Introduction : une question de curiosité ?
Dès le début de son ministère en Galilée, Jésus ramène à la vie le fils unique d'une veuve (Lc 7.11–17 ; propre à Luc).Footnote 1 A priori, le nom donné à la ville en 7.11 ne devrait pas retenir d'une façon spéciale l'attention du lecteur, si ce n'est pour attiser sa curiosité. Cependant, une raison invite à y être particulièrement attentifs. En effet, centrée sur la montée à Jérusalem où se vit l'ultime manifestation de Dieu, la structure singulière du troisième évangile accorde, dans une perspective théologique, une place importante à la géographie.Footnote 2 Dans les éditions récentes de la Bible en Français, le nom retenu est tantôt Naïm, tantôt Naïn. À titre d'exemple, il suffit de comparer La Bible, traduction officielle liturgique et La traduction œcuménique de la Bible.Footnote 3 Que disent les manuscrits anciens ? Ces différentes appellations révèlent-elles un caractère significatif du lieu ? Dans cet article, nous allons montrer que l'adjectif hébraïque נעים (na‘im) ‘beau’, ‘agréable’, sous-tend l'usage de la variante Naïm en Lc 7.11. Nous proposons de vérifier cette intuition, en commençant par rechercher le nom de la ville qui serait le mieux attesté.
1. Critique textuelle
Sur base de l'apparat critique de Nestle-Aland, il existe trois variantes pour désigner la ville vers laquelle s'approche Jésus en Lc 7.11 : Capharnaum (en latin), Ναΐν ou Ναΐμ.Footnote 4 Les critères de critique textuelle externe sont en faveur de la variante Ναΐν. En effet, Capharnaum est très faiblement attesté, seulement dans deux versions de la Vieille Latine.Footnote 5 Sa présence s'explique sans doute par un souci d'harmonisation avec le lieu où se déroule le récit qui précède Lc 7.11–17 : Καφαρναούμ (7.1). Concernant Ναΐμ, ce nom ne figure dans aucun manuscrit grec ancien, mais bien dans quelques minuscules de la famille f1, ainsi que dans l'ensemble de la tradition latine, à l'exception des deux manuscrits de la Vieille Latine présentant la variante Capharnaum. Deux traditions sont ainsi représentées parmi les témoins de Ναΐμ : pré-césaréenne (égyptienne) et occidentale. Habituellement, la combinaison de celles-ci ne constitue pas un argument fort pour défendre avec certitude la correspondance entre leurs variantes et la forme la plus ancienne du texte.Footnote 6
De plus, l'apparat critique plus développé et actualisé – du moins pour les papyri et les manuscrits grecs – du Center for New Testament Textual Studies permet d'aller plus loin dans l'analyse.Footnote 7 En effet, il répertorie l'ensemble des papyri et des manuscrits grecs découverts jusqu’à récemment (2014), qui attestent notamment la variante Ναΐν.Footnote 8 Celle-ci est représentée par tous les témoins qui sont évalués de catégorie i par Aland (incluant donc les plus anciens) et qui sont disponibles pour ce verset. De plus, plusieurs d'entre eux appartiennent aux traditions alexandrine ou occidentale. On voit également que la variante Ναΐμ est absente, bien qu'une autre lui ressemble, ναειμ, attestée dans un seul manuscrit grec, la minuscule 1582 avant correction (xème siècle), membre de la famille f1. D'après l'apparat du CNTTS, voici la lecture rendue par les autres témoins de la famille f1 : αειν par la minuscule 1, Ναιν par la 209 et ναειν par les autres.Footnote 9 Il est donc difficile de s'appuyer sur la famille f1 pour défendre la variante Ναΐμ. De plus, en Lc 7.11, le CNTTS mentionne sept versions latines, dont six présentent comme lecture Nain et une, Capharnaum. La variante Nain est donc également défendue par la tradition de la Vieille Latine, du moins partiellement. Par contre, parmi les versions latines auxquelles le CNTTS a accès, aucune ne contient Naim en Lc 7.11.
* Classification des manuscrits grecs selon Aland. Voir K. Aland, B. Aland, E. F. Rhodes, The Text of the New Testament: An Introduction to the Critical Editions and to the Theory and Practice of Modern Textual Criticism (Grand Rapids/Leiden/Boston : Eerdmans/Brill, 19892 [1987]) 106, 159–63, 332–7.
À travers nos recherches personnelles, nous avons pu trouver Ναΐμ dans le commentaire d'Origène sur Ps 89(88).13, ainsi que Naim dans le sermon 36 (sur Lc 7.11–16) de Cyrille d'AlexandrieFootnote 10 et dans la traduction faite par Jérôme de l’Onomasticon d'Eusèbe de Césarée.Footnote 11 Chez Cyrille d'Alexandrie, les deux appellations sont présentes,Footnote 12 manifestant que les deux circulaient à Alexandrie ou qu'il pouvait être facile de confondre le μ et le ν finals. Le texte apporté d’Égypte à Césarée par Origène aurait été préservé dans certaines minuscules de la famille f1.Footnote 13 Il y a donc une influence probable du Ναΐμ connu d'Origène sur le ναειμ de la minuscule 1582 avant correction (de la famille f1). Or, dans son Commentaire de Jean, Origène fait remarquer la présence de ‘fautes régulières dans les noms' (τὰ ὀνόματα σφάλμα πολλαχοῦ) écrits dans la Septante et signale qu'il le sait grâce ‘aux hébreux’ (ἀπὸ Ἑβραίων).Footnote 14 À partir de témoignages qui lui semblaient certifiés, lui-même ne connaissant pas suffisamment l'hébreu, Origène se permettait donc de corriger des noms qui lui semblaient erronés.Footnote 15 Souvent associé à Origène, un texte de la tradition césaréenne (pré-césaréenne) a comme base un texte alexandrin et intègre ici ou là des lectures occidentales, quand celles-ci s'avèrent plus appropriées. On comprend ainsi mieux la chaîne de transmission.
2. Un écho hébraïque
Le nom Ναΐμ n'est pas insignifiant. Il peut être lu comme la transcription grecque de l'adjectif hébraïque נעים (na‘im), ‘beau’, ‘agréable’. Dans la Bible hébraïque, נעים est utilisé pour qualifier une personne,Footnote 16 un objet,Footnote 17 un lieuFootnote 18 et surtout une expérience.Footnote 19 Bien que l’étymologie de Ναΐν pourrait également être liée à נעים,Footnote 20 la référence à cet adjectif hébraïque est d'autant plus évidente pour Ναΐμ. Tel serait aussi le cas pour la variante ναειμ de la minuscule 1582 avant correction, en Lc 7.11. Selon l'apparat critique du CNTTS,Footnote 21 en Lc 8.41, le même scribe (et d'autres) écrit ιαειρος (‘Jaïre’) – là où quelques-uns ont Ιαιρος – alors que dans le récit parallèle de Mc 5.22, il écrit Ιαιρος. D'ailleurs, en Mc 5.22, il n'existe pas de variante pour ce nom. En Lc 8.41, la mention de ‘Jaïre’ est surprenante, car les récits de guérison sont le plus souvent anonymes.Footnote 22 Selon Pesch, le nom ‘Jaïre’ est originel, c'est-à-dire non apporté à une étape secondaire de la tradition pré-marcienne, et aurait une fonction symbolique. En effet, il serait la translitération de יאיר (Hiphil Iqtol, de אור, ‘il illumine’Footnote 23 ) ou de יעיר (Hiphil Iqtol, de עור, ‘il éveille’Footnote 24 ), ce qui peut être un signe révélateur dans un récit de retour à la vieFootnote 25 . En Lc 8.41, selon le CNTTS et une étude de première main sur les manuscrits concernés,Footnote 26 les témoins grecs les plus anciens avant correction attestent ιαειρος.Footnote 27 On conclut qu'en Lc 7.11, le scribe de la minuscule 1582, ou d'autres avant lui, aurait écrit le nom translittéré du mot hébreu correspondant (ναειμ pour נעים) pour suivre l'usage adopté en Lc 8.41 (ιαειρος pour יעיר/יאיר), en utilisant un ε là où l'hébreu présente une gutturale (ע ou א). Dans la tradition, les deux récits lucaniens de retour à la vie sont ainsi reliés par un nom qui résonne de l'un à l'autre : ‘il est merveille (נעים) … il éveille (יעיר)’.
Cet écho hébraïque sous la plume de certains scribes peut-il remonter à Luc ? Puisqu'il garde silence sur l'emplacement précis de Naïn, le motif de la mention de ce nom a d'autant plus de chance d’être lié à son étymologie hébraïque, ‘belle/agréable’ (נעים). Ailleurs, Luc n'est pas indifférent au nom du lieu où se déroule un événement marquant de la vie de Jésus, qu'il prend soin de nommer avec précision et délibération. Par exemple, l'appel des premiers disciples chez Luc se vit ‘au bord du lac de Gennésaret’ (παρὰ τὴν λίμνην Γεννησαρέτ, Lc 5.1). Luc se distingue ici des récits parallèles de Mc 1.16 et de Mt 4.18, où on lit : ‘au bord de la mer de Galilée’ (παρὰ τὴν θάλασσαν τῆς Γαλιλαίας). L'expression λίμνην Γεννησαρέτ est un hapax legomenon dans la Bible.Footnote 28 Toutefois, elle est connue de Flavius Josèphe.Footnote 29 Dans la Guerre des Juifs, ce dernier explique que cette façon d'appeler ce lac provient des gens de l'endroit (3.463) et décrit le foisonnement impressionnant de vie qui l'anime (3.506–521). Ailleurs dans le troisième évangile, le même lieu est évoqué une seule fois, en référence à la Galilée et non à Gennésaret,Footnote 30 et ce dernier nom n'est plus mentionné, alors que Marc et Matthieu en parlent dans un récit commun absent chez Luc.Footnote 31 Or, à l’époque de Jésus, Gennésaret est une plaine particulièrement fertile et traversée par la Via Maris, ainsi que par des routes locales reliant des villes importantes, ce qui lui donne d’être très peuplée.Footnote 32 En Lc 5.1, la mention de Gennésaret, avec tout ce que ce lieu représente d'abondance, est-elle une simple coïncidence avec la présence de la foule en amont de l'appel des premiers disciples (5.1), ainsi qu'avec la fécondité promise par Jésus à Pierre (5.10), après lui avoir donné de vivre une pêche fructueuse au-delà de toute attente (5.4–7) ? Il paraît difficile d'adopter la position de Stein affirmant qu'il s'agit d'une simple information géographique, sans caractère théologique.Footnote 33 La même question se pose pour Ναΐν (Lc 7.11), autre mention lucanienne d'un lieu, absente dans la Bible.
3. Emplacement géographique de Naïn
Est-il possible de localiser Naïn ? Afin d’éviter tout anachronisme, nous nous référerons à la carte géographique de la fin du royaume d'Hérode le Grand auquel Luc fait référence pour ouvrir son évangile : ‘Il y eut aux jours d'Hérode, roi de Judée [τῆς Ἰουδαίας]’ (Lc 1.5). Bien que le troisième évangile contienne plusieurs informations géographiques, celles-ci ne sont pas suffisamment nombreuses et détaillées pour tracer une carte géographique. Nous nous fions donc aux descriptions de Flavius Josèphe, Strabon, Pline l'Ancien, Ptolémée, reprises notamment par Abel, Aharoni et al., ainsi que Boring et Schlegel.Footnote 34 Elles permettent de mieux comprendre la complexité des situations géographiques et historiques du premier siècle de notre ère, reflétées chez Luc. Désormais, toute information géographique se rapporte aux frontières romaines des régions concernées. Quand nous évoquerons un lieu d'une période antérieure, nous indiquerons entre parenthèses son nom à l’époque.
La Bible n’évoque nulle part ailleurs Ναΐν, sauf dans la Septante du codex Alexandrinus. Dans l'Ancien Testament, à quatre reprises, il est question d'un lieu portant un nom similaire (Αιν) correspondant en 1 R 15.20 et 2 R 15.29 à Iyyôn (ΑινFootnote 35 /עיון), en dehors de la Galilée (à l'extrême nord de l'ancien royaume unifié d'Israël) et, en Ne 2.14 et 12.37, à la ‘porte de la Source’ (πύλη τοῦ Αιν/שׁער העין), à Jérusalem. Flavius Josèphe parle à deux reprises d'un endroit appelé Ἀΐν.Footnote 36 Il s'agit du lieu où Simon, fils de Giora et originaire de Gerasa, construisit un mur dont il fit une forteresse pour son parti. Toutefois, dans le contexte de la Guerre des Juifs, un tel emplacement est à situer en Judée et non en Galilée. Il est fort probable que la localité mentionnée par Flavius Josèphe se réfère à Ein, en Judée, au lieu que mentionne également Jos 15.32 et 19.7.
Le contexte de Lc 7.11–17, ainsi que des témoignages de la tradition qui seront abordés plus loin, incitent plutôt à localiser Naïn au sud de la Galilée et à l'identifier avec le village arabe actuel de Nein.Footnote 37 À vol d'oiseau, celui-ci est situé à 8 km au sud-ouest du mont Thabor, à 9 km au sud-est de NazarethFootnote 38 et à 35 km au sud-ouest de Capharnaüm, dans la vallée de Jezréel (la grande plaine d'Esdraelon) qui sépare la Galilée de la Samarie, au versant nord de la colline de Moré. Sur le versant sud de la même colline se trouve Shounem, lieu où Élisée ramena à la vie le fils d'une veuve (2 R 4.8–37).Footnote 39
Le commentaire de Ps 89(88).13 par Origène est le témoignage le plus ancien permettant de localiser l'endroit où s'est opéré le retour à la vie décrit en Lc 7.11–17. ‘Hermon est le mont sur lequel est située la ville de Naïm où le Christ réveilla le fils de la veuve’ (Ἑρμωνεὶμ δέ ἐστι τὸ ὄρος ἐφ’ οὗ κεῖται ἡ πόλις Ναῒμ, ἐν ᾗ ἤγειρε τὸν τῆς χήρας υἱὸν ὁ Χριστός, Extraits d'Origène sur les Psaumes, Ps 88.13 ;Footnote 40 traduit par nous). Origène situe NaïmFootnote 41 sur le mont Hermon qui est habituellement localisé le long de la vallée du Liban (Jos 11.17). Or, le mont Moré a souvent été confondu avec le mont Hermon au point d’être parfois appelé ‘petit Hermon’.Footnote 42 Naïn – écrit sous cette forme ou une autre – en tant que lieu de l'intervention de Jésus en Lc 7.11–17 est également mentionnée au début du iv ème siècle par Eusèbe de Césarée dans son Onomasticon des lieux bibliques : ‘Naïn (Ναείν) (Luc 7.11). Un village où il réveilla de la mort le fils de la veuve. Et maintenant il est au sud du Thabor, à douze bornes, près de Aendor (Κώμη, ἐν ᾗ τὸν υἱὸν τῆς χήρας ἐκ νεκρῶν ἔγειρε. καὶ νῦν ἐστι κατὰ νότον θαβὼρ ἀπο ιβ σημείων πλησίον Ἀενδώρ)’ (Onomasticon, 140.3 ; traduit par nousFootnote 43 ).
Dans sa traduction de l’Onomasticon, Jérôme corrige Eusèbe et situe Naïm à deux bornes (3 km) du mont Thabor et non à douze bornes (18 km) :Footnote 44 ‘Naim. Une ville dans laquelle le Seigneur ressuscita de la mort le fils de la veuve, et jusqu’à aujourd'hui, elle se trouve à deux bornes du Thabor, au sud près de Aendor’ (Naim, oppidulum, in quo filium viduae a mortuis Dominus suscitavit, et usque hodie, in secundo milliario Thabor montis ostenditur, contra meridiem juxta Ændor, Sites et noms des lieux, 255 ; traduit par nousFootnote 45 ). Jérôme mentionne également Naïm dans une de ses lettres et en parle comme un lieu situé dans l'environnement du mont Thabor, de la mer de Génésareth, du mont Hermon,Footnote 46 d'Endor, de Capharnaüm et de toute la Galilée.Footnote 47 Naïn (ou Naïm) fait ainsi partie de l'ancien territoire de la tribu d'Issachar, au sud de Nephtali. Or, en Gn 49.14–15, le pays d'Issachar (ישׂשכר) est décrit comme ‘étant agréable’ (נעמה).Footnote 48 Le Midrash Rabba commentant ce passage de la Genèse, dit explicitement : ‘il s'agit de la ville de Na’ïm’ (זו נעים).Footnote 49 La beauté du lieu exprimée dans l’étymologie du nom provient sans doute de sa vue splendide sur la vallée de Jezréel, ainsi que la présence d'une source permettant de cultiver des oliviers et des figuiers.Footnote 50 Cette source confirme l’étymologie hébraïque de Naïn.Footnote 51
Conclusion : une singularité par surcroît
Parmi les manuscrits grecs anciens disponibles, le nom Ναΐμ ne figure pas, si ce n'est ναειμ dans la minuscule 1592 datant du xème siècle. Celle-ci, ainsi que les versions et les citations patristiques où figure Ναΐμ/Naïm, ne sont fort probablement pas le miroir de la forme originale du nom de la ville en Lc 7.11 qui serait Ναΐν.Footnote 52 Une erreur de distraction (d'ouïe ou de vision) peut expliquer ce type de variante. Pour des scribes familiers de l'hébreu, il y a plus de chance qu'ils aient introduit Ναιμ (ou ναειμ ou Naim) par fidélité à l’étymologie du nom traduisant la beauté unique de ce lieu grâce à son paysage, et surtout depuis le passage de Jésus auprès de la veuve. Nous aurions ici un bel exemple de deux attitudes face au texte, auxquelles peut conduire la fidélité au message : modifier une lettre d'un mot du texte pour traduire l'impression qu'il dégage ou le laisser tel quel.
En Lc 7.11, cet arrière-fond de l'adjectif נעים dans l’évocation de Naïn chez certains scribes est rendu d'autant plus probable par sa situation géographique et son écosystème. Le Midrash Rabba de Gn 49.14–15 (iv ème siècle) atteste explicitement la correspondance entre le sens de נעם en hébreu et le lieu nommé Naïm, dans l'ancien territoire de la tribu d'Issachar, c'est-à-dire dans les alentours du mont Thabor.
Concernant l’écho hébraïque de Ναΐν (Lc 7.11) perçu chez certains scribes, nous n'avons pas suffisamment d’éléments pour affirmer avec certitude que Luc connaissait l’étymologie de ce nom géographique, tout comme la beauté naturelle du lieu. Toutefois, le simple fait de mentionner Naïn, un hapax legomenon dans la Bible, renforce la singularité de Lc 7.11–17 par rapport aux autres récits néotestamentaires de retour à la vie.Footnote 53 En effet, dans ceux-ci, le lieu n'est pas nommé ou est connu.Footnote 54 De plus, à la lumière de notre recherche sur l'emplacement géographique de Naïn, la question est de savoir quel motif a amené Jésus à descendre de Capharnaüm (7.1–10) vers Naïn, à 35 km au sud-ouest, et ensuite, à remonter vers le lac de Galilée (8.22), après avoir traversé ‘villes et villages’ (8.1). Et pourquoi une grande foule marche-t-elle avec lui (7.11) jusqu’à être témoin du prodige (7.16), tandis qu'elle est écartée dans les autres récits synoptiques de retour à la vie ? Quelle raison pousse Jésus à prend l'initiative d'intervenir ? Ces indices laissent entrevoir la portée théologique que Luc confère au miracle de Naïn. C'est l'objet d'une recherche plus large, en cours.