'il y était parvenu, il n'avait sans doute pas pu réunir les données qu'il souhaitait. C'est en effet, comme on le verra, en 1901 qu'il a récolté les indications de folios et de cote.

Le détail des voyages et de l'activité de Schmidtke nous échappe en grande partie, mais il est établi qu'après Batiffol, un autre savant occidental a eu un accès direct aux manuscrits conservés à Bérat et dans les environs: Alfred Schmidtke, dont les données ont été reproduites, de façon sans doute assez fidèle, par von Soden.

3. Les données de von Soden et le travail du prêtre Constantinos

Dès lors, loin d’être de pures reconstructions savantes, les données de von Soden peuvent être tenues pour un reflet de l’état des fonds de manuscrits grecs de Bérat et de ses environs au moment du séjour de Schmidtke – évidemment avec cette limite importante: elles ne couvrent que les manuscrits néotestamentaires.

En particulier, les cotes indiquées pour ceux de l’église de la Dormition ne sont pas une reconstitution artificielle, mais correspondent bien à une réalité. Il est en effet possible d'en retrouver des traces grâces aux précieuses indications fournies par D. Lafleur dans un appendice intitulé « Common Codicological Features of Some Tirana Greek Manuscripts ».Footnote 31 Comme celui-ci le relève, on y trouve notamment le témoignage d'un inventaire effectué le 18 septembre 1901, sous la forme d'indications « always written in the same modern hand and a similar purple ink » qu'on retrouve dans plusieurs manuscrits (au début, sauf dans le cas d'ANA 19 où l'inscription est portée à la fin) et dont l'auteur est un certain ἱερεὺς Παπᾶς Κωνσταντῖνος, selon l'indication qu'il a laissée dans deux de ces manuscrits (ANA 12, f. 1r ; ANA 38, f. 1r).Footnote 32

Les notes de Constantinos comprennent des éléments variables. Le plus stable est περιέχει φύλλα (suivi du nombre de folios) ; on trouve cette indication dans presque toutes les inscriptions qui lui sont attribuables (hormis ANA 17, 30 et 74).Footnote 33 Cette constante permet de relier entre eux huit manuscrits où Constantinos a indiqué au moins le nombre de folios, travail réalisé le 18 septembre 1901 pour au moins six d'entre eux. Or tous ces manuscrits ont en commun de faire partie du fonds de l’église de la Dormition selon von Soden. De plus, quatre de ces manuscrits portent une indication de cote qui correspond à celle de von Soden: une fois elle est indiquée dans la notice de Constantinos ; dans les trois autres cas, le numéro se trouve sur de grandes étiquettes blanches, qui reportent également le nombre de folios. Ces étiquettes blanches sont aussi attribuables à l'activité de Constantinos, puisque D. Lafleur indique qu'elles sont « numbered by a modern hand in thin purple writing »,Footnote 34 la même que celle qui a sommairement décrit leur contenu sur les premiers folios (il cite comme exemples ANA 15 (portant le n° 2), ANA 35 (n° 8) et ANA 10 (n° 10)). Ces correspondances sont résumées dans le Tableau 2.

Tableau 2. Correspondances entre les indications du prêtre Constantinos et les données de von Soden

Parmi ces dix manuscrits, deux sont à part:

  • − le seul à ne comporter (en tout cas dans son état actuel) aucune marque attribuable à Constantinos est le fameux Codex purpureus Beratinus, exception tout à fait compréhensible, vu l'importance de ce manuscrit ;

  • − le manuscrit 6 (ANA 17) ne comporte pas d'indication semblable à celle des huit autres, c'est-à-dire une note de Constatinos comprenant au moins le nombre de folios. Il porte néanmoins une indication de sa main au f. 1r: « Πράξις τῶν ἀποστόλων » Ce traitement particulier est-il en lien avec le fait qu'il s'agisse du seul des dix manuscrits de cette église selon la liste de von Soden à ne pas être un manuscrit des évangiles ? Cette caractéristique le rapproche en tout cas d'ANA 30, un ménologe de novembre, également de Bérat (Alexoudis 16), qui porte une description semblable: « [illegible] περιέχει 28 βίους ἁγίων χειρόγραφον ».Footnote 35

Il faut enfin signaler que le manuscrit 7 (ANA 19) porte aujourd'hui encore une étiquette avec le chiffre 7, mais, contrairement aux autres cas de correspondance entre la cote de von Soden et une cote subsistant sur le manuscrit, il s'agit d'une petite étiquette blanche avec un cadre bleu.Footnote 36 Or, parmi les nombreux manuscrits qui portent une étiquette semblable, il est le seul pour lequel le numéro corresponde à la cote indiquée par von Soden. Il semble donc s'agir d'une correspondance fortuite, à moins que, par commodité, on ne lui ait délibérément laissé le numéro 7 lors d'un inventaire postérieur.Footnote 37

De quelque manière que s'expliquent ces cas particuliers, les liens entre l'activité d'inventaire et de foliotation du prêtre Constantinos et les données transmises par Schmidtke à von Soden est évident. On constate non seulement une correspondance entre les cotes attribuables à Constantinos et celles de von Soden – correspondance certes partielle, mais jamais contredite –, mais encore le nombre de folios indiqué par le second correspond toujours au chiffre donné par le premier. Cette convergence est d'autant plus remarquable que sept de ces manuscrits portent deux foliotations contradictoires (ANA 12, 15, 17, 19, 26, 35 et 38)Footnote 38 et qu'il faut compter parfois avec la perte de certains folios. Ainsi, pour prendre l'exemple d'ANA 19, ce manuscrit comptait encore 210 folios quand Alexoudis a rédigé sa description en 1882 (voir plus bas),Footnote 39 il en avait 204 en 1901 et il n'en a plus actuellement que 195.Footnote 40

Ce lien entre l'activité de Constantinos et la liste de von Soden a des conséquences pour la chronologie. Car les cotes et nombres de folios transmis à ce dernier par son collaborateur présupposent le travail du prêtre Constantinos.Footnote 41 Il s'ensuit que Schmidtke n'a pas pu récolter ces données avant le 18 septembre 1901. On peut par ailleurs situer son voyage avant la fin de la même année, puisque, comme nous l'avons signalé, le rapport où Harnack mentionne le second voyage de Schmidtke en Albanie couvre l'année 1901. Il se dessine ainsi pour son séjour à Bérat une fourchette allant plus ou moins de la mi-septembre à la fin de l'année, mais dans cet intervalle il faut certainement privilégier la fin de l’été ou le début de l'automne. En effet, à cette époque se rendre à Bérat était une expédition, comme en témoigne Batiffol en racontant son périple du printemps 1885: « La route de Valona à Bérat était moins une route qu'un sentier cavalier à travers un pays montueux et d'une sûreté suspecte. »Footnote 42 On peut également citer la mise en garde formulée par Auguste Henri-Joseph Sauvaire, vice-consul de France à Ioannina, dans une lettre qu'il avait adressée à Batiffol pour lui dispenser des conseils en vue de son voyage: « … le voyage de Valona à Bérat dure de 10 à 12 heures par de fort mauvais chemins, en hiver surtout; il faut porter avec soi de quoi se coucher et de quoi se nourrir en route car vous trouverez là, comme dans toute l’Épire et dans toute l'Albanie, un pays aussi sauvage que primitif. »Footnote 43 Sur de tels chemins – et Schmidtke qui était déjà allé en Albanie savait à quoi s'en tenirFootnote 44 –, on hésiterait à s'aventurer en automne ou en hiver, tandis que la fin de l’été apparaît certainement comme une période particulièrement favorable. Il est dès lors vraisemblable que Schmidtke se soit rendu à Bérat en septembre ou en octobre et il est même extrêmement tentant de supposer que le travail mené par Constantinos n'est pas sans lien avec la mission de ce dernier: son travail de classement des fonds manuscrits de Bérat a-t-il été entrepris sous l'influence de Schmidtke, ou même avec son concoursou un peu avant, en vue de faciliter son travail, si sa venue avait été annoncée ? En tout cas, vu la proximité chronologique entre les deux événements, il serait étonnant qu'il n'y ait aucun lien.

Nous laisserons à d'autres le soin d’éclairer, si faire se peut, les détails du voyage entrepris par Schmidtke pour le compte de von Soden, des rapports entre le savant allemand et le prêtre Constantinos et du travail de ce dernier. Il importe d'ailleurs de relever que ce travail ne s'est pas limité aux manuscrits de l’église de la Dormition: c'est en tout cas ce que suggèrent la présence d'une étiquette blanche sans inscription (ou dont l'inscription s'est effacée) au f. 1r du Codex Anthimi,Footnote 45 propriété de l’église de l'Annonciation, et le fait qu'un autre manuscrit de Tirana (ANA 74) porte de sa main au f. 3r une cote (« Ἀριθ. 2Footnote 46 ») qui n'appartient manifestement pas du même fonds, puisque le manuscrit 2 de la Dormition est l'actuel ANA 15, comme l'attestent à la fois l’étiquette blanche du manuscrit et von Soden.

4. Remarques conclusives

Cette brève enquête aura montré, croyons-nous, que le témoignage de von Soden est susceptible d’éclairer l'histoire des manuscrits de Bérat au tournant du xixe et du xxe siècle. Bien que les dernières publications d'Alexoudis remontent aux alentours de 1900, il est vraisemblable qu'elles se fondent en partie sur les données qu'il avait récoltées lorsqu'il était métropolite de Bérat. Il l'indique d'ailleurs explicitement dans le catalogue paru dans le Δελτίον τῆς Ἱστορικῆς καὶ Ἐθνολογικῆς Ἑταιρείας τῆς Ἑλλάδος.Footnote 47 Puisque le voyage accompli par Schmidtke peut être situé en 1901, en ce qui concerne les manuscrits néotestamentaires, les indications de von Soden nous renseignent sans doute mieux sur la localisation des manuscrits et leur état au tournant du siècle que les publications d'Alexoudis, qui reflètent plutôt, en tout cas celle du Δελτίον, la situation des années 1880. La proximité chronologique entre les dernières publications d'Alexoudis (1900–2) et les voyages de Schmidtke (même si la date précise du premier reste incertaine) incitent toutefois à se demander si le métropolite n'a pas eu connaissance des projets et des travaux de von Soden ou de son collaborateur et si cette entreprise n'a pas réveillé son propre intérêt pour les manuscrits de Bérat.

Footnotes

Nous remercions chaleureusement Didier Lafleur et Luc Brogly, qui ont eu l'amabilité de nous transmettre leurs remarques sur une première version de cette note, et Louis Schlaeffli, bibliothécaire au Grand Séminaire de Strasbourg, dont l'aide s'est avérée des plus précieuses pour le déchiffrement du rapport d'Adolf Harnack cité dans ces pages.

References

1 Lafleur, D., Greek New Testament Manuscripts from Albania (avec la collab. de L. Brogly; New Testament Tools and Studies 57; Leiden: Brill, 2018)Google Scholar.

2 Fonds « Kodikët e Shqipërisë 488 ». Nous nous réfèrerons aux manuscrits de ce fonds par le sigle ANA (pour Archives nationales d'Albanie) suivi de la cote.

3 Nous nous permettons de renvoyer à la recension que nous avons consacrée à cet ouvrage dans la Revue des sciences religieuses 93 (2019) 309–311.

4 Voir Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 9–18, 43–52 et 66.

5 Voir Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 21–43.

6 Voir Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 55–61.

7 Soden, H. von, Die Schriften des Neuen Testaments in ihrer ältesten erreichbaren Textgestalt (2 parties en 4 vol.; Göttingen: Vandenhoeck und Ruprecht, 1911 2–13)Google Scholar. Le premier volume, qui va nous intéresser ici, est initialement paru en 1902 chez Duncker à Berlin; c'est à cette édition que nous renvoyons.

8 Voir Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 52–3.

9 Alfred Schmidtke a publié trois ouvrages: une édition du minuscule Paris, BnF, Grec 97 (GA 579) intitulée Die Evangelien eines alten Unzialcodex (Bℵ-Text) nach einer Abschrift des dreizehnten Jahrhunderts (Leipzig: J. C. Hinrich, 1903); Das Klosterland des Athos (Leipzig: J. C. Hinrich, 1903); Neue Fragmente und Untersuchungen zu den judenchristlichen Evangelien: Ein Beitrag zur Literatur und Geschichte der Judenchristen (Texte und Untersuchungen zur Geschichte der altchristlichen Literatur 37/1; Leipzig: J. C. Hinrich, 1911).

Nos recherches ne nous ont pas permis d'en apprendre long sur sa vie. Nous n'avons trouvé aucune notice biographique, en dehors d'un article de la version anglaise de Wikipedia (https://en.wikipedia.org/wiki/Alfred_Schmidtke, consulté le 23 sept. 2019); mais cet article atteste surtout le manque d’éléments dont on dispose. Les avant-propos de ses ouvrages ne contiennent guère de renseignements personnels. Celui de Das Klosterland des Athos nous apprend que Schmidtke a fait un séjour de sept mois au Mont Athos, qui lui a inspiré cet ouvrage. Ce séjour, sans doute distinct des voyages en Albanie et en Macédoine que nous mentionnerons plus loin dans ces pages est à situer au plus tard en 1902, puisque l'avant-propos du livre se présente comme rédigé à Berlin en avril 1903 (p. 4). La même ville réapparaît dans l'avant-propos à sa monographie sur les évangiles judéo-chrétiens, daté de juillet 1911. Il pourrait donc avoir vécu à Berlin de 1902 ou 1903 à 1911, au moins. Par ailleurs, dans l'avant-propos au premier volume de son édition du Nouveau Testament, von Soden nous apprend qu'outre les Balkans, Schmidtke s'est rendu pour lui à Paris, en Espagne, en Italie et en Angleterre (Die Schriften des Neuen Testaments, i.VI), voyages qui ont eu lieu au plus tard en 1902. À cette date, il n’était pas encore licencié, car, contrairement à d'autres collaborateurs, von Soden (ibid.) ne le présente pas comme tel, même s'il souligne tout spécialement son apport (p. VII). Il ne semble pas avoir soutenu de thèse (aucune de ses publications n'est présentée comme telle), bien que K. Lake le désigne comme le « Dr. Schmidtke » dans sa recension de Die Evangelien eines alten Unzialcodex (« The ‘Ammonian’ Harmony and the Text of B », JTS 7 (1906) 292–5). Nous ne sommes pas parvenu à découvrir ses dates de naissance et de mort. On peut toutefois supposer qu'il avait une vingtaine d'années, lorsqu'il voyagea pour von Soden, ce qui situerait sa naissance dans les années 1870 (conjecture qui rejoint l'estimation non étayée que l'on trouve sur la page du Wikipedia anglophone consacré à « Schmidtke » comme nom de famille (https://en.wikipedia.org/wiki/Schmidtke, section « People », consulté le 24 sept. 2019)). Quant à sa mort, l'article biographique déjà cité de Wikipedia observe: « There is no further record of him after the outbreak of World War I. » C'est apparemment exact (et, de fait, il semble qu'on perde sa trace après sa dernière publication, en 1911); cela pourrait signifier qu'il a été tué au combat, mais il ne faudrait pas complètement exclure la possibilité qu'il ait abandonné la recherche néotestamentaire au profit d'une autre carrière (pastorale ? ce serait du moins l'hypothèse la plus vraisemblable s'agissant d'un théologien protestant, mais nous n'avons trouvé aucune attestation de l'exercice d'un ministère ecclésiastique). Il évoque en tout cas, dans l'avant-propos à ses Neue Fragmente und Untersuchungen zu den judenchristlichen Evangelien, les sacrifices que lui a demandés leur « ungeahnt langwierige Vollendung » (p. IV), ce qui pourrait témoigner d'une difficulté à poursuivre son travail de recherche parallèlement à d'autres tâches.

10 Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 51–2.

11 Von Soden, Die Schriften des Neuen Testaments, i.74.

12 Batiffol, P., «Les manuscrits grecs de Bérat d'Albanie et le Codex purpureus Φ», Archives des missions scientifiques et littéraires. Choix de rapports et instructions 13 (1887) 437–556Google Scholar.

13 « Doch sind [Batiffols] Angaben unvollständig » (von Soden, Die Schriften des Neuen Testaments, i.74).

14 A. Alexoudis, « Περιγραφὴ ἀρχαίου κώδηκος ἀποκειμένου ἐν τῇ Αὐλῶνι τῆς ἐπαρχίας Βελεγράδων ἱερᾷ μονῇ τῆς Παναγίας τοῦ Σβερνέτζ », Ἐκκλησιαστικὴ Ἀλήθεια 22/46 (15 nov. 1902) 492–4.

15 Von Soden, Die Schriften des Neuen Testaments, i.VIII.

16 Le fait que les « Ergänzungen und Verbesserungen » aient été placées au début du volume (p. IX–XVI), à la suite du « Vorwort » (p. V–VIII), plutôt qu’à la fin, constitue d'ailleurs un indice supplémentaire. Ce placement donne en effet à penser que le corps du volume était déjà entièrement composé quand cette section a été livrée – en même temps que l'avant-propos ou peu après –, hypothèse qu'un examen des deux exemplaires de l’édition de 1902 que possède la bibliothèque des facultés de théologie de l'université de Strasbourg me paraît confirmer: les pages dotées d'une numérotation romaine forment un cahier dont la dernière page a été coupée de manière à ne laisser qu'un talon, qui est collé à la première page du corps du livre. Il est donc vraisemblable qu’à fin octobre l'imprimeur n'attendait plus que la préface et ces addenda et corrigenda. Si tel est bien le cas, la description des manuscrits de Bérat, dont ANA 5, est certainement antérieure à la publication de la description de ce manuscrit par Alexoudis.

17 Von Soden, Die Schriften des Neuen Testaments, i.169; Alexoudis, « Περιγραφὴ ἀρχαίου κώδηκος », 492–4; Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 231.

18 A. Alexoudis, « Κατάλογος τῶν ἐν ταῖς ἱεραῖς ἐκκλησίαις τῆς συνοικίας Κάστρου, πόλεως Βερατίου τῆς Μητροπόλεως Βελεγράδων εὑρισκομένων ἀρχαίων χειρογράφων », Δελτίον τῆς Ἱστορικῆς καὶ Ἐθνολογικῆς Ἑταιρείας τῆς Ἑλλάδος 5 (1900) 366 (n° 36); idem, « Κώδικες ἐπαρχίας Βελεγράδων », Ἐκκλησιαστικὴ Ἀλήθεια 20/48 (1er déc. 1900) 526 (n° 20).

19 Von Soden, Die Schriften des Neuen Testaments, i.136; Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 325.

20 Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 324.

21 Von Soden, Die Schriften des Neuen Testaments, i.505–6.

22 Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 327.

23 Un autre cas incertain est celui d'un paratexte cité par von Soden, Die Schriften des Neuen Testaments, i.363 (texte 163). Le paratexte en question (une liste d'apôtres également transmise par le Vaticanus gr. 2165, f. 288v–289r) ne se retrouve pas dans l’état actuel d'ANA 19 (voir la description de Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 325–6). Peut-être von Soden a-t-il simplement confondu le sigle de ce manuscrit avec celui d'un autre. Cependant, dans la mesure où ANA 19 a perdu un nombre non négligeable de folios, au début et à la fin (J. Koder et E. Trapp, « Katalog der griechischen Handschriften im Staatsarchiv zu Tirana », Jahrbuch der österreichischen byzantinischen Gesellschaft 17 (1968) 197–214, ici 211–12, ont encore vu trois folios de garde alors détachés du manuscrit et aujourd'hui perdus (n° 22 et 23, de leur catalogue)), il n'est pas exclu que la liste se soit trouvée à la fin du manuscrit (dans ce cas, plus probablement sur d'autres feuillets de garde, car l'inscription portée en 1901 sur le f. 195v (voir plus bas) semble attester que ce folio était déjà à cette époque le dernier du corps du manuscrit).

24 Von Soden, Die Schriften des Neuen Testaments, i.VI.

25 Sur ce manuscrit (aujourd'hui ANA 1), voir désormais Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 73–149.

26 Berlin, Archiv der Berlin-Brandenburgischen Akademie der Wissenschaften, KVK Nr. 1, f. 69av.

27 Von Soden, Die Schriften des Neuen Testaments, i.79 cite pour ce monastère 18 manuscrits sur parchemin, dont l'un (iii 6) reçoit deux numéros, et trois sur papier. En excluant ces derniers et en comptant le manuscrit iii 6 comme deux volumes différents, on obtiendrait le total de 19.

28 Rebenich, Voir S., Theodor Mommsen und Adolf Harnack: Wissenschaft und Politik im Berlin des ausgehenden 19. Jahrhunderts (Berlin: de Gruyter, 1997) 188–9CrossRefGoogle Scholar.

29 Ce voyage est sans doute distinct du long séjour de Schmidtke au Mont Athos (voir n. 9), car, dans le cas contraire, Harnack aurait difficilement pu se contenter d’évoquer façon générique la Macédoine sans mentionner précisément l'Athos.

30 Peut-être des recherches, que nous n'avons pas pu mener, dans les archives de la Kirchenväterkommission ou dans d'autres fonds permettraient-elles de préciser la chronologie des différents voyages et séjours de Schmidtke dans les Balkans.

31 Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 548–9.

32 Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania fournit des reproductions de deux de ces notes: ANA 12 (p. 602, pl. 9), ANA 29 (p. 607, pl. 14).

33 Dans le cas d'ANA 26, l'inscription est incomplète: « [illegible]έχει | [illegible]84 » (Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 549); mais le fait que le manuscrit comporte 184 folios (ibid., p. 342), chiffre aussi indiqué par von Soden (Die Schriften des Neuen Testaments, i.136), prouve qu'il s'agit bien du nombre de folios.

34 Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 65.

35 Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 549.

36 La pl. 9 de Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania (602) en montre un exemple (ANA 12, f. 1r).

37 Parmi les manuscrits que von Soden rattache à la Dormition, ANA 19 n'est pas le seul à conserver une étiquette blanche à cadre bleu; c'est aussi le cas d'ANA 2, 4, 12, 15, 29, 35 et 38 (voir Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 548–9), mais les cotes qui leur ont été attribuées n'ont aucun rapport avec celles que cite von Soden. Étant donné que les manuscrits portant ces étiquettes sont nombreux (voir ibid., 66), il est vraisemblable qu'elle remontent à un inventaire postérieur à celui de Constantinos, réalisé alors que les manuscrits de la Dormition avaient été réunis à ceux d'autres fonds.

38 Voir Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 63–4.

39 Alexoudis, « Κατάλογος τῶν ἐν ταῖς ἱεραῖς ἐκκλησίαις τῆς συνοικίας Κάστρου … χειρογράφων », 366 (n° 36).

40 Voir Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 324.

41 Les étiquettes portant les cotes ne sont pas datées, mais puisqu'elles rappellent parfois le nombre de folios (ANA 12, 15 et 35) et qu'inversement la note indiquant le nombre de folios d'ANA 26 inclut sa cote (5), les deux informations sont manifestement solidaires: Constantinos aura compté les folios, attribué les cotes et collé les étiquettes au cours d'un seul et même inventaire, qu'il faut situer autour du 18 septembre 1901, et même, semble-t-il, précisément ce jour-là.

42 P. Batiffol, autobiographie inédite, citée par Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 29.

43 A. H.-J. Sauvaire, lettre à P. Batiffol, 17 nov. 1884, citée par Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 26.

44 Son propre jugement sur cette contrée n’était pas plus favorable que celui de Sauvaire, à en juger par une allusion qu'il y fait en vantant les qualités des Grecs dans son petit livre sur le Mont Athos: « Im dunkeln Albanien wirkt ein griechisches Haus wie eine blühende Oase in schauerlicher Wüste … » (Schmidtke, Das Klosterland des Athos, 39).

45 Voir Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 548.

46 Lafleur, Greek New Testament Manuscripts from Albania, 549.

47 Alexoudis, « Κατάλογος τῶν ἐν ταῖς ἱεραῖς ἐκκλησίαις τῆς συνοικίας Κάστρου … χειρογράφων », 352 n. 1: « Ὁ κατάλογος οὗτος συνετάχθη τῷ 1882, ὅτε ό γράψας διετέλει μετροπολίτης Βελεγράδων. »

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Tableau 1. Lacunes du manuscrit ANA 19 (GA 1709 = Ἐκκλησία τῆς Κοιμήσεως 7 = ε1053) selon von Soden et selon Lafleur

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Tableau 2. Correspondances entre les indications du prêtre Constantinos et les données de von Soden