L'abbé Henri de Genouillac (1881–1940), qui fut l'une des figures majeures de l'assyriologie en France, avait constitué une collection personnelle d'objets archéologiques issus d'achats comme de ses propres fouilles. On pensait que l'intégralité de cette collection d'une grande diversité avait été léguée par voie testamentaire au Musée des Antiquités à Rouen, sa ville natale.Footnote 1 Or, les vingt-cinq tablettes cunéiformes et le cône inscrit publiés dans le présent article sont à ce jour conservés dans la demeure familiale par Michel de Genouillac, son neveu et filleul, dont la collection compte en outre divers artefacts archéologiques (Fig. 1).Footnote 2 Nous souhaitons exprimer notre profonde gratitude à l’égard de Michel de Genouillac pour nous avoir confié l’étude et la publication de ces documents cunéiformes. C'est à sa demande, conformément à son désir de voir la collection de son oncle diffusée auprès du public et de la communauté scientifique, que nous avons mené l’étude de ces documents épigraphiques qui doivent prochainement rejoindre par donation le lot de tablettes et d'inscriptions déjà légué au musée par Henri de Genouillac.Footnote 3
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Fig. 1. Une photographie de l'abbé de Genouillac issue des archives familiales
Les textes cunéiformes appartenant à Michel de Genouillac peuvent être comparés à ceux conservés au Musée des Antiquités à Rouen, dont certains ont déjà été copiés par Henri de Genouillac lui-même et dont la publication exhaustive est actuellement préparée par Dominique Charpin et Jean-Marie Durand. Cette collection, qui compterait environ 203 documents de diverses époques, notamment paléo-babylonienne,Footnote 4 comprend ainsi un lot de tablettes de petit format d’époque sargonique similaires aux nôtres - voir à ce propos la section 3 ci-dessous. À l'instar de ces tablettes, les deux collections comportent probablement des textes provenant d'archives identiques.
Des documents inscrits que nous publions, seul le cône de Gudea porte un numéro d'inventaire et provient des fouilles d'Henri de Genouillac à Tello. Le reste de la collection, c'est-à-dire les tablettes qui ne sont pas numérotées, fut donc sûrement acheté. Les circonstances de l'acquisition de ces documents demeurent néanmoins délicates à reconstituer, dans la mesure où l'archéologue ne laissa guère d'information à ce sujet. Il est toutefois vraisemblable que ce dernier acquît les tablettes auprès de marchands, notamment lors de ses séjours en Irak entre 1912 et 1914 puis en 1929–1931.Footnote 5 André Parrot, dans une lettre adressée à Robert-C. Flavigny, conservateur du Musée des Antiquités à Rouen, estimait ainsi que la presque totalité des objets légués par l'abbé à cette dernière institution était issue d'achats chez des antiquaires à Bagdad, et pensait notamment que la collection de poissons avait été acquise auprès d'un marchand nommé Saméry.Footnote 6 Cette hypothèse paraît d'autant plus pertinente que Henri de Genouillac se réfère lui-même à plusieurs reprises à des objets qu'il avait achetés en Irak. À l'occasion des fouilles menées à Kiš et de son premier séjour en Irak, entre janvier et avril 1912, l'archéologue avait en effet racheté des tablettes issues de ses propres fouillesFootnote 7 et en avait acquis d'autres, découvertes à Abu Habbah — l'ancienne Sippar de Šamaš ou Sippar-Yaḫrūrum, pour le compte des Musées Royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles, alors appelé Musée du Cinquantenaire. L'assyriologue reconnaît d'ailleurs avoir fréquenté durant cette même époque les marchands d'antiquités de Bagdad.Footnote 8 Plus tard, Henri de Genouillac (Reference Genouillac1930 : 216) relata par ailleurs qu'il acquit à Bagdad en mars 1930 quatre cônes du souverain En-metena provenant de Medain à l'occasion d'une campagne de Tello.Footnote 9
Les tablettes de la collection de Michel de Genouillac pourraient donc avoir été acquises en Irak avant ou après la Première Guerre Mondiale. Dans la mesure où nous ne saurions déterminer si Henri de Genouillac constitua cet ensemble progressivement ou en un seul achat, nous ignorons si les tablettes en question faisaient partie du lot publié par de Genouillac (Reference Genouillac1924b) ou si elles furent réunies à un fonds déjà existant à une date postérieure. Bien que le commerce de tablettes fût déjà une pratique courante en Irak, comme nous le rappelle l'exemple du marchand Elias Géjou,Footnote 10 on ne saurait davantage exclure que Henri de Genouillac fît l'acquisition de ces tablettes ailleurs, par exemple à Constantinople où il séjourna à plusieurs reprises, entre 1909 et 1924,Footnote 11 ou tout simplement à Paris.
Un autre point que nous ne parvenons à élucider est la raison pour laquelle Henri de Genouillac scinda en deux groupes d'inégale importance la collection de 664 objets qu'il destinait dès 1935 par voie testamentaire au Musée des Antiquités à Rouen :Footnote 12
-
1. Un ensemble de pièces, d'abord déposé dans le coffre d'une banque de la région parisienne par l'abbé, fut ensuite conservé en l’étude du notaire Henri Couturier à Paris dans l'attente de l'exécution du legs. Ces objets furent considérés comme les plus précieux d'après l'inventaire. Cet ensemble regroupait essentiellement des cylindres et cachets en pierre dure, un collier en cornaline et lapis, des amulettes en matériaux divers et autres éléments de parure (231 pièces). Les objets étaient réunis dans des étuis ou de minuscules vitrines ;Footnote 13
-
2. Un autre ensemble d'objets conservés dans un appartement que Henri de Genouillac avait eu à sa disposition à partir de 1936 au Presbytère de la Madeleine, à Paris.Footnote 14 Cet ensemble, jugé de moindre valeur, qui comptait sans doute, par déduction, 433 pièces, comprenait des objets similaires à ceux du précédent, auxquels s'ajoutaient néanmoins des vases en matériaux divers, des lampes et des reliefs en terre cuite, des objets sculptés et la totalité des documents cunéiformes (13 cônes, 186 tablettes complètes ou fragmentaires, 11 enveloppes, tablettes dans leur enveloppe ou fragments).Footnote 15
Le petit lot d'objets inscrits auquel cet article se consacre constitue donc d'une certaine manière un troisième groupe, conservé dans le même appartement que le second ensemble. A la suite du décès d'Henri de Genouillac, le Musée des Antiquités à Rouen récupéra en 1941 l'ensemble de sa collection, à savoir le groupe conservé dans l’étude du notaire et celui demeuré en l'appartement du Presbytère de la Madeleine.Footnote 16 Toutefois, il semble que les objets publiés ici furent oubliés lors du transfert vers Rouen. Si les raisons de la subdivision du second ensemble de la collection d'Henri de Genouillac restent inconnues, on peut envisager que notre lot de textes était tout simplement en attente d’étude.Footnote 17 Ce n'est qu'en 1948 que son frère, Paul de Genouillac, père de Michel de Genouillac eut la possibilité d'organiser le déménagement des affaires du défunt abbé, jusqu'alors remisées dans les anciennes écuries du Presbytère, jusqu’à la demeure familiale du Morbihan. Parmi celles-ci, se trouvaient donc les textes que nous publions.
Textes de l’époque de la Troisième Dynastie d'Ur
Textes de Puzriš-Dagan
Il s'agit de neuf des tablettes d’époque Ur III de cette petite collection, nous rappelant que l'abbé de Genouillac avait d'ailleurs inlassablement copié de semblables comptes d'animaux. Ces tablettes témoignent des activités de deux administrateurs bien connus de Puzriš-Dagan, Ur-kununa (nos. 1, 2, 7) et Abba-saga (nos. 3, 4, 5, 6, 8, 9) et forment par conséquent deux lots cohérents.Footnote 18
No. 1. Šulgi 47/6/12 – Dépense (zi-ga), ovins et caprins (Fig. 2 a-b).Footnote 19
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Fig. 2. Tablette No. 1 : copie (a : face ; b : revers)
No. 2. Date : Šulgi 47/6/26 – Dépense (zi-ga), ovins et caprins – 2,5 × 2,3 × 1,3 cm (Fig. 3 a-b).
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Fig. 3. Tablette No. 2 : copie (a : face ; b : revers)
No. 3. Date: Amar-Suʾen 1/10/19 – Transfert (i3-dab5), bœufs – 3,2 × 2,8 × 1,6 cm (Fig. 4 a-b).
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Fig. 4. Tablette No. 3 : copie (a : face ; b : revers)
No. 4. Date : Amar-Suʾen 4/2/- – Transfert (i3-dab5), moutons (Fig. 5 a-b).Footnote 21
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Fig. 5. Tablette No. 4 : copie (a : face ; b : revers)
No. 5. Date: Amar-Suʾen 6/10/- – Transfert (i3-dab5), chevreaux – 3,9 × 3,4 × 1,2 cm (Fig. 6 a-b).
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Fig. 6. Tablette No. 5 : copie (a : face ; b : revers)
No. 6. Date: Amar-Suʾen 7/4/10? – Transfert (i3-dab5), animaux non conservés – 3 × 2,9 × 1,4 cm (Fig. 7 a-b).
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Fig. 7. Tablette No. 6 : copie (a : face ; b : revers)
No. 7. Date : Amar-Suʾen 7/10/- – Reçu (kišib, šu ba-ti), bœufs et moutons – 3,7 × 3,1 × 1,8 cm (Fig. 8 a-b).
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Fig. 8. Tablette No. 7 : copie (a : face ; b : revers)
No. 8. Date : Amar-Suʾen x/x/13 – Transfert (i3-dab5), chevreaux – 3,1 × 3×1,1 cm (Fig. 9 a-b).
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Fig. 9. Tablette No. 8 : copie (a : face ; b : revers)
No. 9. Date : Amar-Suʾen x/10/21 – Transfert (i3-dab5), ovins – 3,2 × 1,7 × 1,5 cm (Fig. 10 a-b).
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Fig. 10. Tablette No. 9 : copie (a : face ; b : revers)
Textes de Ĝirsu : messenger texts
Trois des tablettes attribuables à Ĝirsu appartiennent à la catégorie dite des textes de messagers, mais ne présentent pas de cohérence interne, voir plus généralement Notizia (2009), aux analyses duquel nous nous conformons ici.
No. 10. Date : Amar-Suʾen 6/5/- – Messenger Text – 2,7 × 2,5 × 1,5 cm (Fig. 11 a-b).
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Fig. 11. Tablette No. 10 : copie (a : face ; b : revers)
Revers. 1. Comparer avec les textes BPOA 1, 962 et MVN 8, 253, tous deux datés de l'an 1 de Šū-Suʾen et originaires d'Umma,Footnote 23 qui semblent démontrer que Šū-Ninšubur servait la maisonnée royale. À propos du personnel des reines, voir notamment Weiershäuser (Reference Weiershäuser2008 : 113–119), qui recense ainsi le terme de ra2-gaba nin, « messager de la reine ».
Si l'on identifie ce messager avec celui qui, portant certes le même nom, mais simplement qualifié de sukkal, est attesté en plusieurs tablettes de Ĝirsu, le dossier peut alors être étoffé par de plus amples informations complémentaires.Footnote 24
No. 11. Date : -/-/-. – 3,9 × 2,8 × 1,5 cm (Fig. 12 a-b).
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Fig. 12. Tablette No. 11 : copie (a : face ; b : revers)
Ce texte ne saurait être considéré comme un Messenger text à part entière, mais s'apparente à ce genre.
Face. 2. Sur l'emploi du terme mar-du2, voir notamment Notizia (Reference Notizia2009 : 36–37), qui rappelle que ce terme est entendu comme une référence aux « nomades », et Verderame (Reference Verderame2010) pour une considération générale ainsi qu'une remise en cause des idées préconçues à ce sujet. Les femmes amorrites sont exclusivement attestées dans les dossiers, étudiés et édités par Mander, caractérisés comme Kennelmen et šuku ensi2 (Mander : Reference Mander1994 et Reference Mander1998), mais, à l'exception du présent document, pas dans les textes de messagers. Dans les textes Kennelmen, les rations distribuées aux femmes amorrites sont identiques, puisqu'elles consistent également en 5 sila3 de pain. Signalons de plus que trois des textes du dossier se caractérisant par le terme šuku ensi2 se réfèrent, de manière similaire à la présente tablette, à un mouton destiné à des personnes dites NIM Ši-ma-aš-ki//gi4 (cf. AuOr 16, T.21, T.22 et T.28), toutefois sans la présence des femmes amorrites.Footnote 26 Il est par conséquent probable que cette tablette, qui s'avère originale en raison de la présence des femmes amorrites et de la mention des jours aux lignes 5 et 7, soit liée à ces dossiers.
Face 3. À propos de l'emploi du signe NIM dans les textes de messagers, cf. par exemple Lafont, DAS 41, « Élamites », voir Michalowski (Reference Michalowski and Michalowski2008), traduisant le terme comme « highlander, bodyguards » et Notizia (Reference Notizia2009 : 37–45) pour une analyse complète et pour la traduction « gens de montagnes ».
No. 12. Date : -/-/-. Ce texte n’était malheureusement plus disponible lors de mon séjour chez Michel de Genouillac et pourra, je l'espère, être édité avec plus de soin à l'avenir. Je me contente ici de proposer une translitération provisoire, conscient de l'insuffisance du procédé (Fig. 13 a-b).
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Fig. 13. Tablette No. 12 : photographie (a : face ; b : revers)
Autres textes de Ĝirsu
Les autres tablettes de Ĝirsu traitent de sujets divers et ne forment pas un corpus homogène.
No.13. Date : Šulgi 48/3/- – Arriéré d'orge compensé, reçu (la2-NI su-ga, šu ba-ti) – 3,9 × 3,3 × 1,7 cm (Fig. 14 a-b).
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Fig. 14. Tablette No. 13 : copie (a : face ; b : revers)
Face. 4. On retrouve ce même personnage occupant apparemment la charge de dub-sar mar-sa en BAOM 2–25 – 21 (Šulgi 44) : Face. 5. Ur-dLamma / Revers. 1. dumu Na-ba-sa6 dub-sar mar-sa, cf. Alivernini Reference Alivernini2013 : 54–55 et PPAC 5, 293, Revers. i. 3’−4’.Footnote 30
Revers. 3. Ur-dBa-U2 fils de Un-IL2 apparaît en plusieurs autres textes, notamment TCTI 2, 2560, relatif à un autre arriéré de compte remboursé, et plus généralement dans des documents semblant aller de Šulgi 43 (ASJ 08 107 27) à Šū-Suʾen 9 (TCTI 2, 03894).
No. 14. Date : Amar-Suʾen 8/12/xFootnote 31 – Orge pour des travailleurs agricoles – Tablette (3,1 × 2,8 × 1,5 cm) et enveloppe (4,1 × 3,6 × 2,3 cm) (Fig. 15 a-b).
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Fig. 15. Tablette No. 14 : copie (a : face ; b : revers; c-e enveloppe)
Face 2–4. L'association entre les catégories eren2, engar et ša3-gu4 est récurrente dans les textes de Ĝirsu enregistrant des rations distribuées au personnel agraire,Footnote 33 plus particulièrement dans un dossier d'une dizaine de documents similaires au nôtre, s’étalant chronologiquement de Šulgi 28 à Amar-Suʾen 8, et relatifs à la responsabilité exercée en ce domaine par l'administrateur Lu-gena.Footnote 34 Ce dernier y assure systématiquement une dépense d'orge dont se charge un autre responsable, Ur-Ba-U ne semblant apparaître dans le même dossier que dans notre texte.
No. 15. Date : Šū-Suʾen 3/8/12 – main d’œuvre tirant un bateau – 3,3 × 2,7 × 1,5 cm (Fig. 16 a-b).
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Fig. 16. Tablette No. 15 : copie (a : face ; b : revers)
Face. 1. Le même nombre de travailleurs est également mobilisé lors du 12ème jour, mais d'autres mois, notamment dans les documents SNAT 111 et 121, PPAC 5, 1149.
Face. 2. À propos des types de travailleurs UN-il2, voir notamment Molina (2015 : 132) et Steinkeller (Reference Steinkeller, Garfinkle and Molina2013 : 365).
Face. 4. Bien que la partie endommagée de cette ligne semble quelque peu exigüe pour comporter l'ensemble des termes ma2 tug2 gada, la reconstruction proposée ici s'appuie sur une dizaine de textes similaires, parmi lesquels BPOA 1, 115, 135, 140 ; MVN 22, 249.
Revers. 2. La reconstitution du nom propre Ur-sa6-ga s'appuie certes sur SNAT 112, mais reste incertaine, dans la mesure où ce dernier texte, datant du règne d'Amar-Suʾen, est antérieur de quelques années. Ur-saga muḫaldim apparaît comme responsable de la mobilisation de travailleurs en SNAT 111 et en MVN 22, 249 (tous deux également datés d'Amar-Suʾen 7).
No. 16. Date : x/9/27 – Fragment – 1,7 × 1,6 × 1,1 cm (Fig. 17 a-b).
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Fig. 17. Tablette No. 16 : copie (a : face ; b : revers)
No. 17. Date : x/6/12 – Fragment – orge – 2,7 × 2,5 × 0,8 cm (Fig. 18).
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![](https://static.cambridge.org/binary/version/id/urn:cambridge.org:id:binary:20171110121131914-0756:S0021088917000080:S0021088917000080_fig18g.gif?pub-status=live)
Fig. 18. Tablette No. 17 : copie (revers)
No. 18. Date : -/10/- – Farine d'orge.– 3,7 × 3,3 × 1,4 cm (Fig. 19 a-b).
![](https://static.cambridge.org/binary/version/id/urn:cambridge.org:id:binary:20171110121131914-0756:S0021088917000080:S0021088917000080_tabU18.gif?pub-status=live)
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Fig. 19. Tablette No. 18 : copie (a : face ; b : revers)
No. 19. Date : Šulgi 46/11d/- – 4,3 × 3,7 × 1,6 cm (Fig. 20 a-b). Présence de scellements sur l'ensemble du document qui corrompent le texte.
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Fig. 20. Tablette No. 19 : copie (a : face ; b : revers)
Fragment de provenance incertaine
No. 20. Date : Amar-Suʾen 9/1 ?/x. Provenance incertaine – État très fragmentaire – 3,8 × 4,1 × - cm (Fig. 21 a-b).
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Fig. 21. Tablette No. 20 : copie (a : face ; b : revers)
Cône de Gudea
Il s'agit d'un exemplaire (12,82 × 5,02 cm) de l'inscription, bien connue et attestée par des centaines d'autres similaires, commémorant la restauration de l'e2-ninnu-anzu2 mušen-babbar2, notamment publiée en Steible (1991 : 304–311, Gudea 48) et Edzard, RIME 3/1.1.7.37, où se trouve une bibliographe exhaustive, mais à remettre à jour en raison de diverses publications récentes. Ce clou, qui porte le numéro 541, correspondant à l'enregistrement effectué lors des fouilles menées par de Genouillac à Telloh, avait déjà été répertorié par l'archéologue lui-même (cf. 1936 : 136), ainsi que dans d'autres publications, pour lesquelles on renvoie ici à la bibliographie complète proposée par Huh (Reference Huh2008 : 513, TG 541). Toutefois, alors que Steible (Reference Steible1991 : 308, exemplaire GG) le liste parmi les exemplaires appartenant au Musée des Antiquités à Rouen, il semble avoir été conservé dans la collection privée de H. de Genouillac lui-même et être demeuré ainsi dans sa famille (Fig. 22 a-g).
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Fig. 22. Cône de Gudea : photographies (a-g)
Tablettes administratives d’époque sargonique
Cinq des tablettes de la collection, qui se détachent du reste par leur petit format et leur écriture plus archaïque, appartiennent à une phase antérieure à celle de la Troisième Dynastie d'Ur. En raison de leur référence au récipient gurgur et de probables concordances d'ordre prosopographique, il est possible de les dater de la période sargonique. Néanmoins, leur format et la disposition des lignes ne permettent d'exclure définitivement une datation de l’époque de la seconde dynastie de Lagaš.Footnote 35 La mention du terme, apparemment inconnu par ailleurs, ZI-DA confirme l'originalité de ce lot de tablettes. Dans la mesure où le récipient gurgur est apparemment exclusivement - ou principalement - mentionné à Ĝirsu, leur origine peut être raisonnablement attribuée à cette cité, encore que l'anthroponymie et le terme ZI-DA puissent être caractéristiques d'une autre provenance.
Ces tablettes, se caractérisant par l'homogénéité de leur format – taille identique, disposition des lignes suivant une même norme –, la référence aux contenants gurgur et dug ainsi qu’à la denrée ou au récipient ZI-DA, la cohérence des données prosopographiques et l'emploi de la même formule administrative – mu-de6(DU) –, appartiennent à une même archive dont il ne semble pas que l'on possède d'autres exemplaires. Seules quelques tablettes inédites, issues de l'ancienne collection de Genouillac et conservées au Musée des Antiquités à Rouen, qui présentent de grandes similarités avec les textes publiés ici, s'y rattachent sûrement.Footnote 36
No. 21–2,6 × 2,2 × 1,1 cm (Fig. 23 a-b).
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Fig. 23. Tablette No. 21 : copie (a : face ; b : revers)
Face. 1. À propos du récipient gur4-gur4, voir Powell (Reference Powell1987–1990 : 505–506) et Sallaberger (Reference Sallaberger1996 : 49, 51–52, 56). Il apparaît que, dans le corpus de textes traité ici, ce récipient, dont la valeur est estimée à 10 sila, soit environ 10 litres, est sans doute équivalent à 1/3 de dug.
Face. 2. Le type de bien désigné comme ZI-DA ne semble pas attesté par ailleurs et demeure énigmatique. Bien que, contrairement au récipient gurgur, il ne soit pas suivi par la mention de bière ou d'un autre produit comestible, ce terme se rapporte sans doute à un type de récipient ou à une denrée mesurée à l'aide d'un contenant, et non du système de capacité standard. À titre purement spéculatif, il peut être comparé au terme dug zi3-da, soit la « jarre de farine », karpat qēmi (cf. Civil Reference Civil1996 : 150 en ḪAR-ra = ḫubullu X, 329, à comparer bien sûr avec ḪAR-ra XX-XXII, cf. MSL XI p. 74, fragment h 4, zi3-da dans les versions canoniques, dont il serait une graphie phonétique).Footnote 37
Face. 3. Li-la est également mentionné en CT 50, 122, d’époque sargonique.
Revers. 1. Cet anthroponyme ne semble pas connaître de pendant dans le reste de la documentation du IIIe millénaire, notamment de Ĝirsu lors des époques sargonique et de Lagaš II, du moins pas à notre connaissance. Si sa translittération s'avère délicate, l'on pourrait y voir un nom sémitique ou l'interpréter comme appartenant à un autre substrat que le sumérien.Footnote 38
Revers. 2. On retrouve l'anthroponyme Zu-zu en de nombreux textes des époques sargonique – par exemple CT 50, 85. Face. 4 - et Lagaš II – ITT 4, 7542. Revers. 5.
Revers 3. La translittération de la forme mu-DU en mu-de6 suit le parti pris, par exemple, par Molina (Reference Molina2014) pour les textes sargoniques d'Adab.
No. 22–1,9 × 1,6 × 0,9 cm (Fig. 24 a-b).
![](https://static.cambridge.org/binary/version/id/urn:cambridge.org:id:binary:20171110121131914-0756:S0021088917000080:S0021088917000080_tabU23.gif?pub-status=live)
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Fig. 24. Tablette No. 22 : copie (a : face ; b : revers)
No. 23–2,1 × 1,8 × 1 cm (Fig. 25 a-b).
![](https://static.cambridge.org/binary/version/id/urn:cambridge.org:id:binary:20171110121131914-0756:S0021088917000080:S0021088917000080_tabU24.gif?pub-status=live)
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Fig. 25. Tablette No. 23 : copie (a : face ; b : revers)
No. 24–2,2 × 1,9 × 1 cm (Fig. 26 a-b).
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![](https://static.cambridge.org/binary/version/id/urn:cambridge.org:id:binary:20171110121131914-0756:S0021088917000080:S0021088917000080_fig26g.gif?pub-status=live)
Fig. 26. Tablette No. 24 : copie (a : face ; b : revers)
No. 25–2,3 × 2,2 × 1 cm (Fig. 27 a-b).
![](https://static.cambridge.org/binary/version/id/urn:cambridge.org:id:binary:20171110121131914-0756:S0021088917000080:S0021088917000080_tabU26.gif?pub-status=live)
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Fig. 27. Tablette No. 25 : copie (a : face ; b : revers)