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TABLETTES DE LA COLLECTION DE MICHEL DE GENOUILLAC

Published online by Cambridge University Press:  02 October 2017

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Abstract

Henri de Genouillac (1881–1940), one of the leading Assyriologists of his time, owned a collection of cuneiform tablets and inscribed artefacts. On his death, it was divided into two parts. Whereas the majority of these objects were bequeathed to the Musée des Antiquités in Rouen, his native city, a smaller part remained the property of his nephew, Michel de Genouillac. The present paper, which offers the publication of the latter, also aims to reconstruct its history. The Michel de Genouillac collection consists of 20 Ur III tablets (9 from Puzriš-Dagan, 10 from Girsu, 1 of uncertain origin), 1 clay cone with an inscription of Gudea and 5 Sargonic administrative tablets from Girsu.

Type
Research Article
Information
IRAQ , Volume 79 , December 2017 , pp. 105 - 127
Copyright
Copyright © The British Institute for the Study of Iraq 2017 

L'abbé Henri de Genouillac (1881–1940), qui fut l'une des figures majeures de l'assyriologie en France, avait constitué une collection personnelle d'objets archéologiques issus d'achats comme de ses propres fouilles. On pensait que l'intégralité de cette collection d'une grande diversité avait été léguée par voie testamentaire au Musée des Antiquités à Rouen, sa ville natale.Footnote 1 Or, les vingt-cinq tablettes cunéiformes et le cône inscrit publiés dans le présent article sont à ce jour conservés dans la demeure familiale par Michel de Genouillac, son neveu et filleul, dont la collection compte en outre divers artefacts archéologiques (Fig. 1).Footnote 2 Nous souhaitons exprimer notre profonde gratitude à l’égard de Michel de Genouillac pour nous avoir confié l’étude et la publication de ces documents cunéiformes. C'est à sa demande, conformément à son désir de voir la collection de son oncle diffusée auprès du public et de la communauté scientifique, que nous avons mené l’étude de ces documents épigraphiques qui doivent prochainement rejoindre par donation le lot de tablettes et d'inscriptions déjà légué au musée par Henri de Genouillac.Footnote 3

Fig. 1. Une photographie de l'abbé de Genouillac issue des archives familiales

Les textes cunéiformes appartenant à Michel de Genouillac peuvent être comparés à ceux conservés au Musée des Antiquités à Rouen, dont certains ont déjà été copiés par Henri de Genouillac lui-même et dont la publication exhaustive est actuellement préparée par Dominique Charpin et Jean-Marie Durand. Cette collection, qui compterait environ 203 documents de diverses époques, notamment paléo-babylonienne,Footnote 4 comprend ainsi un lot de tablettes de petit format d’époque sargonique similaires aux nôtres - voir à ce propos la section 3 ci-dessous. À l'instar de ces tablettes, les deux collections comportent probablement des textes provenant d'archives identiques.

Des documents inscrits que nous publions, seul le cône de Gudea porte un numéro d'inventaire et provient des fouilles d'Henri de Genouillac à Tello. Le reste de la collection, c'est-à-dire les tablettes qui ne sont pas numérotées, fut donc sûrement acheté. Les circonstances de l'acquisition de ces documents demeurent néanmoins délicates à reconstituer, dans la mesure où l'archéologue ne laissa guère d'information à ce sujet. Il est toutefois vraisemblable que ce dernier acquît les tablettes auprès de marchands, notamment lors de ses séjours en Irak entre 1912 et 1914 puis en 1929–1931.Footnote 5 André Parrot, dans une lettre adressée à Robert-C. Flavigny, conservateur du Musée des Antiquités à Rouen, estimait ainsi que la presque totalité des objets légués par l'abbé à cette dernière institution était issue d'achats chez des antiquaires à Bagdad, et pensait notamment que la collection de poissons avait été acquise auprès d'un marchand nommé Saméry.Footnote 6 Cette hypothèse paraît d'autant plus pertinente que Henri de Genouillac se réfère lui-même à plusieurs reprises à des objets qu'il avait achetés en Irak. À l'occasion des fouilles menées à Kiš et de son premier séjour en Irak, entre janvier et avril 1912, l'archéologue avait en effet racheté des tablettes issues de ses propres fouillesFootnote 7 et en avait acquis d'autres, découvertes à Abu Habbah — l'ancienne Sippar de Šamaš ou Sippar-Yaḫrūrum, pour le compte des Musées Royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles, alors appelé Musée du Cinquantenaire. L'assyriologue reconnaît d'ailleurs avoir fréquenté durant cette même époque les marchands d'antiquités de Bagdad.Footnote 8 Plus tard, Henri de Genouillac (Reference Genouillac1930 : 216) relata par ailleurs qu'il acquit à Bagdad en mars 1930 quatre cônes du souverain En-metena provenant de Medain à l'occasion d'une campagne de Tello.Footnote 9

Les tablettes de la collection de Michel de Genouillac pourraient donc avoir été acquises en Irak avant ou après la Première Guerre Mondiale. Dans la mesure où nous ne saurions déterminer si Henri de Genouillac constitua cet ensemble progressivement ou en un seul achat, nous ignorons si les tablettes en question faisaient partie du lot publié par de Genouillac (Reference Genouillac1924b) ou si elles furent réunies à un fonds déjà existant à une date postérieure. Bien que le commerce de tablettes fût déjà une pratique courante en Irak, comme nous le rappelle l'exemple du marchand Elias Géjou,Footnote 10 on ne saurait davantage exclure que Henri de Genouillac fît l'acquisition de ces tablettes ailleurs, par exemple à Constantinople où il séjourna à plusieurs reprises, entre 1909 et 1924,Footnote 11 ou tout simplement à Paris.

Un autre point que nous ne parvenons à élucider est la raison pour laquelle Henri de Genouillac scinda en deux groupes d'inégale importance la collection de 664 objets qu'il destinait dès 1935 par voie testamentaire au Musée des Antiquités à Rouen :Footnote 12

  1. 1. Un ensemble de pièces, d'abord déposé dans le coffre d'une banque de la région parisienne par l'abbé, fut ensuite conservé en l’étude du notaire Henri Couturier à Paris dans l'attente de l'exécution du legs. Ces objets furent considérés comme les plus précieux d'après l'inventaire. Cet ensemble regroupait essentiellement des cylindres et cachets en pierre dure, un collier en cornaline et lapis, des amulettes en matériaux divers et autres éléments de parure (231 pièces). Les objets étaient réunis dans des étuis ou de minuscules vitrines ;Footnote 13

  2. 2. Un autre ensemble d'objets conservés dans un appartement que Henri de Genouillac avait eu à sa disposition à partir de 1936 au Presbytère de la Madeleine, à Paris.Footnote 14 Cet ensemble, jugé de moindre valeur, qui comptait sans doute, par déduction, 433 pièces, comprenait des objets similaires à ceux du précédent, auxquels s'ajoutaient néanmoins des vases en matériaux divers, des lampes et des reliefs en terre cuite, des objets sculptés et la totalité des documents cunéiformes (13 cônes, 186 tablettes complètes ou fragmentaires, 11 enveloppes, tablettes dans leur enveloppe ou fragments).Footnote 15

Le petit lot d'objets inscrits auquel cet article se consacre constitue donc d'une certaine manière un troisième groupe, conservé dans le même appartement que le second ensemble. A la suite du décès d'Henri de Genouillac, le Musée des Antiquités à Rouen récupéra en 1941 l'ensemble de sa collection, à savoir le groupe conservé dans l’étude du notaire et celui demeuré en l'appartement du Presbytère de la Madeleine.Footnote 16 Toutefois, il semble que les objets publiés ici furent oubliés lors du transfert vers Rouen. Si les raisons de la subdivision du second ensemble de la collection d'Henri de Genouillac restent inconnues, on peut envisager que notre lot de textes était tout simplement en attente d’étude.Footnote 17 Ce n'est qu'en 1948 que son frère, Paul de Genouillac, père de Michel de Genouillac eut la possibilité d'organiser le déménagement des affaires du défunt abbé, jusqu'alors remisées dans les anciennes écuries du Presbytère, jusqu’à la demeure familiale du Morbihan. Parmi celles-ci, se trouvaient donc les textes que nous publions.

Textes de l’époque de la Troisième Dynastie d'Ur

Textes de Puzriš-Dagan

Il s'agit de neuf des tablettes d’époque Ur III de cette petite collection, nous rappelant que l'abbé de Genouillac avait d'ailleurs inlassablement copié de semblables comptes d'animaux. Ces tablettes témoignent des activités de deux administrateurs bien connus de Puzriš-Dagan, Ur-kununa (nos. 1, 2, 7) et Abba-saga (nos. 3, 4, 5, 6, 8, 9) et forment par conséquent deux lots cohérents.Footnote 18

No. 1. Šulgi 47/6/12 – Dépense (zi-ga), ovins et caprins (Fig. 2 a-b).Footnote 19

Fig. 2. Tablette No. 1 : copie (a : face ; b : revers)

No. 2. Date : Šulgi 47/6/26 – Dépense (zi-ga), ovins et caprins – 2,5 × 2,3 × 1,3 cm (Fig. 3 a-b).

Fig. 3. Tablette No. 2 : copie (a : face ; b : revers)

No. 3. Date: Amar-Suʾen 1/10/19 – Transfert (i3-dab5), bœufs – 3,2 × 2,8 × 1,6 cm (Fig. 4 a-b).

Fig. 4. Tablette No. 3 : copie (a : face ; b : revers)

No. 4. Date : Amar-Suʾen 4/2/- – Transfert (i3-dab5), moutons (Fig. 5 a-b).Footnote 21

Fig. 5. Tablette No. 4 : copie (a : face ; b : revers)

No. 5. Date: Amar-Suʾen 6/10/- – Transfert (i3-dab5), chevreaux – 3,9 × 3,4 × 1,2 cm (Fig. 6 a-b).

Fig. 6. Tablette No. 5 : copie (a : face ; b : revers)

No. 6. Date: Amar-Suʾen 7/4/10? – Transfert (i3-dab5), animaux non conservés – 3 × 2,9 × 1,4 cm (Fig. 7 a-b).

Fig. 7. Tablette No. 6 : copie (a : face ; b : revers)

No. 7. Date : Amar-Suʾen 7/10/- – Reçu (kišib, šu ba-ti), bœufs et moutons – 3,7 × 3,1 × 1,8 cm (Fig. 8 a-b).

Fig. 8. Tablette No. 7 : copie (a : face ; b : revers)

No. 8. Date : Amar-Suʾen x/x/13 – Transfert (i3-dab5), chevreaux – 3,1 × 3×1,1 cm (Fig. 9 a-b).

Fig. 9. Tablette No. 8 : copie (a : face ; b : revers)

No. 9. Date : Amar-Suʾen x/10/21 – Transfert (i3-dab5), ovins – 3,2 × 1,7 × 1,5 cm (Fig. 10 a-b).

Fig. 10. Tablette No. 9 : copie (a : face ; b : revers)

Textes de Ĝirsu : messenger texts

Trois des tablettes attribuables à Ĝirsu appartiennent à la catégorie dite des textes de messagers, mais ne présentent pas de cohérence interne, voir plus généralement Notizia (2009), aux analyses duquel nous nous conformons ici.

No. 10. Date : Amar-Suʾen 6/5/- – Messenger Text – 2,7 × 2,5 × 1,5 cm (Fig. 11 a-b).

Fig. 11. Tablette No. 10 : copie (a : face ; b : revers)

Revers. 1. Comparer avec les textes BPOA 1, 962 et MVN 8, 253, tous deux datés de l'an 1 de Šū-Suʾen et originaires d'Umma,Footnote 23 qui semblent démontrer que Šū-Ninšubur servait la maisonnée royale. À propos du personnel des reines, voir notamment Weiershäuser (Reference Weiershäuser2008 : 113–119), qui recense ainsi le terme de ra2-gaba nin, « messager de la reine ».

Si l'on identifie ce messager avec celui qui, portant certes le même nom, mais simplement qualifié de sukkal, est attesté en plusieurs tablettes de Ĝirsu, le dossier peut alors être étoffé par de plus amples informations complémentaires.Footnote 24

No. 11. Date : -/-/-. – 3,9 × 2,8 × 1,5 cm (Fig. 12 a-b).

Fig. 12. Tablette No. 11 : copie (a : face ; b : revers)

Ce texte ne saurait être considéré comme un Messenger text à part entière, mais s'apparente à ce genre.

Face. 2. Sur l'emploi du terme mar-du2, voir notamment Notizia (Reference Notizia2009 : 36–37), qui rappelle que ce terme est entendu comme une référence aux « nomades », et Verderame (Reference Verderame2010) pour une considération générale ainsi qu'une remise en cause des idées préconçues à ce sujet. Les femmes amorrites sont exclusivement attestées dans les dossiers, étudiés et édités par Mander, caractérisés comme Kennelmen et šuku ensi2 (Mander : Reference Mander1994 et Reference Mander1998), mais, à l'exception du présent document, pas dans les textes de messagers. Dans les textes Kennelmen, les rations distribuées aux femmes amorrites sont identiques, puisqu'elles consistent également en 5 sila3 de pain. Signalons de plus que trois des textes du dossier se caractérisant par le terme šuku ensi2 se réfèrent, de manière similaire à la présente tablette, à un mouton destiné à des personnes dites NIM Ši-ma-aš-ki//gi4 (cf. AuOr 16, T.21, T.22 et T.28), toutefois sans la présence des femmes amorrites.Footnote 26 Il est par conséquent probable que cette tablette, qui s'avère originale en raison de la présence des femmes amorrites et de la mention des jours aux lignes 5 et 7, soit liée à ces dossiers.

Face 3. À propos de l'emploi du signe NIM dans les textes de messagers, cf. par exemple Lafont, DAS 41, « Élamites », voir Michalowski (Reference Michalowski and Michalowski2008), traduisant le terme comme « highlander, bodyguards » et Notizia (Reference Notizia2009 : 37–45) pour une analyse complète et pour la traduction « gens de montagnes ».

No. 12. Date : -/-/-. Ce texte n’était malheureusement plus disponible lors de mon séjour chez Michel de Genouillac et pourra, je l'espère, être édité avec plus de soin à l'avenir. Je me contente ici de proposer une translitération provisoire, conscient de l'insuffisance du procédé (Fig. 13 a-b).

Fig. 13. Tablette No. 12 : photographie (a : face ; b : revers)

Autres textes de Ĝirsu

Les autres tablettes de Ĝirsu traitent de sujets divers et ne forment pas un corpus homogène.

No.13. Date : Šulgi 48/3/- – Arriéré d'orge compensé, reçu (la2-NI su-ga, šu ba-ti) – 3,9 × 3,3 × 1,7 cm (Fig. 14 a-b).

Fig. 14. Tablette No. 13 : copie (a : face ; b : revers)

Face. 4. On retrouve ce même personnage occupant apparemment la charge de dub-sar mar-sa en BAOM 2–25 – 21 (Šulgi 44) : Face. 5. Ur-dLamma / Revers. 1. dumu Na-ba-sa6 dub-sar mar-sa, cf. Alivernini Reference Alivernini2013 : 54–55 et PPAC 5, 293, Revers. i. 3’−4’.Footnote 30

Revers. 3. Ur-dBa-U2 fils de Un-IL2 apparaît en plusieurs autres textes, notamment TCTI 2, 2560, relatif à un autre arriéré de compte remboursé, et plus généralement dans des documents semblant aller de Šulgi 43 (ASJ 08 107 27) à Šū-Suʾen 9 (TCTI 2, 03894).

No. 14. Date : Amar-Suʾen 8/12/xFootnote 31 – Orge pour des travailleurs agricoles – Tablette (3,1 × 2,8 × 1,5 cm) et enveloppe (4,1 × 3,6 × 2,3 cm) (Fig. 15 a-b).

Fig. 15. Tablette No. 14 : copie (a : face ; b : revers; c-e enveloppe)

Face 2–4. L'association entre les catégories eren2, engar et ša3-gu4 est récurrente dans les textes de Ĝirsu enregistrant des rations distribuées au personnel agraire,Footnote 33 plus particulièrement dans un dossier d'une dizaine de documents similaires au nôtre, s’étalant chronologiquement de Šulgi 28 à Amar-Suʾen 8, et relatifs à la responsabilité exercée en ce domaine par l'administrateur Lu-gena.Footnote 34 Ce dernier y assure systématiquement une dépense d'orge dont se charge un autre responsable, Ur-Ba-U ne semblant apparaître dans le même dossier que dans notre texte.

No. 15. Date : Šū-Suʾen 3/8/12 – main d’œuvre tirant un bateau – 3,3 × 2,7 × 1,5 cm (Fig. 16 a-b).

Fig. 16. Tablette No. 15 : copie (a : face ; b : revers)

Face. 1. Le même nombre de travailleurs est également mobilisé lors du 12ème jour, mais d'autres mois, notamment dans les documents SNAT 111 et 121, PPAC 5, 1149.

Face. 2. À propos des types de travailleurs UN-il2, voir notamment Molina (2015 : 132) et Steinkeller (Reference Steinkeller, Garfinkle and Molina2013 : 365).

Face. 4. Bien que la partie endommagée de cette ligne semble quelque peu exigüe pour comporter l'ensemble des termes ma2 tug2 gada, la reconstruction proposée ici s'appuie sur une dizaine de textes similaires, parmi lesquels BPOA 1, 115, 135, 140 ; MVN 22, 249.

Revers. 2. La reconstitution du nom propre Ur-sa6-ga s'appuie certes sur SNAT 112, mais reste incertaine, dans la mesure où ce dernier texte, datant du règne d'Amar-Suʾen, est antérieur de quelques années. Ur-saga muḫaldim apparaît comme responsable de la mobilisation de travailleurs en SNAT 111 et en MVN 22, 249 (tous deux également datés d'Amar-Suʾen 7).

No. 16. Date : x/9/27 – Fragment – 1,7 × 1,6 × 1,1 cm (Fig. 17 a-b).

Fig. 17. Tablette No. 16 : copie (a : face ; b : revers)

No. 17. Date : x/6/12 – Fragment – orge – 2,7 × 2,5 × 0,8 cm (Fig. 18).

Fig. 18. Tablette No. 17 : copie (revers)

No. 18. Date : -/10/- – Farine d'orge.– 3,7 × 3,3 × 1,4 cm (Fig. 19 a-b).

Fig. 19. Tablette No. 18 : copie (a : face ; b : revers)

No. 19. Date : Šulgi 46/11d/- – 4,3 × 3,7 × 1,6 cm (Fig. 20 a-b). Présence de scellements sur l'ensemble du document qui corrompent le texte.

Fig. 20. Tablette No. 19 : copie (a : face ; b : revers)

Fragment de provenance incertaine

No. 20. Date : Amar-Suʾen 9/1 ?/x. Provenance incertaine – État très fragmentaire – 3,8 × 4,1 × - cm (Fig. 21 a-b).

Fig. 21. Tablette No. 20 : copie (a : face ; b : revers)

Cône de Gudea

Il s'agit d'un exemplaire (12,82 × 5,02 cm) de l'inscription, bien connue et attestée par des centaines d'autres similaires, commémorant la restauration de l'e2-ninnu-anzu2 mušen-babbar2, notamment publiée en Steible (1991 : 304–311, Gudea 48) et Edzard, RIME 3/1.1.7.37, où se trouve une bibliographe exhaustive, mais à remettre à jour en raison de diverses publications récentes. Ce clou, qui porte le numéro 541, correspondant à l'enregistrement effectué lors des fouilles menées par de Genouillac à Telloh, avait déjà été répertorié par l'archéologue lui-même (cf. 1936 : 136), ainsi que dans d'autres publications, pour lesquelles on renvoie ici à la bibliographie complète proposée par Huh (Reference Huh2008 : 513, TG 541). Toutefois, alors que Steible (Reference Steible1991 : 308, exemplaire GG) le liste parmi les exemplaires appartenant au Musée des Antiquités à Rouen, il semble avoir été conservé dans la collection privée de H. de Genouillac lui-même et être demeuré ainsi dans sa famille (Fig. 22 a-g).

Fig. 22. Cône de Gudea : photographies (a-g)

Tablettes administratives d’époque sargonique

Cinq des tablettes de la collection, qui se détachent du reste par leur petit format et leur écriture plus archaïque, appartiennent à une phase antérieure à celle de la Troisième Dynastie d'Ur. En raison de leur référence au récipient gurgur et de probables concordances d'ordre prosopographique, il est possible de les dater de la période sargonique. Néanmoins, leur format et la disposition des lignes ne permettent d'exclure définitivement une datation de l’époque de la seconde dynastie de Lagaš.Footnote 35 La mention du terme, apparemment inconnu par ailleurs, ZI-DA confirme l'originalité de ce lot de tablettes. Dans la mesure où le récipient gurgur est apparemment exclusivement - ou principalement - mentionné à Ĝirsu, leur origine peut être raisonnablement attribuée à cette cité, encore que l'anthroponymie et le terme ZI-DA puissent être caractéristiques d'une autre provenance.

Ces tablettes, se caractérisant par l'homogénéité de leur format – taille identique, disposition des lignes suivant une même norme –, la référence aux contenants gurgur et dug ainsi qu’à la denrée ou au récipient ZI-DA, la cohérence des données prosopographiques et l'emploi de la même formule administrative – mu-de6(DU) –, appartiennent à une même archive dont il ne semble pas que l'on possède d'autres exemplaires. Seules quelques tablettes inédites, issues de l'ancienne collection de Genouillac et conservées au Musée des Antiquités à Rouen, qui présentent de grandes similarités avec les textes publiés ici, s'y rattachent sûrement.Footnote 36

No. 21–2,6 × 2,2 × 1,1 cm (Fig. 23 a-b).

Fig. 23. Tablette No. 21 : copie (a : face ; b : revers)

Face. 1. À propos du récipient gur4-gur4, voir Powell (Reference Powell1987–1990 : 505–506) et Sallaberger (Reference Sallaberger1996 : 49, 51–52, 56). Il apparaît que, dans le corpus de textes traité ici, ce récipient, dont la valeur est estimée à 10 sila, soit environ 10 litres, est sans doute équivalent à 1/3 de dug.

Face. 2. Le type de bien désigné comme ZI-DA ne semble pas attesté par ailleurs et demeure énigmatique. Bien que, contrairement au récipient gurgur, il ne soit pas suivi par la mention de bière ou d'un autre produit comestible, ce terme se rapporte sans doute à un type de récipient ou à une denrée mesurée à l'aide d'un contenant, et non du système de capacité standard. À titre purement spéculatif, il peut être comparé au terme dug zi3-da, soit la « jarre de farine », karpat qēmi (cf. Civil Reference Civil1996 : 150 en ḪAR-ra = ḫubullu X, 329, à comparer bien sûr avec ḪAR-ra XX-XXII, cf. MSL XI p. 74, fragment h 4, zi3-da dans les versions canoniques, dont il serait une graphie phonétique).Footnote 37

Face. 3. Li-la est également mentionné en CT 50, 122, d’époque sargonique.

Revers. 1. Cet anthroponyme ne semble pas connaître de pendant dans le reste de la documentation du IIIe millénaire, notamment de Ĝirsu lors des époques sargonique et de Lagaš II, du moins pas à notre connaissance. Si sa translittération s'avère délicate, l'on pourrait y voir un nom sémitique ou l'interpréter comme appartenant à un autre substrat que le sumérien.Footnote 38

Revers. 2. On retrouve l'anthroponyme Zu-zu en de nombreux textes des époques sargonique – par exemple CT 50, 85. Face. 4 - et Lagaš II – ITT 4, 7542. Revers. 5.

Revers 3. La translittération de la forme mu-DU en mu-de6 suit le parti pris, par exemple, par Molina (Reference Molina2014) pour les textes sargoniques d'Adab.

No. 22–1,9 × 1,6 × 0,9 cm (Fig. 24 a-b).

Fig. 24. Tablette No. 22 : copie (a : face ; b : revers)

No. 23–2,1 × 1,8 × 1 cm (Fig. 25 a-b).

Fig. 25. Tablette No. 23 : copie (a : face ; b : revers)

No. 24–2,2 × 1,9 × 1 cm (Fig. 26 a-b).

Fig. 26. Tablette No. 24 : copie (a : face ; b : revers)

No. 25–2,3 × 2,2 × 1 cm (Fig. 27 a-b).

Fig. 27. Tablette No. 25 : copie (a : face ; b : revers)

Footnotes

1 Testament d'Henri Pierre Louis du Verdier de Genouillac fait chez Henri Couturier, Notaire, au 21 bd. Malesherbes à Paris, le 21 décembre 1935, codicille établi à Argenteuil, le 25 juillet 1939 (archives familiales). La collection regroupe des tablettes cunéiformes, des cachets et des sceaux-cylindres, des vases, des figurines et des plaquettes de terre cuite, des éléments de parure ainsi que des sculptures de petite dimension. Ces objets, hormis les tablettes, ont déjà attiré l'attention, notamment les intailles et d'autres artefacts présentant un intérêt particulier, publiés par Pierre Amiet Reference Amiet1957 et Reference Amiet1959. Sur cette même collection, un mémoire de Master 2, de grande qualité, a été soutenu par Chloé Petit-Augarde à l'université Paris-IV (Petit-Augarde Reference Petit-Augarde2012).

2 Les pièces en terre cuite, pierre et métal (environ une dizaine) et les nombreuses empreintes de sceaux-cylindres appartenant à cette collection feront l'objet d'une publication séparée par Christine Pariselle et Caroline Dorion-Peyronnet, Conservateur du Patrimoine, Directeur du Musée des Antiquités à Rouen.

3 Nous tenons à signaler que ce projet n'aurait pu être mené à bien sans l'aide éclairée et précieuse de Claude Bonnafont, petite-nièce d'Henri de Genouillac, et de Jacques Bonnafont, ami de la famille, que nous remercions chaleureusement. Nous adressons également nos vifs remerciements à Caroline Dorion-Peyronnet pour nous avoir accordé l'accès aux collections du Musée des Antiquités à Rouen, pour sa disponibilité et les informations utiles qu'elle nous a transmises. Nous témoignons par ailleurs de notre gratitude envers Manuel Molina pour sa relecture de notre manuscrit et les indispensables suggestions dont il nous fit part. D'autres collègues nous ont aussi ponctuellement aidés, notamment Laurent Colonna d'Istria, Changyu Liu, Palmiro Notizia, Régis Vallet, Lorenzo Verderame et un relecteur anonyme particulièrement attentif que nous remercions. Nous précisons, enfin, que les références aux documents des archives de H. de Genouillac conservés au Musée des Antiquités à Rouen ainsi qu’à ceux en possession de sa famille sont faites avec l'autorisation de Caroline Dorion-Peyronnet et l'accord de Michel de Genouillac.

4 Caroline Dorion-Peyronnet, communication personnelle. Sur l'ensemble des tablettes conservées au Musée des Antiquités à Rouen et provenant de la collection personnelle d'Henri de Genouillac, on consultera notamment, à titre non exhaustif, les références suivantes : Genouillac Reference Genouillac1924b (12 tablettes, 11 d’époque Ur III, une présargonique, voir Selz Reference Selz1989/1990) ; Garelli Reference Garelli1957 (3 tablettes paléo-assyriennes) ; Charpin Reference Charpin1988 : 29–32 et Reference Charpin2005 : 169–172 (5 tablettes paléo-babyloniennes) ; Charpin 2014 : 37–38 ; rapport du projet Archibab: http://www.digitorient.com/wp/wp-content/uploads/2008/02/ARCHIBAB.pdf; Molina Reference Molina, Garfinkle and Johnson2008 : 23 note 10, signale l'existence d'environ 30 tablettes néo-sumériennes, estimation à revoir probablement à la hausse ; Sachs Reference Sachs1955 : lvi ; enfin, on pourra se rapporter à la Lettre du Musée de Rouen (2010) : https://www.lri.fr/~syp/acde/lettre-n49.11.pdf.

5 Un texte inédit des archives familiales nous apprend en effet que Henri de Genouillac effectua « huit fois le voyage Paris-Bagdad » entre 1911 et 1931.

6 Lettre d'André Parrot à R.-C. Flavigny du 3 novembre 1941 (Archives du Musée des Antiquités à Rouen).

7 Cf. Genouillac Reference Genouillac1924a : 20.

8 Genouillac Reference Genouillac1924a : 21 et 23 ; voir également Boschloos et al. Reference Boschloos, Devillers, Gubel, Hameeuw, Jean, Van Goethem, Van Overmeire and Overlaet2012 : 25 et 30. Notons ici que D. Charpin (Reference Charpin, Baker and Jursa2014 : 38, voir également le rapport mentionné ci-dessus du projet Archibab) suppose que les tablettes paléo-babyloniennes appartenant à la collection de Rouen et faisant partie du dossier du magasin nakkamtum de Sippar seraient issues des fouilles de Scheil puis lui auraient été données par le Sultan. Cette hypothèse ne semble toutefois pas corroborée par les rapports des fouilles de Kiš (Genouillac supra), voir ci-dessus.

9 Après guerre, Henri de Genouillac séjourna au moins à trois reprises en Irak, successivement entre janvier et avril 1929, entre novembre 1929 et février 1930, et, enfin, entre novembre 1930 et février 1931.

10 On sait notamment qu'Elias Géjou traita aussi bien avec le Musée du Louvre, notamment entre 1899 et 1934 (cf. Archives des Musées nationaux, Série B6 – Acquisitions), qu'avec le British Museum, auquel il fournit d'importants lots de textes d’époque Ur III provenant d'Umma.

11 En 1909 et 1910, Henri de Genouillac séjourna à Constantinople pour publier les documents des fouilles de Tello dans la série ITT ; en 1912, au retour d'un voyage en Irak, ce dernier fut hospitalisé à Constantinople. Enfin, en 1924, il accomplit une mission d’étude sur le matériel des fouilles de Kiš. Ces déplacements sont attestés dans les archives familiales.

12 Le décès de l'abbé survint le 20 novembre 1940 à Rouen. L'inventaire de son legs est dressé à Paris le 22 mars 1941, puis complété le 30 août 1941 à Rouen.

13 Cf. la lettre du 24 mars 1941 de Fernand Guey, Directeur des Beaux-Arts de Rouen en charge de suppléer au règlement du legs Maurice Allinne, Directeur du Musée des Antiquités à Rouen (Archives du Musée des Antiquités).

14 L'appartement, sis au 8 rue Ville-Lévêque, vit apparemment Henri de Genouillac poursuivre par intermittences ses recherches et rassembler la plus grande partie de sa collection personnelle, à une période de sa vie où sa charge cléricale le conduisit pourtant dans divers endroits de la région parisienne et finalement à Rouen. Après sa troisième campagne de fouilles à Tello, Henri de Genouillac est en effet intégré en 1932 au diocèse de l'Evêché de Versailles en qualité de chapelain du Sacré-Cœur au Blanc-Mesnil. En juillet 1936, un petit ministère, qui donnait « à l'abbé la possibilité de ne pas abandonner toutes ses études » et l'appartement en question lui furent alloués au presbytère de la Madeleine à Paris. Au mois d'octobre suivant, l'abbé rejoint Saint Ferdinand d'Argenteuil en qualité d'administrateur, puis, en 1938, les Sœurs de Marie-Joseph d'Argenteuil en qualité d'aumônier. En février 1940, il est nommé curé de Villennes-sur-Seine (Michel de Genouillac, communication personnelle et informations recueillies par Dominique Samson, journaliste, auprès de l'archiviste de l'Evêché de Versailles en 1981).

15 Sur les fiches jointes par Henri de Genouillac et décrivant le contenu des tablettes de sa collection, la localisation de celles-ci est précisée (par exemple Grande Vitrine, Tiroir), selon Caroline Dorion-Peyronnet, communication personnelle.

16 Précisons ici que, selon Caroline Dorion-Peyronnet, les tablettes d'Henri de Genouillac furent réunies avec quatre autres tablettes données en 1920 par M. Lucien Boulay et qui furent par la suite attribuées par erreur à l'ancienne collection de l'abbé. C'est le récolement décennal des collections qui a permis de clarifier ce point.

17 Cette hypothèse, qui ne vaut toutefois pas pour le cône de Gudea, est suggérée par le fait qu'aucune des fiches de Genouillac relatives aux tablettes de sa collection ne semble concerner celles publiées dans le présent article, mais exclusivement les documents cunéiformes actuellement conservés au Musée des Antiquités à Rouen, qui portent un numéro HG. De surcroît, aucune de nos tablettes ne porte un tel numéro.

18 À propos d'Abba-saga et Ur-kununa sous Amar-Suʾen, on consultera plus particulièrement la récente étude de Liu 2015 : respectivement 28–146 et 328–333. Les références aux occasions et protagonistes liés aux dépenses gérées par ces deux administrateurs y sont exhaustivement cataloguées, notamment selon les formules administratives employées, et étudiées. Dans l’édition qui suit, les traductions suivent celles notamment proposées par Sigrist Reference Sigrist1992 et Hilgert Reference Hilgert1998 et Reference Hilgert2003.

19 Ce document n’était pas disponible lors de mon séjour d’étude, mais la présente édition s'appuie sur des photographies préliminaires de qualité suffisante.

20 Voir Liu 2015 : 329 à propos des dépenses assurées par Ur-kununa pour les cuisines sous Amar-Suʾen.

21 Ce texte n’était pas présent lors de mon séjour d’étude, mais la présente édition s'appuie sur des photographies préliminaires de qualité suffisante.

22 Un certain A2-zi-da est toutefois mentionné par exemple en MVN 13, 458, mais sans titre professionnel, voir Liu Reference Liu2015 : 107. À Umma est par ailleurs attesté un marchand portant le même nom, MVN 14, 219. Revers. 5, en une tablette dont la date est unique et apparemment non déterminée.

23 BPOA 1, 962. Face. 4. mu Šu-dNin-šubur sukkal-nin-še3. MVN 8, 253. Face. 1’ ˹Šu˺-˹dNin˺-šubur sukkal nin, attestation sur laquelle P. Notizia attira mon attention. L'origine de MVN 8, 253 peut être déduite du précédent texte, comme me l'indiqua ce dernier.

24 Voir par exemple MTBM 123 et Yale Messenger 532, cités par Notizia Reference Notizia2009 : 300 et 321. Signalons en outre que, si le messager Šū-dNin-šubur sukkal mentionné à Umma et à Puzriš-Dagan était identique à celui de notre texte, sa carrière serait documentée entre la 34ème année de règne de Šulgi (MVN 7, 71 de Ĝirsu) et la 1ère année de celui de Šū-Suʾen (SAT 3, 1197, de Puzriš-Dagan et BPOA 1, 962 d'Umma). Une étude complète de ce messager et des attestations qui y sont relatives dépasserait le cadre de cet article.

25 Bien que l'on attende ici la quantité standard attribuée aux femmes amorrites dans les textes étudiés par Mander Reference Mander1994 de 5 sila3, la cassure ne permet guère de lire que 4 sila3.

26 L'association en un même texte d'une ration en pain pour des femmes amorrites et d'un mouton pour des personnes du Šimaški semble n’être propre qu’à la tablette éditée ici.

27 On peut se demander si n'est pas noté un nom de lieu ˹gi-zi-li˺.

28 L'anthroponyme Šu-u2-u2 est attesté à plusieurs reprises dans les Messenger Texts de Ĝirsu et semble ici la meilleure solution. Éventuellement, il pourrait être également lu Šu-e2-<a> sukkal, selon un autre nom propre également connu de ce même corpus de textes.

29 Bien que cette expression se rencontre en plusieurs textes de « messagers », la lecture suggérée ici reste problématique en considération du premier signe BA qui semble davantage KU. On peut, sur la base des textes similaires, proposer de reconstruire la fin de la ligne également en lu2 dab2-ba-˹ne?˺. Sur les photographies disponibles, le signe suivant BA semble toutefois davantage TI. Cela pourrait éventuellement être comparable à Amherst 115. Face. 6 où l'expression šu ba-ti semble divisée de manière inhabituelle, avec le signe ŠU sous la chaîne verbale.

30 D'autres attestations peuvent être repérées, telles que LB 2485, face. iv. 8’ (Amar-Suʾen 1).

31 Ce document est daté de la même année et du même mois que d'autres comptes similaires de dépense d'orge, TÉL 151, TCTI 2, 2657, 3249 et 4306.

32 Alors que l'on s'attendrait à trouver la mention du mois à cette ligne, les traces de signes semblent néanmoins se rapporter à autre chose, apparemment Ur-d, sans doute pour Ur-dBa-U2.

33 Cf. Sauren Reference Sauren1969 : 78 pour WMAH 54, še-ba engar eren2 ša3-gu4, Gerstezuteilung für die Bauern, Ochsentreiber. La traduction proposée suit celle de Paoletti/Spada Reference Paoletti and Spada2005 : 83, Nisaba 10, 35, pour še ur5-ra eren2 engar ša3-gu4, orzo in prestito per gli operai, i contadini e i bovari. Studevent-Hickman Reference Studevent-Hickman2006 : 117, propose également la traduction de eren 2 , plot managers, ox drivers. Pour la traduction de eren2, cf. Steinkeller Reference Steinkeller, Garfinkle and Molina2013 : 350–351 et Pomponio Reference Pomponio, Garfinkle and Molina2013 : 221–223.

34 Cf. ITT 2, 4312 ; Nisaba 10, 9–10 (texte de type še ur5-ra) ; PPAC 5, 292 ; RT 18, 73–74 – 19 ; TCTI 1, 782 ; TCTI 2, 2554 (Studevent-Hickman Reference Studevent-Hickman2006 : 247), 2654, 2657, 3249, 3694, 3964, 4105 (še ur5-ra), 4272 (Studevent-Hickman Reference Studevent-Hickman2006 : 236), 4294, 4306 ; TÉL 151. Notons toutefois qu'en TCTI 2, 3686 (texte še ur5-ra), Lu-gena reçoit cette fois l'orge de Allamu, tandis qu'en TCTI 2, 3989, l'orge venant de Lugal-lusaga est dit être celui de Lu-gena, voir à propos de ce texte Studevent-Hickman Reference Studevent-Hickman2006 : 247.

35 Plusieurs tablettes datées de la seconde dynastie de Lagaš possèdent un format similaire, telles que Berens 8 ou 11. La même remarque vaut à vrai dire pour certains des textes d’époque sargonique, tels que ITT 1, 1156 ou ceux publiés en ITT 2, pl. 81–83. Plus discriminante est une analyse des documents copiés en RTC. Certaines tablettes de la Troisième série, attribuées à l’époque sargonique, possèdent une analogie formelle avec celles présentées ici (RTC 110–112). D'autres, de la Quatrième série, datées de la seconde dynastie de Lagaš, telles que RTC 191–194, 207–208, 233–136, bien que traitant de denrées différentes, s'apparentent également par leur forme à nos tablettes. La rareté - voire l'absence - d'attestations du récipient gur4-gur4 à l’époque de la seconde dynastie de Lagaš constitue un argument s’élevant contre une telle datation. Il convient ici de rappeler que la distinction entre les textes des époques sargonique et de la seconde dynastie de Lagaš à Ĝirsu demeure peu aisée, comme semblent le démontrer les limites notamment mises en évidence par Sommerfeld Reference Sommerfeld, Sallaberger and Schrakamp2015 : 275–279 et Schrakamp Reference Schrakamp, Sallaberger and Schrakamp2015 : 23.

36 L'une des tablettes exposées dans ce même musée enregistre l'entrée de récipients gur4-gur4 de bière à raison d'un par ligne et se rapporte à l'anthroponyme Li-la. De manière similaire, d'autres tablettes que nous a gracieusement montrées Caroline Dorion-Peyronnet, se rapportent au même type de récipient et à des noms propres identiques à ceux des cinq tablettes publiées dans le présent article, notamment Ki-aĝ2 et Ar-KU-ZA-NI. Il ne fait pas de doute que la publication de ce lot de tablettes permettra de mettre en valeur des données cohérentes et d'approfondir les connaissances sur une archive apparemment unique.

37 Une autre attestation de l'usage de ZI.DA pour zi3-da, plus tardive et provenant de l'Elam, est indiquée dans le CAD Q, p. 204 avec la bibliographie s'y rapportant.

38 Le signe initial AR ne pourrait-il être tenu pour un terme rattaché à la langue hourrite ?

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Fig. 1. Une photographie de l'abbé de Genouillac issue des archives familiales

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Fig. 2. Tablette No. 1 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 3. Tablette No. 2 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 4. Tablette No. 3 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 5. Tablette No. 4 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 6. Tablette No. 5 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 7. Tablette No. 6 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 8. Tablette No. 7 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 9. Tablette No. 8 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 10. Tablette No. 9 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 11. Tablette No. 10 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 12. Tablette No. 11 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 13. Tablette No. 12 : photographie (a : face ; b : revers)

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Fig. 14. Tablette No. 13 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 15. Tablette No. 14 : copie (a : face ; b : revers; c-e enveloppe)

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Fig. 16. Tablette No. 15 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 17. Tablette No. 16 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 18. Tablette No. 17 : copie (revers)

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Fig. 19. Tablette No. 18 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 20. Tablette No. 19 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 21. Tablette No. 20 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 22. Cône de Gudea : photographies (a-g)

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Fig. 23. Tablette No. 21 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 24. Tablette No. 22 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 25. Tablette No. 23 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 26. Tablette No. 24 : copie (a : face ; b : revers)

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Fig. 27. Tablette No. 25 : copie (a : face ; b : revers)