Hostname: page-component-7b9c58cd5d-wdhn8 Total loading time: 0 Render date: 2025-03-15T19:31:04.231Z Has data issue: false hasContentIssue false

Si tu veux/si vous voulez: caractéristiques syntaxiques et fonctions sémantico-pragmatiques des marqueurs discursifs propositionnels en si

Published online by Cambridge University Press:  26 January 2016

CATHERINE SCHNEDECKER*
Affiliation:
Université de Strasbourg
*
Adresse pour correspondance: Université de Strasbourg, Faculté des Lettres, 14 rue Descartes, F-67084 Strasbourg Cedex Tél. +33 (0)3 68 85 67 85 Fax. +33 (0)3 88 41 15 93 e-mail: cschnede@unistra.fr
Rights & Permissions [Opens in a new window]

Résumé

L’objectif de cet article consiste à éclairer la distribution des deux locutions si tu veux/si vous voulez, au plan syntaxique et discursif, de manière à éclairer et à classer les fonctions que leur attribuent généralement les dictionnaires. Pour ce faire nous nous appuyons sur un corpus de 400 occurrences, sélectionnées sur leur apparition en incise, issues de bases de données du français oral (Corpus de Référence du Français Parlé et Corpus du Français Parlé Parisien) et écrit (Frantext). Après avoir montré que si tu veux/si vous voulez résultent bien d’un processus de pragmaticalisation, nous étudions la syntaxe de ces marqueurs et dégageons trois emplois motivés sur des critères syntaxico-discursifs: 1) la concession du dire ou du dit, 2) la recherche lexicale suivant diverses modalités et 3) leur fonction interactionnelle.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Cambridge University Press 2016 

INTRODUCTION

Si les expressions si vous voulez/si tu veux (respectivement SVV et STV)Footnote 1 ne relèvent pas stricto sensu des « traits de langage nouveaux » évoqués en introduction à ce volume, elles n’en constituent pas moins des « tics de langage », d’autant plus intéressants à étudier qu’ils n’ont pas fait l’objet de monographie ou de travaux développés.Footnote 2

Les dictionnaires les consignent, au triple plan de la morphologie (« locution elliptique », selon le TLFi), de l’usage (familier selon le Petit Robert et Lexis) et des fonctions « discursives » diverses (récapitulées dans le tableau 1) qui consisteraient à « marquer une précision ou (. . .) introduire une approximation » (TLFi), « associer l’interlocuteur au déroulement du raisonnement du propos » (ibid.), « introduire une expression qu’on suppose préférée par le locuteur » (Petit Robert), ou encore à marquer « une concession qu’on retire aussitôt » (Lexis).

Tableau 1. Récapitulatif des définitions de dictionnaires à propos de si vous voulez/si tu veux

Au plan linguistique, STV et SVV n’ont pas fait l’objet d’étude à part entière. Mais, se situant à la croisée des modalités, des incises ou des parenthétiques (cf. Cornulier, Reference Cornulier1978; Blanche-Benveniste, Reference Blanche-Benveniste1990, Reference Blanche-Benveniste2011; Marandin, 1998; Schneider, 2007), des constructions hypothétiques et des marqueurs discursifs, elles ont été abordées de triple manière: soit dans les travaux sur les propositions en si (cf. Corminbœuf, Reference Corminbœuf2009), soit dans une perspective sociolinguistique par Beeching (Reference Beeching2007) notamment, qui les rattache à une famille de marques liées aux identités sociales des locuteurs et les caractérise comme suit:

À mi-chemin entre quoi et hein, l’emploi métalinguistique de si vous voulez permet d’évoquer un décalage entre le dit et le dire et en même temps d’établir une « consensualité » avec le co-locuteur par le biais du pronom personnel. (Beeching, Reference Beeching2007: 83)

soit dans la perspective de Authier-Revuz (Reference Authier-Revuz1995: 193) pour qui ces formes indiquent « la suspension du dire de l’un au vouloir de l’autre ».

Pour autant, aucun de ces travaux n’est étayé par une étude approfondie du comportement de ces deux locutions, ce qui n’aide ni à circonscrire leur sémantisme, divers à en juger les dictionnaires, ni à déterminer les critères discriminant les différentes valeurs qui y sont associées.

Aussi, nous appuyant sur un corpus de 400 occurrences, sélectionnées sur leur apparition en inciseFootnote 3, issues de bases de données du français oral (Corpus de Référence du Français Parlé et Corpus du Français Parlé Parisien) et écrit (Frantext)Footnote 4 composé comme indiqué dans le tableau (2), nous proposerons, dans cette contribution, une description fine des emplois repérés dans notre corpus – ce qui ne constitue pas en soi une tâche vaine ou triviale – et un classement de ces emplois, étayé par des critères syntaxiques et sémantico-pragmatiques à vocation discriminante. Préalablement, nous tâcherons d’élucider le statut grammatical de STV/SVV visant à expliciter son statut de « marqueur discursif propositionnel » pour reprendre ici l’étiquette de Andersen (cf. Footnote note 1).

Tableau 2. Corpus d’étude de STV/SVV

1Nous remercions chaleureusement Paul Cappeau de nous avoir fourni les données orales.

1. STV/SVV: des marqueurs discursifs propositionnels

Comme le suggère Dostie (Reference Dostie2004: 67), STV et SVV relèvent d’un paradigme abondant de verbes (admettons, allons, etc.) ayant subi un processus de pragmaticalisation, défini comme suit, selon la synthèse opérée par Bolly à partir de Erman et Kotsinas, 1993 et Dostie, Reference Dostie2004):

[C]ertaines constructions verbales ‘migreraient’ de la sphère lexico-grammaticale, où elles remplissent une fonction micro-syntaxique au niveau des contenus propositionnels, vers la sphère pragmatique, où leur fonction macro-syntaxique est davantage liée à la situation effective de communication langagière dans laquelle elles sont produites (Bolly, Reference Bolly2009: 108)

Parmi les verbes sujets à ce type de processus, l’ensemble des expressions construites sur le verbe vouloir est important, à voir l’inventaire qu’en propose Dostie (Reference Dostie2004):

Si tu veux, si on veut, veux-tu bien/voulez-vous bien, tu veux, qu’est-ce que tu veux/qu’est-ce que vous voulez, je veux bien/ben tu l’auras voulu/vous l’avez/l’aurez voulu (Dostie, Reference Dostie2004: 68)

De fait, même si vouloir ne présente pas toutes les propriétés des verbes dits parenthétiques ou à rection faible,Footnote 5 son statut d’auxiliaire modal (cf. La grammaire méthodique du français, 2009: 453), ne le prédispose pas moins au changement (1):

  1. 1)

    1. a) Je crois bien que c’était signalé dans le journal

    2. b) C’était, je crois bien, signalé dans le journal

    3. c) C’était signalé dans le journal, je crois bien (Apothéloz, Reference Apothéloz2003: 242)

    4. d) Je veux que ce document soit signé demain

    5. e) *Ce document soit signé demain, je veux

C’est du reste ce que reconnaît H.L. Andersen (1996: 314):

A côté des verbes parenthétiques, il y a un deuxième groupe de verbes, à la deuxième personne, à l’indicatif ou à l’impératif, qui sont employés dans les mêmes positions et avec presque les mêmes contraintes. Les verbes de ce groupe sont bloqués dans leur emploi parenthétique à la deuxième personne. Ce sont les verbes savoir (tu sais, vous savez), voir (tu vois, vous voyez, voyez), regarder (regarde, regardez), remarquer (remarque, remarquez), comprendre (tu comprends, vous comprenez), écouter (écoute, écoutez), vouloir (si tu veux, si vous voulez). Il serait intéressant de continuer ailleurs l’étude entreprise ici en examinant s’il s’agit de verbes parenthétiques dans le sens que je viens de proposer. À mon avis, les constructions parenthétiques à la deuxième personne annoncent une autre sorte de parenthéticité énonciative. Les verbes à emploi parenthétiques à la deuxième personne ont un rôle énonciatif parallèle à celui des verbes parenthétiques à la première personne, ceux-ci mettant l’accent sur le locuteur obligatoirement présent dans tout acte d’énonciation, ceux-là sur l’interlocuteur/les interlocuteurs tout aussi présents (H. L. Andersen, 1996: 314, in Dostie, Reference Dostie2004: 71, les gras sont de nous)

Toujours est-il que vouloir dans STV/SVV se pragmaticalise comme les verbes parenthétiques, et bon nombre d’arguments (cf. Dostie, Reference Dostie2004: 68 et seq.) étayent l’idée que ces formes sont, comme le rappelle Corminbœuf (Reference Corminbœuf2009) à la suite de Blanche Benveniste et al. (1991: 146), désémantisées:

  • le figement, qui se traduit par le blocage des personnes (2a–b) et des temps grammaticaux (2c), des insertions (2d–e), des synonymes (2f):

    1. 2)

      1. a) [. . .] et aussi leur cave de toutes leurs affaires, malles et vieux rebuts, qu’ils ont embarqués il y a six mois, comme une saisie sur biens, si tu veux. (Garat, Dans la main du diable, 2006)

      2. b) *[. . .] et aussi leur cave de toutes leurs affaires, malles et vieux rebuts, qu’ils ont embarqués il y a six mois, comme une saisie sur biens, si je veux/si nous voulons.

      3. c) c)*[. . .] et aussi leur cave de toutes leurs affaires, malles et vieux rebuts, qu’ils ont embarqués il y a six mois, comme une saisie sur biens, si tu voulais.

      4. d) # [. . .] et aussi leur cave de toutes leurs affaires, malles et vieux rebuts, qu’ils ont embarqués il y a six mois, comme une saisie sur biens, si tu veux bien.

      5. e) *[. . .] et aussi leur cave de toutes leurs affaires, malles et vieux rebuts, qu’ils ont embarqués il y a six mois, comme une saisie sur biens, si tu le veux.

      6. f) *[. . .] et aussi leur cave de toutes leurs affaires, malles et vieux rebuts, qu’ils ont embarqués il y a six mois, comme une saisie sur biens, si tu souhaites/désires.

  • la fixation de position: l’ordre des unités est immuable (cf. 3 qui est agrammatical de toute façon):

    1. 3) *[. . .] et aussi leur cave de toutes leurs affaires, malles et vieux rebuts, qu’ils ont embarqués il y a six mois, comme une saisie sur biens, si veux-tu. (Garat A.-M., Dans la main du diable, 2006)

  • la désémantisation – ou « semantic bleaching » (Lehmann, Reference Lehmann1995) –, qui se traduit par l’impossibilité de faire porter la négation sur vouloir, comme le montre le contraste entre (4a) et (4b), preuve que la dimension de « volition » s’est considérablement estompée:

    1. 4)

      1. a) A: Nous irons à la plage, si tu veux.

        B: Non, je ne veux pas

      1. b) A: [. . .] et aussi leur cave de toutes leurs affaires, malles et vieux rebuts, qu’ils ont embarqués il y a six mois, comme une saisie sur biens, si tu veux.

        *B: Non, je ne veux pas

  • la paradigmatisation (cf. Lehmann, Reference Lehmann1995): STV/SVV ne relèvent plus tant du paradigme des auxiliaires modaux (GMF, 2009: 453) que de celui des marqueurs discursifs et, au sein de ces marqueurs, sans doute d’une classe particulière les marqueurs discursifs propositionnels, à l’intersection de deux sous-catégories:

    • celle, bien fournie, de formes en vouloir (cf. l’inventaire de Dostie, supra) dont nous évoquons ci-après les caractéristiques syntaxiques et pragma-sémantiques

    • celle comprenant les marqueurs propositionnels en si: si je puis dire, si on veut, si ça se trouve, s’il te plait, si tu vois ce que je veux dire, assez peu nombreux au contraire.

2. Syntaxe de STV/SVV

Comme le montre le tableau (3), la syntaxe de STV/SVV est assez souple, – pour ne pas dire lâche – puisque les locutions se situent aussi bien à la périphérie (initiale ou finale) des propositions qu’à la frontière initiale ou finale des constituants et qu’elles s’intercalent au sein des constituants nominal (entre la tête lexicale et ses modifieurs) et verbal (entre le verbe et son argument ou le prédicat et son attribut).

Tableau 3. Syntaxe de STV/SVV

Cette souplesse d’emploi caractérise les marqueurs discursifs (Andersen, Reference Andersen2007:19). Or, à la différence d’autres marqueurs discursifs propositionnels issus d’anciennes constructions à complétives en que (tu sais, tu vois, etc.) qui ont gagné leur autonomie par effacement de la conjonction, STV/SVV garde la sienne tout comme il me semble garder la souplesse syntaxique caractérisant les propositions en si (cf. Corminbœuf, op. cit.).

Quant au type de phrase où figurent ces locutions, ce sont dans leur écrasante majorité des assertions, les trois interrogatives ci-dessous constituant les exceptions du corpus:

  1. 5) Est-ce que je pourrais vous demander aussi : est-ce qu’il y a un rapport, si vous voulez, entre cette littérature expérimentale et la littérature officielle ? (Perec, Entretiens et conférences II [1979–1981]/2003)

  2. 6) PRI-DIJ-1 + au point de vue euh + comment l- comment les les adapter si vous voulez aux plats + c’est assez euh difficile euh d’expliquer hein

  3. 7) (mm) bon + (oui) alors euh + si vous voulez (mm) ma + ma première question + c’est votre arrivée à Montreuil + (mm) est-ce que est-ce que vous pouvez raconter la + la façon dont ça s’est passé(CFPP2000)

3. ASPECTS SEMANTICO-PRAGMATIQUES

3.1. Condition sine qua non: une situation dialogale

Les contextes d’emplois de STV/SVV se caractérisent par leur dimension dialogale, conditionnée par les pronoms tu et vous. À cet égard, les marqueurs discursifs propositionnels à la deuxième personne sont, comme le suggère Andersen (Reference Andersen2007: 14), « des marqueurs d’interaction, d’appel à l’interlocuteur, généralement pour s’assurer de sa participation ‘passive’ ».

De fait, tant les titres des ouvrages que les extraits de corpus où apparaissent STV/SVV se caractérisent par la présence effective de l’autre dans la situation. C’est le cas dans le CFPP2000 ou dans les extraits du CRFP, construits sur des entretiens, et cela transparaît par ailleurs dans l’environnement des marqueurs via la présence du destinataire, exprimée formellement par les pronoms de 2e personne ou des marques d’interlocution (tu comprends en (9)):

  1. 8) PRO-QUI-1L1 non mais seulement > + non c’est pas plus cher si vous voulez mais seulement quand vous quittez les Halles vous n’avez r

  2. 9) PUB-TRO-1s la masse salariale + tu comprends + c’est complètement différent si tu veux + si si tu étais en disant + j’ai pas de j’ai pas de richesse supp

C’est le cas aussi dans les extraits de Frantext, où STV et SVV se manifestent dans des dialogues romanesques (10) ou dans des genres dialogaux tels que les entretiens (11), la correspondance (12), etc.:

  1. 10) - Pourquoi ?

    - Parce que quand son père se souvient d’elle, c’est sa manière de me le faire sentir. Une sorte de revanche, si tu veux. Moi, évidemment, j’assure le quotidien, c’est moins glorieux. (Garat, Le Monarque égaré, 1989)

  2. 11) Est-ce que je pourrais vous demander aussi : est-ce qu’il y a un rapport, si vous voulez, entre cette littérature expérimentale et la littérature officielle ? Je voudrais savoir, par exemple, [. . .] (Perec, Entretiens et conférences II [1979–1981], 2003)

  3. 12) [. . .] et j’éprouvais pour ces Romains un mélange de curiosité et de répulsion assez désagréable. Il me semblait, si vous voulez, que, même de leur temps, ils étaient déjà l’Antiquité et qu’ils auraient pu dire : « Nous autres, Romains de l’Antiquité » [. . .] (Sartre, Lettres au castor et à quelques autres, vol. I (1926–1939), 1983)

Cela pour différencier STV et SVV de si on veut inclus dans le même paradigme qui est ouvert aux contextes monologaux (13)Footnote 6 auxquels sont réfractaires STV/SVV comme le montrent (14) et (15), contextes de monologue par excellence :

  1. 13) L’important n’est pas de savoir, mais de savoir qu’on sait. C’est un état où la culture, la connaissance, où le langage et l’écriture ne servent plus à rien. À tout prendre, si on veut, ça pourrait être une sorte de confort. Mais jamais une fin en soi, vous voyez, jamais une fin en soi. (Le Clézio, Le Procès-verbal, 1963)

  2. 14) *Etre ou ne pas être si tu veux, telle est la question

  3. 15) Loc.: *Que je suis bête, si tu veux!

3.2. Fonctions discursives de STV/SVV

Trois emplois ressortent de notre corpus, que nous distinguons sur la base de critères syntactico-discursifs: le premier est typique de séquences dialogales où se négocient les termes de la discussion, le second relève de ce que les spécialistes de l’oral (cf. les travaux de Blanche Benveniste) nomment la « recherche lexicale », le troisième a une fonction interactionnelle et sert à négocier les positions dans l’interaction verbale.

3.2.1. Concéder le dire ou le dit

Le premier emploi concerne les occurrences de STV/SVV dans des tours de parole. Les locutions interviennent au terme d’une négociation relative soit à la forme du propos soit à son contenu, mis en cause par le partenaire de l’échange. STV et SVV signalent alors la clôture de cette séquence en marge mais néanmoins nécessaire au bon déroulement de l’échange.

3.2.1.1. Concéder le dire

Les cas de concession sur le dire ont trait aux cas où une formulation erronée (16), voire une dénomination inattendue (17) du locuteur, est suivie d’une proposition de formulation alternative par son interlocuteur. L’utilisation de STV/SVV, accompagnée de formes d’approbation (ouais, c’est ça), marque que la formulation « juste » est entérinée par le locuteur qui peut, le cas échéant, la reprendre à son compte (18):

  1. 16) Il m’a dit que j’avais une tête de clown et moi qui croyais m’avoir réussie !

    • . . .m’ êtreréussie !

    • Ouais, si tu veux. (Aventin, Cœur en poche, 1988)

  2. 17) « Dites-moi, Joaquim (ou Luis Antonio ou Pablo ou Jesus), ce Ribera. . .

    • Rivera, monsieur le Président.

    • Bon, si vous voulez, Rivera, qu’est-ce que vous en pensez ? (Ormessson, Vent du soir, 1985)

  3. 18)

    • Grete est absolument bilingue.

    • Ta mère ?

    • C’est ça. Ma mère, si tu veux. (Garat, Pense à demain, 2010)

3.2.1.2. Concéder le dit

Dans la même situation, STV/SVV servent, le cas échéant, à marquer une approbation du locuteur à la suite d’une série de tours de parole visant à un accord sur le « fond »: l’origine géographique (19) ou une comparaison (20). Cette recherche commune du consensus se manifeste par les interrogations (19–20) ou, plus radicalement, par la réfutation (21):

  1. 19)

    • de Vendeuvre ?

    • de plus loin.

    • de Paris ?

    • de plus loin encore.

    • alors vous êtes d’Amérique ?

    • c’est cela, si tu veux. (Arland, Ordre, 1929)

  2. 20) [. . .] Elle est plus précieuse que l’amour.

    • Plus précieuse que l’amour ?

    • Aussi précieuse, si tu veux. (Ormesson, Douane de mer, 1993)

  3. 21) - [. . .] tu me dis que l’Italie est une orange dans le ciel. . .

    Silvio. -non, pas l’Italie, toute la terre.

    Lucciana. -la terre, si tu veux. (Salacrou, Terre est ronde, 1938)

3.2.1.3. Hypothèse sur l’origine des locutions STV/SVV

On peut se demander si ces formes de « négociation » ne sont pas à l’origine de la formation des locutions. Sous réserve de vérification sur un corpus plus étendu que le nôtre et d’une étude diachronique, on peut, en effet, faire l’hypothèse que, au départ, STV/SVV jouaient pleinement leur rôle de « subordonnée »Footnote 7, régie par une proposition comprenant des verba dicendi (selon la proposition de Corminbœuf, op. cit.: 299 et seq.) pour accompagner systématiquement ces réajustements, comme cela est schématisé dans l’encadré et illustré dans la figure (1). Il est possible que, au fil du temps, les propositions régissantes n’aient plus été proférées, aient disparu des séquences dialogales de « négociation », ce qui aurait permis leur extension à des contextes dialogaux moins contraints.

  1. 22)

    • je vois, dit froidement Ricarda. Tu veux mettre ton ambition d’accord avec tes scrupules.

    • appelle ça des scrupules, si tu veux. (Abellio, Heureux les pacifiques, 1946)

  2. 23) L’histoire de sa nièce, appelons-la un rêve, si vous voulez, mais un rêve qui aurait perdu son contenant naturel (le sommeil), un rêve qui ne serait pas interrompu et dispersé par un éveil, (Pachet, Devant ma mère, 2007)

  3. 24)

    • Je vous choque ?

    • Non, non, je respecte vos. . . vos. . .

    • Mes valeurs ?

    • Oui, si vous voulez, si ce mot-là vous convient, mais comment vous faites pour vivre alors ? (Gavalda, Ensemble, c’est tout, 2004)

Faute d’une étude diachronique poussée, nous en restons au niveau de la spéculation. En effet, (Bolly, Reference Bolly2009) émet l’hypothèse que les marqueurs du type tu vois ont pu trouver leur origine dans les structures non subordonnante (tu vois +SN ou tu vois si). Il faudrait examiner sur un corpus adapté ce qu’il en a été pour STV/SVV.

3.2.2. La recherche lexicale et ses modalités

Dans les extraits oraux de notre corpus notamment, STV/SVV apparaissent dans des moments où la parole est fragilisée, ce qui se manifeste par une forme de piétinement de la parole, que traduisent, dans les mises en grille (25) et (26), les pauses vides (+) ou remplies par euh, les répétitions, reformulations précédant et suivant les locutions. Ces indices sont typiques de la difficulté du locuteur à trouver le bon mot, d’une recherche lexicale en d’autres termes. Dans les dialogues romanesques, ce sont des points de suspension qui sont censés restituer cet aspect de l’oral.

  1. 25) + il est re- rentré dans + euh + + dans comment dirais-je ça s’appelle c’est une entreprise (mm)si vous voulez qui a des logements HLM (mm) et + sans aucune compétence il est rentré là-dedans et ben il est passé euh agent technique (mm) (CFPP2000)

    + il est re- rentré dans + euh + +

    • dans comment dirais-je

    • ça s’appelle

    • c’est une entreprise (mm) si vous voulez qui a des logements HLM (mm)

  2. 26) PRI-DIJ-1nt un des rares ± euh vins blancs ± euh qui est issu euh + si vous voulezeuh ± qui est juste à la limite de la Côte de Nuits mais q (CRFP)

    si si j’dirais la même chose des commerces ici ici les gens les commerces les gens sont extrêmement euh communiquants si vous voulez (CFPP2000)

Cela étant, la recherche lexicale prend différentes formes autant qu’elle se concrétise de diverses manières que nous allons détailler: réfutation ou reformulation de propos antérieurs, tenus par le locuteur ou d’autres que lui, ou encore proposition d’une approximation, dont nous inventorions ci-dessous les différents patrons syntaxiques.

Au plan syntaxique, dans tous ces emplois, SVT/STT suivent assez systématiquement le mot sur lequel le locuteur porte son choix, mettant ainsi un terme à la recherche lexicale. Pragmatiquement, il nous semble trop général de dire comme le fait Authier-Revuz (op. cit.: 193) que:

cette forme (. . .) ne donne pas l’énonciation de X comme effectuée, mais comme conditionnelle, suspendue au vouloir de l’autre dont dépend sa réalisation, son existence même: « je ne dis X’ que si vous le voulez ». Le dire de X, n’est qu’une potentialité du dire, tant qu’il n’a pas « pris corps » dans le vouloir de l’autre, condition de son effectuation (Authier-Revuz, Reference Authier-Revuz1995, t1: 193, souligné dans le texte)

dans la mesure où, comme on va le voir, les substituts à STV/SVV varient d’une situation à l’autre.

3.2.2.1. STV/SVV au terme de la « proposition lexicale »

  • SN [STV/SVV]:

Précédée de tâtonnements, la proposition lexicale est unique (27–28). Une paraphrase possible de STV/SVV est alors: pour dire les choses comme ça/si on peut dire. STV/SVV signalent que le locuteur arrête une proposition pour satisfaire les besoins de la communication, sans pour autant adhérer totalement à sa formule:

  1. 27) Elle ne peut pas comprendre cette. . . juxtaposition, si tu veux. (Monferrand (De), Journal de Suzanne, 1991)

  2. 28) 28) PRI-AMI-3 ranches consist- était ± euh ± un p- un chose un ± un pied si vous voulez± dont ± trois branches ± hein

  • SN1 SN2 [STV/SVV]

Une première proposition lexicale est jugée inadéquate pour diverses raisons, dont la désuétude (31) ou la spécialisation terminologique (32). Le locuteur opère une révision plus adaptée à son auditoire. Les locutions marquent le terme des diverses propositions effectuées. STV/SVV peut alors se paraphraser par si tu préfères:

  1. 29) Moi, tu vois, j’étais encore dans tout ce théâtre. . . théâtre d’ombres. . . cette mythologie, si tu veux. (Rolin, Tigre en papier, 2002)

  2. 30) PRI-PRI-2 oit + à l’échelle euh + euh gé- euh régionale géographique si vous voulez + c’est-à-dire que + on travaille évidemment + en dialecto

  3. 31) Non, je ne suis pas un bandit. (Il s’interrompit un instant.) Ecoute, dit-il, écoute, j’ai été soldat de fortune ; un mercenaire, si tu veux. (Manchette, La position du tireur couché, 1981)

  4. 32) PRI-DIJ-2 vraiment beaucoup les les doses de + de S.O.2 + ce soufre si vous voulez qui faisait mal à la tête et avec ça maintenant euh les ge

  • SN1 ou SN2 [STV/SVV]

Les propositions lexicales se réalisent sous la forme d’une alternative, exprimée par ou: le SN2 suivi des locutions est le terme convenable. Là encore si tu préfères est un substitut acceptable de STV/SVV:

  1. 33) vous ne me direz pas que la bureaucratie a laminé la liberté de ce peuple ! La liberté, ou le plaisir, si vous voulez, demain passera encore davantage par eux. (Kristeva, Samouraïs, 1990)

  • SN1 [STV/SVV] (mais) SN2spé

La proposition lexicale première est jugée trop générale par le locuteur, qui propose une seconde formulation plus spécifique (terme hyponyme par rapport à SN1 (34–35), adjonction d’un adjectif (36), ou complètement du SN1 marqué par mais (37–38). Ce dernier cas est proche des formes de concessions observées au point précédent. SVT/SVV pourraient d’ailleurs s’y laisser remplacer par je veux bien:

  1. 34) Mais je n’arrive pas à m’enlever de l’idée que ce sont des gens d’une autre espèce. Comment vous dire ?Des ennemis, si vous voulez, une autre espèce. (Garat, Aden, 1992)

  2. 35) Tu as vu qu’il ne tient pas bien droit ? Il cherchait quelque chose. Une réinsertion, si tu veux. (Echenoz, Équipée malaise, 1986)

  3. 36) Parce que les homosexuels, les vrais, si vous voulez, étaient plus âgés. (Navarre, Biographie, 1981)

  4. 37) Je suis un archiviste, si vous voulez, mais de la fiction que « crée » la réalité quotidienne décrite minutieusement et subjectivement. (Perec, Entretiens et conférences II [1979–1981], 2003)

  5. 38) Il y a orgueil de descendre. Et puis, une fois descendus, nous resterons en bas. C’est un orgueil, si tu veux. Maisun orgueil catastrophique. (Ormesson d’, Au plaisir de Dieu, 1974)

3.2.2.2. Réfutation/rectification

STV/SVV s’inscrivent également dans des séquences de rectification argumentative (non pas p mais q), suivies d’une formulation présentée comme plus adaptée à la situation. STV/SVV clôturent alors le plus souvent – mais pas exclusivement (cf. 42) – la séquence d’ajustement:

  • p1 (nég) p2 [STV/SVV]

    1. 39) Treize, et je voudrais aussi que tu essaies de ne pas m’en vouloir. Je n’étais pas son âme damnée, on l’était chacun l’un pour l’autre, si tu veux. (Rolin, Tigre en papier, 2002)

    2. 40) IRMA, soudain très autoritaire : Le ton de ma dernière réplique devrait te renseigner. Je ne joue plus. Ou plus le même rôle, si tu veux. (Genet, Balcon, 1962)

    3. 41) Mais je n’en tire pas vanité. Cela ne vient pas de moi, cela m’est donné, dicté, si tu veux. (Abellio, Heureux, 1946)

    4. 42) PRI-PCR-3 L1 oui oui > + enfin je représente non je suis le lien + si tu veux avec les hommes politiques + quand un journaliste m’appelle et me

  • p1 (nég) [STV/SVV] MAIS p2

    1. 43) -« un nom qui lui va. Je trouve. Tu verras. Pas jolie, jolie, si tu veux. Mais plus que jolie: fraîche, pleine de vie, des yeux ! » il hésita : « appétissante, tu comprends ? » (Martin Du Gard, Thibault, 1922)

3.2.2.3. Reformulation

STV/SVV figurent aussi, le cas échéant, au terme d’une reformulation de son propos antérieur, dont enfin indique selon Rossari (Reference Rossari1994), l’invalidation:

  1. 44) de de c’que j’ai vécu + + j’me sens à l’aise dans ce genre de + co- comment dire + + j’ me sens enfin mes racines sont là quoi + avec des gens qui viennent de d’un peu partout + là par exemple là où on est actuellement + c’est beaucoup plus policé enfin entre guillemets quoi si vous voulez mais + j’ me sens pas chez moi + j’ sais pas comment dire ça c’est difficile (CFPP2000)

  2. 45) donc j’dirai que globalement c’étaient des gens aisés mais euh tout le monde portait les robes de de sa soeur aînée + tout le monde + enfin j’veux dire c’était + la vie était complètement différente si vous voulez (CFPP2000)

  3. 46) J’ai complètement coupé avec le milieu du classique, j’organise des spectacles, enfin pas exactement. Je suis tourneur de concerts, si vous voulez, ça ne marche pas mal du tout. (Echenoz, Au piano, 2003)

3.2.2.4. L’approximation du dire

STV/SVV stigmatisent une approximation que révèlent par ailleurs les formules de comparaison comme un N (48) (cf. Fuchs et Le Goffic)Footnote 8 ou de « mitigation »Footnote 9 du dire: une sorte de N (49–50) (cf. Mihatsch, Reference Mihatsch, Kaltenböck, Mihatsch and Schneider2010, entre autres) manière de (51) (cf. Legallois et Schnedecker, Reference Legallois, Schnedecker, François, Gilbert, Guimier and Krause2009):

  1. 47) c’est la barbe, d’accord, mais pas d’homme du tout c’est l’enfer pour une femme, dis-toi bien ça, tiens, prends-le comme un testament , si tu veux. (Kristeva, Samouraïs, 1990)

  2. 48) et aussi leur cave de toutes leurs affaires, malles et vieux rebuts, qu’ils ont embarqués il y a six mois, comme une saisie sur bien, si tu veux. (Garat, Dans la main du diable, 2006

  3. 49) Ce n’est pas seulement en mémoire d’Erika. J’ai d’autres souvenirs ici. Une sorte de renaissance, si tu veux. (Monferrand De, Journal de Suzanne, 1991)

  4. 50) Eh oui. . . Je me suis mis dans une sorte de merdier, si tu veux. (Jaoui et Bacri, Cuisine, 1991)

  5. 51) ++ on a pu créer une classe supplémentaire on a des nouvelles des enfants on leur envoie des dessins + (mh) c’est une manière de parrainer si vous voulezle + l’établissement ++ et les (mh)du coup l’association des parents d’élèves + qui par les fêtes d’école ou autres récupère de l’argent se met dans le même projet que nous (CFPP2000)

3.2.3. Fonction interactionnelle de STV/SVV: négocier les positions dans l’interaction verbale pour. . .

Les emplois de STV/SVV que nous allons décrire maintenant se distinguent syntaxiquement des précédents à double titre: ils précèdent – et non suivent – leur point d’incidence, ce qui leur confère une portée pro-active – et non rétroactive comme précédemment.

Par ailleurs ils portent non plus sur un constituant de l’énoncé mais sur une ou un ensemble de propositions. Pragmatiquement, STV/SVV jouent un rôle interactionnel dans la mesure où ils apparaissent dans des séquences où se négocient les places et se ménagent les faces (cf. Brown et Levinson, Reference Brown and Levinson1987; Kerbrat-Orecchioni, Reference Kerbrat-Orecchioni2005, entre autres). Ces séquences sont de deux types opposés:

  • soit il s’agit de ménager la face de l’autre menacée par un excès d’égocentration dans le propos du locuteur, qui peut de ce fait paraître invasif, fermé à l’autre, etc. tant le JE y est prédominant sous diverses formes: le nombre de pronoms de 1ère personne, notamment toniques (53) dans les formules du type moi (54), pour moi (55), ou les verbes du type considérer (55), penser (52–56–57):

  1. 52) Ce n’est pas que je me pensais comme bête. Je me pensais plutôt comme profond, si un enfant peut employer cette expression ; je pensais , si vous voulez, que je pouvais remuer des choses que mes camarades ne remuaient pas, eux, en eux. (Beauvoir et Sartre, Entretiens 1974, 1981)

  2. 53) Et finalement, quand on connaît bien son territoire, peut-être qu’on connaît un peu tout le reste, enfin les grandes lignes. Ainsi moi, si vous voulez, pour en revenir aux cerfs, j’ai essayé de me mettre à leur place. (Moinot, Guetteur d’ombre, 1979)

  3. 54) + moi j’étais encore d’la génération + si vous voulezmoi j’ai été c’est c’que je’dis toujours “ma génération on a vécu euh jusque en cin- quoi + en cinquante + (CFPP2000)

  4. 55) c’est pour moi + plus si vous voulezje considère que + quand je dis qu’ils se considèrent pour moi ils ne le sont pas voilà + et je trouve ça très choquant et je + je ne comprends pas (CFPP2000)

  5. 56) et si vous voulez ici je pense que + globalement les gens ils font attention d’ailleurs euh c’est pour ça qu’ si vous voulez les gens d’ici disent en rigolant “on va pas au marché bio parce que c’est hors de prix (CFPP2000)

  6. 57) + j’pense que si vous voulez c’est ++ ici euh les gens qui dépensent beaucoup d’argent on appelle ça encore des nouveaux riches c’qui est pas une + euh + c’qui est pas c’qui est un peu péjoratif quand même + voilà (CFPP2000)

  • soit SVT/SVV se manifestent, au contraire, dans des séquences cumulant les modalisateurs et atténuateurs (un petit peu (59–61)) et les modalisations (je crois (59)) à tel point qu’ils peuvent constituer une menace pour le locuteur lui-même tant sa parole, dans son excès de précautions, risque d’apparaître comme illégitime, ou disqualifiante:

  1. 58) c’qui me gêne le plus c’est + euh que la municipalité de Paris et donc principalement celle du onzième + ne ne fait même pas appliquer un minimum euh de loi c’est-à-dire que ces gens là bouchent complètement la la voie du bus qui ne peut plus jamais rouler normalement + ça fait des années qu’ ça dure + si tu veuxil me semble qu’au moins + on on pourrait leur dire + de de de s’garer normalement + on on voit t’ sais les les les femmes qui mettent les contraventions + + elles passent + + (CFPP2000)

  2. 59) L2 oui > ben je crois tout est prétexte un petit peu si tu veux pour trouver un but et et en f- en faisant ça ben on rencontre on (CFPP2000)

  3. 60) PRI-POI-2la la maçonnerie est + est propre et nette et si tu veux ça fait peut-être je sais pas trois quatre cinq six siècles que

  4. 61) PRO-QUI-1(. . .) qui sont un petit peu en en marge des lois quoi si vous voulez + euh c’est des gens bon comme on dit avec des cheveux lon

Entre ces deux pôles ou comme sous-catégories de ces deux pôles – la frontière on le verra n’est pas toujours évidente à tracer – STV/SVV jouent diverses fonctions, les trois premières se situant plutôt du côté du pôle autocentration (point 3.2.3.1. à 3.2.3.3), les trois dernières du côté de l’hétérocentration (point 3.2.3.4. à 3.2.3.6.).

3.2.3.1. . . . faire passer des formulations jugées « outrancières »

STV/SVV accompagnent des propositions dont le locuteur revendique le caractère soit littéralement « grossier » au sens de simplificateur (62–63–64), soit paradoxal (65), voire radical (66–67):

  1. 62) on est de nouveau en train d’en écrire, ce qui prouve que ça a quand même une certaine importance. Alors, si vous voulez, pour résumer ces passages, je. . . peux dire. . . je peux essayer de simplifier comme ça : tout ce que je dis, enfin, tout ce que j’écris (Perec, Entretiens et conférences I [1965–1978], 2003)

  2. 63) PRI-BAY-2 là après plus tard euh agrégé et et puis docteur + voilà + si vous voulezeuh en gros agrégé de Lettres euh Modernes puisque /le, 0/

  3. 64) PUB-PNE-1e mieux amener sa propre position + ces méthodes + en gros si vous voulez elles ont toutes un défaut majeur pour lui + elles sont +

  4. 65) où sont les centristes ? Ils se partagent aujourd’hui entre partisans de Pompidou et partisans de Poher. Il y a, si vous voulez, les gaullo-centristes et les centro-centristes. Leurs querelles et leurs déchirements sont d’ailleurs, et bien qu’on en parle beaucoup (Mendès-France, Œuvres complètes, 1963–1973, 1989)

  5. 66) si j’ose dire, je n’attends aucune réponse. Je n’en attendrais pas même si j’étais plus jeune, figurez-vous. Il n’y en a pas. J’essaie, si vous voulez, d’approfondir une question. Pas une question que je pose : une question qui m’est posée, vous comprenez ? (Malraux, Antimémoires, 1976)

  6. 67) chose en me servant principalement de deux auteurs, l’un est Kafka, l’autre est Herman Melville. Alors, si vous voulez, il y a, en ce qui me concerne, une image de la littérature qui se dessine et qui serait l’image d’un puzzle. Ça, c’est une. . . (Perec, Entretiens I [1965–1978], 2003)

3.2.3.2. . . . subordonner un cadre de véridiction à « l’accord » de l’autre

Lorsqu’elles sont accompagnées de marqueurs de véridictionalité comme c’est vrai ci-dessous, STV/SVV pondèrent en quelque sorte les effets de ce cadre qui pourraient sembler excessifs du fait que le propos subséquent reste dans les faits extrêmement circonscrit (croyance du locuteur en (70) ou médiation via une expérience visuelle (69)):

  1. 68) qui était scandaleuse où les gens disaient “vous n’voulez quand même pas mettre ici euh des immigrés des + bon + c’est + si vous voulez c’est c’est vrai qu’dans ces quartiers du centre euh le sixième le septième je pense le huitième (CFPP2000)

  2. 69) 69) PRI-AMI-2 osé en parler avec la famille et c’est vrai que j’ai vu + si vous voulez bon certaines personnes refusent encore hein cette maladie

  3. 70) et là si vous voulezvraiment c’était + c’étaient des ga- + dans cette cité y a quand même des gamins qui ont quinze seize ans qui + bon euh + je n’mettrais pas ma main à couper qu’ils n’ont que des activités licites + et (rires) mais mais euh bon d’abord + euh je pense qu’une femme de mon âge + automatiquement euh ces enfants là sont + c’est c’est des je dirais ce sont des enfants qui sont habitués à être gentils avec les personnes âgées hein bon + ça veut pas dire que si un jour y a un besoin ils piqueraient pas mon sac mais j’veux dire que + globalement ce sont des gens qui sont courtois avec les personnes âgées + et + et en plus il a vu (CFPP2000)

3.2.3.3. . . . rappeler des présupposés/des évidences à l’autre

SVT/SVV servent, enfin, à atténuer le caractère « désobligeant » dû au rappel de présupposés, de banalités ou d’évidences:

  1. 71) [. . .] amène encore une autre, à savoir que tout écrivain se forme en répétant les autres écrivains. C’est une idée tout à fait banale. On sait, si vous voulez, que Flaubert a commencé à écrire en pastichant Balzac, que tous les textes de jeunesse de Flaubert sont des reprises, des espèces de trucs (Perec, Entretiens I [1965–1978], 2003)

  2. 72) c’est vrai que nous on est donc entre le le Champ-de-Mars + et l’esplanade des Invalides si vous voulez donc c’est vrai qu’ ça fait un peu des barrières entre guillemets naturelles (CFPP2000)

  3. 73) c’est-à-dire que effectivement j’ai des amies euh + que j’vois encore qu’étaient en primaire avec moi oui + effectivement puisque euh + en fait si vous voulezeuh les les élèves que c’étaient des filles c’était un lycée uniquement de filles euh qui allaient (CFPP2000)

3.2.3.4. . . .prévenir les problèmes

Dans le cadre de la parole « contrite » évoquée plus haut, une manière répandue de procéder consiste à présenter le propos comme étant de nature complexe ou problématique (74 à 78), STV/SVV jouant alors un rôle d’atténuateur de l’assertion:

  1. 74) ah oui c’est un monde complètement différent + alors c’qui est compliqué si vous voulezc’est que le monde que j’ai connu enfant dans le septième c’est-à-dire dans ce quartier de la rue Babylone boulevard des Invalides + rue Barbet de Jouy est extrêmement était extrêmement différent du monde actuel de ce quartier voilà (CFPP2000)

  2. 75) si vous voulezle le le problème c’est que + quand + c’est par les enfants qu’on connaît les gens du quartier + d’habitude + euh moi j’ai connu beaucoup d’gens dans l’septième que je n’avais pas connus avant quand je suis revenue avec mes enfants par le biais des parents d’élèves de d’attendre à l’école quand on va chercher ses enfants de + euh bon + les animations d’enfants on fait connaissance avec les autres gens du quartier ou avec les autres parents (CFPP2000)

  3. 76) PRI-ROU-1L2 si vous voulez > c’est beaucoup plus complexe que ça euh je pense que la (CFPP2000)

  4. 77) de mixité sociale mais + le le problème c’est le le prix des logements et puis le fait que + y a y a certains arrondissements où y a + on peut dire un + un refus systématique des logements sociaux hein j’veux dire y a quand même des arrondissements encore où les + les maires font beaucoup de difficultés alors y a le problème si vous voulezdes terrains mais là par exemple on a vu la + le problème de Laennec (CFPP2000)

  5. 78) je pense que à l’intérieur de Paris globalement euh ++ les les écoles sont sont d’un bon niveau voilà + je pense moi j’vois euh dans l’vingtième j’ai des y a des enfants qui + qui visiblement + le lycée Voltaire est un bon lycée y a y a y a des bons établissements + y en a des moins bons + alors le problème si vous voulezqui se pose à Paris enfin que j’vois dans le vingtième c’est l’problème des écoles maternelles et primaires dans lequel quand vous avez effectivement + un certain nombre d’enfants qui ne sont pas + qui n’parlent pas couramment français + euh + (CFPP2000)

3.2.3.5. . . . faire passer des corrections argumentatives

STV/SVV s’inscrivent aussi souvent dans des séquences de réorientation argumentative hétéro-centrées, au sens où l’autre y est très présent (pronoms de la 2e personne (79), marque d’appel à l’autre (hein (80), unités lexicales symétriques (accord) (81)). La réorientation argumentative initiée par mais, quand elle est suivie de STV/SVV, atténue en quelque sorte le désaccord, dans la mesure où, par l’emploi de STV/SVV, le locuteur signale qu’il continue à prendre l’autre en considération, donc, d’une certaine façon, à tenir compte de son point de vue:

  1. 79) oui mais je pense que vous avez raison je pense que vous avez raison mais si vous voulez le mélange est est difficile quand ils sont petits parce que + quand ils (CFPP2000)

  2. 80) j’caricature hein mais si vous voulez c’est quand même un choc important + + donc euh effectivement après ça m’a + vous voyez + ça n’empêche de + de vivre une vie d’ quartier (CFPP2000)

  3. 81) + je suis d’accord + mais + si tu veux c’est la loi anti-tabac qui va c’est pas seulement ça mais enfin ça joue énormément énormément (CFPP2000)

3.2.3.6. . . . faire passer des enchaînements argumentatifs « inattendus »

Enfin, et sans doute plus largement, STV/SVV sont souvent utilisés dans le voisinage des connecteurs donc ou parce que, pour faire passer des enchaînements argumentatifs embarrassés, soit par leur caractère contradictoire (82), par les détours (p.ex. les micro-narrations) amenant à la conclusion (83–84), par les aspects inattendus, à contre-courant (85) – la réussite scolaire sans procédure de sélection –, par des justifications dont la portée reste limitée à des exemples extrêmement circonscrits:

  1. 82) voilà dits résidentiels c’est comme euh Neuilly c’est très beau mais + qui aurait envie d’habiter Neuilly enfin en tous cas pas moi (rires) non si vous voulez par exemple le dix-septième y a un côté dix-septième qui est ennuyeux mais y a un côté dix-septième qui est plein d’charme du côté d’la place Clichy par là toutes ces ces rues là + ça c’est des c’est un dix-septième très vivant hein ? euh + huitième parce que (CFPP2000)

  2. 83) pas vraiment sûre que les parents soient encore les les mieux placés pour parler d’ça + doncsi vous voulez bon + comme on disait à l’époque maman nous a prévenues d’un tas de choses comme les mères bon certaines mères parce que moi je pense qu’y a + des mères d’ la génération d’ la mienne qui parlaient pas d’ ça à leurs filles + euh nous euh maman elle était e- elle avait une parole assez libre là-dessus + j’ crois qu’elle a jamais été très gênée d’ nous en parler alors en général elle nous prenait toutes les deux ma sœur et moi hein pour éviter d’ répéter s (CFPP2000)

  3. 84) oui alors les propriétaires entre temps avaient changé plusieurs fois et c’était devenu une compagnie d’assurances + et cette compagnie d’assurances en fait a été très contente que le loyer soit libéré puisque ma mère était âgée elle était en loi d’quarante-huit et doncsi vous voulez nous avons négocié une une sortie si j’puis dire d’une personne qu’avait un loyer loi d’quarante huit sur un loyer libre avec un loyer rai- raisonnable donc nous avons succédé à + à ma mère avec nos deux petits enfant (CFPP2000)

  4. 85) et du coup le collège de la rue Cler qui a eu des écoles entières qui sont passées + dans ce collège est devenu un collège qui avait un très bon niveau + parce que si vous voulez au lieu que ça soit trié + au lieu qu’on essaie de trier les enfants on a fait passer et ce collège est devenu + après les les les enfants de ce collège pass- passent en seconde à Duruy et y a absolument aucun problème enfin j’veux dire ils sont d’un niveau excellent et donc euh on + ça a permis de rééquilibrer (CFPP2000)

4. SYNTHÈSE

Trois emplois ressortent ainsi de notre description, dissociés sur la base de leur syntaxe (position et incidence), à savoir postposition à des constituants vs position à l’initiale d’un énoncé, où STV/SVV sont utilisés i) dans une séquence dialogale de négociation sur la forme ou le contenu du propos, ii) dans un processus de recherche ou d’approximation lexicales, iii) dans une perspective interactionnelle pour ménager la face du locuteur ou de son interlocuteur dans des situations soit fortement égo-centrées ou au contraire hétérocentrées. Nous synthétisons nos propositions dans le tableau (4).

Tableau 4. Récapitulatif des emplois de STV/SVV

Le si dans ces emplois semble revêtir une valeur concessiveFootnote 10 au vu des critères proposés par la Grammaire méthodique du français (cf. infra Footnote note 9). Les objets et modalités de la concession se modulent d’un emploi à l’autre, les deux premiers emplois opérant plutôt au niveau textuel, le troisième au niveau de l’interaction et donc de celui de l’intersubjectification (Traugott, Reference Traugott, Davidse, Vandelanotte and Cuyckens2010).

Dans le premier emploi, il y a discussion sur le dire ou le dit (un mot, une expression) et négociation du terme approprié qui est « concédé » littéralement au terme d’un échange qui réunit physiquement locuteur et allocutaire et dans lequel l’allocutaire intervient (ce que nous notons dans le tableau 4 par ++) dans ce qu’on nomme la co-construction du sens. Dans ce cas, le sens de la locution reste compositionnel dans la mesure où il serait tout à fait possible (cf. 22–24) de reconstruire une partie de l’énoncé comme suit: de [appele(z) (ça)] X si tu/vous veux/voulez.

Dans le deuxième emploi, proche syntaxiquement du premier, le locuteur, en situation de fragilité liée à une lacune lexicale, opère seul les procédures d’ajustement de son propos, face à un interlocuteur certes mais qui ne coopère pas à cette démarche (d’où le seul signe +). Dans ce cas, STV/SVV participe d’un comportement (hyper)modalisateur (cf. Bolly, Reference Bolly2009:104) qui a pour résultat que le locuteur ne semble pas adhérer totalement à sa « trouvaille » lexicale et laisse à l’autre le soin de la valider. En d’autres termes, STV/SVV sollicite alors l’adhésion de l’autre selon des modalités que l’on pourrait paraphraser par « si tu acceptes cette proposition de formulation ». Le sens de la locution n’est plus aussi compositionnel que dans STV/SVV1 mais y persiste une volonté d’acceptation.

Le troisième emploi se distingue des deux autres dans la mesure où ce qui est en jeu ne se situe pas au niveau du dire/dit mais à celui de l’interaction et des faces des participants, d’où la forme de « présence métonymique » que nous indiquons dans le tableau. Dans un contexte où soit le locuteur soit l’interlocuteur est en situation de fragilité, STV/SVV opère à la façon des « adoucisseurs rituels » dont parle Kerbrat-Orecchioni (Reference Kerbrat-Orecchioni2005: 210 et seq.) tantôt pour rappeler à l’interlocuteur qu’il est pris en considération dans l’interaction malgré les apparences, tantôt pour le ménager dans des moments de l’interaction thématiquement désagréables. C’est cet emploi de STV/SV qui est véritablement pragmaticalisé. Le sens de la locution n’est alors plus du tout compositionnel.

POUR CONCLURE SI ON VEUT

L’objectif de cet article était, rappelons-le, de proposer une description et un classement des emplois de la locution STV/SVV qui, jusqu’à présent, n’a pas fait l’objet d’étude en soi. Même réduit, le corpus d’appui a néanmoins permis de dégager trois grands types d’emplois, tous reliés par l’expression de la concession mais dissociés par ses objets et ses modalités.

Pour autant, ce travail de description n’est pas achevé: il devrait être complété par une étude diachronique qui permettrait de mettre en évidence à la fois la source de STV/SVV – est-elle nominale (STV/SVV X) ou propositionnelle (appelle (z) R X si tu/vous veux/voulez)? – et d’observer les modalités et conditions du changement.

Il devrait être aussi complété par une approche comparative qui replacerait STV/SVV dans un ensemble de marqueurs proches formellement par leur structure et leur sens (si on veut, si on peut dire) et qui paraissent dans un même état de langue, mais aussi avec la locution s’il te plait/s’il vous plait qui a manifestement franchi un cap qu’atteste son érosion phonologique (cf. Lehmann, Reference Lehmann1995): /stǝplɛ/-/sivuplɛ-sjuplɛ.

Enfin, dans la perspective de Beeching (Reference Beeching2007), il serait intéressant de poursuivre la réflexion sociolinguistique. Son travail montre en effet que SVV est le moins employé des marqueurs qu’elle étudieFootnote 11 (bon, c’est-à-dire, enfin, hein, quand même, quoi) et que son usage serait réservé à la catégorie des diplômés (de l’université)Footnote 12 marquant ainsi une forme de déférence au sens où:

En employant ces marqueurs, le locuteur utilise un style non marqué, conventionnel ou neutre. Il négocie ses relations avec son co-locuteur et entre le dit et le dire d’une manière qui indique de la déférence mais qui reste quelque peu distante. (Beeching, Reference Beeching2007: 90)

Ceci expliquant cela, il serait, toujours selon l’auteur, rare chez les jeunes. Est-il voué pour autant à une disparition prochaine (cf. la contribution de B. Combettes dans ce volume)?

Footnotes

1 Nous remercions chaleureusement deux de nos relecteurs pour leurs réflexions éclairantes et leurs propositions constructives.

2 Beeching (Reference Beeching2007) y fait allusion (nous y reviendrons) et Andersen (Reference Andersen2007) parle de « marqueurs discursifs propositionnels », notion que nous lui empruntons dans le titre, à propos de formes apparentées je crois/je trouve, tu sais/vous savez, tu vois/vous voyez.

3 La requête dans Frantext a été la suivante:[, si vous voulez/si tu veux, ] dans le but d’éliminer un maximum de bruit. Il resterait donc à prendre en considération les locutions en position initiale détachée.

4 Les extraits de l’écrit sont en fait des extraits de dialogues issus de théâtre ou de romans, que nous retenons ici pour leur caractère mimétique de l’oral (Koch et Osterreicher Reference Koch, Osterreicher, Holtus, Metzeltin and Schmitt2001).

5 Ils peuvent, comme le rappelle Apothéloz (Reference Apothéloz2003: 242), régir une proposition complétive, former une proposition parenthétique de forme « clitique sujet (ou SN sujet) + verbe » ou « verbe + clitique sujet (ou SN sujet), incise dans une proposition ou postposée à celle-ci.

6 Point qui serait bien sûr à approfondir.

7 Melis (Reference Melis1983) cité par Corminbœuf (Reference Corminbœuf2009: 32) parle à ce propos de compléments qui se rapportent aux circonstances du dire et les appelle « compléments de phrase ».

8 Sur les effets d’approximation de comme, cf. Fuchs (2005:280 et seq.).

9 En référence au titre de l’ouvrage de Caffi (Reference Caffi2005) qui propose une typologie des formes d’atténuation.

10 Voir la Grammaire méthodique du français (éd. 2009, 855): « (si) les deux propositions se présentent sur le même plan temporel (mais pas forcément aspectuel ou modal, un inaccompli pouvant être mis en rapport avec un accompli, un fait supposé avec un fait avéré) et ce sont les valeurs de répétition, de généralité ou d’opposition, voire de concession qui dominent. ». Nous remercions un de nos relecteurs pour cette suggestion.

11 Et il l’est beaucoup beaucoup moins. . . .

12 Ce qui n’est pas nécessairement le cas dans notre corpus.

References

BIBLIOGRAPHIE

Andersen, H. L. (2007). Marqueurs discursifs propositionnels. Langue Française, 154: 1328.CrossRefGoogle Scholar
Apothéloz, D. (2003). La rection dite “faible”: grammaticalisation ou différentiel de grammaticité? Verbum, 25/3: 241262.Google Scholar
Authier-Revuz, J. (1995). Ces mots qui ne vont pas de soi: Tome 1, Boucles réflexives et non-coïncidences du dire. Paris: Larousse.Google Scholar
Beeching, K. (2007). La co-variation des marqueurs discursifs bon, c’est-à-dire, enfin, hein, quand même, quoi et si vous voulez: une question d’identité? Langue Française, 154: 7893.CrossRefGoogle Scholar
Blanche-Benveniste, C. (1990). Le Français parlé: études grammaticales. Paris: Éditions du Centre national de la Recherche scientifique.Google Scholar
Blanche-Benveniste, C. (2011). Approches de la langue parlée. Paris: Ophrys.Google Scholar
Brown, P. et Levinson, S. C. (1987). Politeness: Some Universals in Language Usage. Cambridge: Cambridge University Press.CrossRefGoogle Scholar
Bolly, C. (2009) Construction et structure informationnelle. Quand la grammaticalisation ne suffit pas pour expliquer tu vois. Linx, 61: 103130.CrossRefGoogle Scholar
Caffi, C. (2005) Mitigation. Amsterdam/Londres: Elsevier.CrossRefGoogle Scholar
Chu, X. (2008). Les verbes modaux du français. Paris: Ophrys.Google Scholar
Corminbœuf, G. (2009). L’expression de l’hypothèse en français: Entre hypotaxe et parataxe. Bruxelles: De Boeck Supérieur.CrossRefGoogle Scholar
Cornulier, B. de (1978) L’incise, la classe des verbes parenthétiques et le signe mimique. Cahiers de linguistique, 8: 5395.CrossRefGoogle Scholar
Dostie, G. (2004). Pragmaticalisation et marqueurs discursifs: Analyse sémantique et traitement lexicographique. Bruxelles: De Boeck.CrossRefGoogle Scholar
Dostie, G., Pusch, C. D. et Andersen, H. L. (dir.) (2007). Les marqueurs discursifs. Paris: Larousse.Google Scholar
Fuchs, C. et Le Goffic, P. (2005). La polysémie de comme. In: Soutet, O. (dir.) La polysémie. Paris: PUS. https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00067939/document consulté le 02/06/2015Google Scholar
Kerbrat-Orecchioni, C. (2005). Le discours en interaction. Paris: A. Colin.Google Scholar
Koch, P. et Osterreicher, W. (2001).Gesprochene Sprache und geschriebene Sprache. Langage parlé et langage écrit. In: Holtus, G., Metzeltin, M. et Schmitt, C. (dir.), Lexikon der romanistische Linguistik, 1–2: 584–627.Google Scholar
Legallois, D. et Schnedecker, C. (2009). Par manière de/en manière de: éléments de description diachronique et synchronique. In: François, J., Gilbert, E., Guimier, C. et Krause, M. (dir.), Autour de la préposition. Caen: PUC, pp. 117–112.Google Scholar
Lehmann, C. (1995). Thoughts on Grammaticalization. Munich: Lincom-Europa.Google Scholar
Marandin, J.-M. (1999) Grammaire de l’incidence (Manuscrit non publié). http://www.llf.cnrs.fr/fr/Gens/MarandinGoogle Scholar
Marchello-Nizia, C. (2006). Grammaticalisation et changement linguistique. Bruxelles: De Boeck.Google Scholar
Melis, L. (1983). Les circonstants et la phrase: étude sur la classification et la systématique des compléments circonstanciels en français moderne. Leuven: Leuven University Press.Google Scholar
Mihatsch, W. (2010). The diachrony of rounders and adaptors: Approximation and unidirectional change. In: Kaltenböck, O., Mihatsch, W. et Schneider, S. (dir.), New Approaches to Hedging. Bingley: Emerald, pp. 93122.Google Scholar
Morel, M.-A. et Danon-Boileau, L. (1998). Grammaire de l’intonation: l’exemple du français oral. Paris: Ophrys.Google Scholar
Rioul, R., Pellat, J.-C. et Riegel, M. (2009). Grammaire méthodique du français (4e éd.). Paris: Presses Universitaires de France.Google Scholar
Rossari, C. (1994). Les opérations de reformulation: analyse du processus et des marques dans une perspective contrastive français – italien (1997 ed.). Berne: Lang.Google Scholar
Traugott, E. C. (2010). (Inter)subjectivity and (inter)subjectification: A reassessment. In: Davidse, K., Vandelanotte, L. and Cuyckens, H. (dir.), Subjectification, Intersubjectification and Grammaticalization. Berlin: De Gruyter-Mouton, pp. 2974.CrossRefGoogle Scholar
Figure 0

Tableau 1. Récapitulatif des définitions de dictionnaires à propos de si vous voulez/si tu veux

Figure 1

Tableau 2. Corpus d’étude de STV/SVV

Figure 2

Tableau 3. Syntaxe de STV/SVV

Figure 3

Tableau 4. Récapitulatif des emplois de STV/SVV