Hostname: page-component-745bb68f8f-b95js Total loading time: 0 Render date: 2025-02-06T05:49:02.702Z Has data issue: false hasContentIssue false

Perspective écologique sur les déterminants de la vitalité cognitive des aînés

Published online by Cambridge University Press:  13 August 2013

Anne-Marie Belley
Affiliation:
CSSS Cavendish–Centre affilié universitaire, Centre de recherche et d’expertise en gérontologie sociale (CREGÉS)
Manon Parisien*
Affiliation:
CSSS Cavendish–Centre affilié universitaire, Centre de recherche et d’expertise en gérontologie sociale (CREGÉS) Université de Montréal, École de réadaptation
Kareen Nour
Affiliation:
Direction de santé publique de la Montérégie
Nathalie Bier
Affiliation:
Université de Montréal, École de réadaptation
Guylaine Ferland
Affiliation:
Université de Montréal, Département de nutrition Centre de recherche, Institut universitaire de gériatrie de Montréal et Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
Danielle Guay
Affiliation:
CSSS Cavendish–Centre affilié universitaire, Centre de recherche et d’expertise en gérontologie sociale (CREGÉS)
Petre Popov
Affiliation:
CSSS Cavendish–Centre affilié universitaire, Centre de recherche et d’expertise en gérontologie sociale (CREGÉS)
Sophie Laforest
Affiliation:
CSSS Cavendish–Centre affilié universitaire, Centre de recherche et d’expertise en gérontologie sociale (CREGÉS) Département de kinésiologie, Université de Montréal Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal (IRSPUM) et Centre de recherche et d’expertise en gérontologie sociale (CREGÉS)
*
*La correspondance et les demandes de tirés-à-part doivent être adressées à : Correspondence and requests for offprints should be sent to: Manon Parisien, erg., M.Sc. Agente de planification CSSS Cavendish–Centre affilié universitaire 5800, Cavendish, Suite 600 Côte St-Luc, QC H4W 2T5 (manon.parisien.cvd@ssss.gouv.qc.ca)
Rights & Permissions [Opens in a new window]

Abstract

Cognitive aging is a heterogeneous reality among the senior population. Studies have recently identified certain factors that may contribute to maintaining the cognitive health of seniors. To date, these research studies have primarily focused on individual determinants, namely: health conditions and lifestyle habits. A review of the literature was conducted in order to explore the socio-environmental factors that may influence the cognitive vitality of seniors. This review demonstrates that studies that have examined this potential link are very rare. Only the type and socioeconomic level of the neighbourhood of the residence, as well as the size of the social network, were identified as influential factors. However, studies have shown that the environment could modulate certain lifestyle habits which, in turn, can influence cognition. This article uses an ecological approach to illustrate individual and socio-environmental targets for the promotion of the cognitive health of seniors.

Résumé

Le vieillissement cognitif demeure une réalité très hétérogène chez la population aînée. Des études ont récemment identifié certains facteurs pouvant contribuer à maintenir la santé cognitive des aînés. À ce jour, ces recherches ont principalement porté sur des déterminants individuels, notamment : les conditions de santé et les habitudes de vie. Une recension des écrits a été réalisée afin d’explorer les facteurs socio-environnementaux qui peuvent influencer la vitalité cognitive des aînés. Cette recension montre que les études qui ont examiné ce lien potentiel sont très rares. Seuls le type et le niveau socio-économique du quartier de résidence, ainsi que la taille du réseau social ont été identifiés comme facteurs d’influence. Par contre, des études ont montré que l’environnement pouvait moduler certaines habitudes de vie qui, à leur tour, peuvent influencer la cognition. Le présent article s’inspire d’une approche écologique afin d’illustrer des cibles individuelles et socio-environnementales de la promotion de la santé cognitive des aînés.

Remerciements

Cet article fait suite à un projet réalisé dans le cadre de la 62ième session de la Commission permanente de Coopération Franco-Québécoise 2009–2010, financée par le Ministère des Relations internationales du Québec.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Association on Gerontology 2013 

Introduction

Le vieillissement cognitif a longtemps été abordé avec une vision fataliste, considérant l’apparition de déficits comme étant inévitable. Le vieillissement normal s’accompagne certes de changements sur le plan de la performance cognitive. Par contre, les chercheurs ont récemment montré que le cerveau peut garder sa capacité à se restructurer positivement en réponse à la stimulation, même à un âge avancé. Des études ont d’ailleurs mis en lumière plusieurs éléments qui peuvent aider les aînés à se tenir alertes sur le plan cognitif, notamment : la pratique de loisirs stimulants, les saines habitudes de vie et le maintien des contacts sociaux. Plusieurs recherches ont porté sur l’identification des déterminants individuels de la vitalité intellectuelle des aînés. D’autres chercheurs examinent le rôle joué par certains agents environnementaux tels que les polluants et l’exposition aux champs magnétiques dans la survenue de l’Alzheimer. Par contre, sur le plan environnemental, on reconnaît maintenant l’importance de différentes caractéristiques sociales sur plusieurs dimensions de la santé. Cet article vise à présenter une réflexion écologique à l’égard du maintien de la vitalité cognitive des aînés sous l’angle socio-environnemental. D’abord, quelques faits au sujet du vieillissement cognitif seront rappelés ainsi que des comportements individuels positivement associés à la vitalité cognitive des aînés. Finalement, les facteurs socio-environnementaux potentiellement liés à la vitalité seront exposés.

Stratégie de recherche

Les publications utilisées dans le cadre de cette réflexion ont été sélectionnées à partir des bases de données Pubmed (1995-2010), EMBASE (1996-2010) et PSYCINFO (1995-2010). Les termes de recherche ont été choisis à partir d’une recension de mots-clés communément utilisés pour décrire les fonctions cognitives (ex. : réserve cognitive, cognition, brain health, memory) et l’environnement (ex. : neighbourhood, living environment, urban context). Les limites appliquées ont été : “humans” et “aged 65 and over”. Certains documents déjà recensés dans le cadre d’autres projets de l’équipe ont également été pris en considération. Étant donné le caractère exploratoire de l’étude, tous les types d’articles ont été acceptés. Ces stratégies de recherche ont permis de repérer 24 articles et 9 recensions des écrits. Il n’y a pas eu de recension spécifique de la littérature grise. Cependant, la consultation des listes de références des articles préalablement sélectionnés, de même que la méthode boule de neige, ont permis d’ajouter quelques rapports, documents internet et monographies pertinents.

Le vieillissement cognitif

Il est généralement admis que le vieillissement normal s’accompagne d’une altération progressive du fonctionnement cognitif (Celsis, Reference Celsis2000). Par contre, la trajectoire est foncièrement hétérogène, c’est-à-dire qu’il existe d’importantes variations entre les individus (Christensen, Reference Christensen2001). Les effets du vieillissement sont aussi différentiels, toutes les facultés n’évoluant pas de la même façon; par exemple, la mémoire et l’attention sont généralement plus affectées que le langage et les connaissances générales (Christensen, Reference Christensen2001). Il s’agit d’une importante source de préoccupation chez les aînés. Une étude néerlandaise auprès de 1 168 personnes âgées entre 62 et 85 ans a montré que le quart des aînés ayant un vieillissement normal se plaignent de leur mémoire (Dik et al., Reference Dik, Jonker, Comijs, Bouter, Twisk and van Kamp2001). En 1988, des chercheurs ont introduit le concept de la réserve cognitive pour désigner la contradiction entre le degré d’atteinte neurologique liée à la maladie d’Alzheimer et les manifestations cliniques de la maladie observées chez 137 aînés à partir d’examens post-mortem (Katzman et al., Reference Katzman, Terry, DeTeresa, Brown, Davies and Fuld1988). Ce concept a été popularisé depuis le début des années 2000 pour expliquer la grande hétérogénéité du fonctionnement cognitif chez les aînés (Stern, Reference Stern2009). Selon cette hypothèse, tout au long de l’enfance et de l’âge adulte, les expériences de vie d’une personne contribuent à lui constituer une forme de réserve qui permettra, une fois rendue à l’âge avancé, de limiter ou de retarder les répercussions fonctionnelles du vieillissement normal ou même de la démence. Les processus qui conduisent à la formation de cette réserve cognitive demeurent encore à préciser, mais des études ont déjà identifié des facteurs qui peuvent y contribuer notamment: la génétique, le niveau d’éducation et le type d’activités professionnelles de la personne (Kalpouzos, Eustache et Desgranges, Reference Kalpouzos, Eustache and Desgranges2008; Stern, Reference Stern2009).

En parallèle, les expressions vitalité cognitive et santé cognitive sont utilisées par certains auteurs pour rendre compte du maintien de la vivacité des fonctions intellectuelles avec le vieillissement. Il n’existe toutefois pas de définition consensuelle à ce sujet. Les experts du comité Critical Evaluation Study Committee aux États-Unis décrivent la santé cognitive comme :

« en ce qui a trait à la personne âgée, elle [la santé cognitive] ne devrait pas seulement être définie comme une absence de maladie, mais plutôt comme le développement et la préservation de la structure cognitive multidimensionnelle qui permet à la personne âgée de maintenir des liens sociaux, de continuer à se sentir utile, et les habiletés pour fonctionner de façon autonome, permettre un rétablissement fonctionnel à la suite d’une maladie ou une blessure, et être capable de se débrouiller malgré certains déficits fonctionnels résiduels » (Hendrie et al., Reference Hendrie, Albert, Butters, Gao, Knopman and Launer2006:13, traduction libre).

Les dernières décennies ont été fructueuses en termes d’avancées dans le domaine de l’étude du cerveau vieillissant. Notamment, les chercheurs croient maintenant que, même à un âge avancé, le cerveau conserve une certaine capacité à se restructurer en fonction des expériences qui le défient (Kramer, Bherer, Colcombe, Dong et Greenough, Reference Kramer, Bherer, Colcombe, Dong and Greenough2004). Aussi, des études ont permis d’identifier certains facteurs qui pourraient augmenter et d’autres qui diminueraient les risques de démence (Woodward, Reference Woodward2007). La promotion de la vitalité cognitive et la prévention des démences sont maintenant considérées comme un important enjeu de la santé publique (Alzheimer’s Australia, 2010).

L’approche écologique

Il est maintenant reconnu que le maintien optimal de la santé et de la capacité fonctionnelle dépend de plusieurs paramètres, dont le bagage génétique et biologique des individus, les habitudes de vie, ainsi que des éléments environnementaux qui agissent comme facteurs de risque ou de protection tout au long de la vie. L’approche écologique reconnaît ainsi l’importance des déterminants à la fois individuels et socio-environnementaux de la santé (Richard, Gauvin et Raine, Reference Richard, Gauvin and Raine2010). Les connaissances actuelles sur les modes de vie et les comportements de santé soulignent l’importance des caractéristiques du quartier de résidence en tant qu’élément déterminant d’un changement comportemental.

L’approche écologique suggère d’aborder la promotion de la santé tant sous l’angle des déterminants individuels que des éléments socio-environnementaux. À ce jour, on reconnaît que des facteurs individuels sont liés au maintien des facultés cognitives, notamment les conditions de santé et les habitudes de vie. Par contre, peu de chercheurs ont exploré la contribution des éléments socio-environnementaux. La figure 1 illustre une conception écologique des cibles potentielles de la promotion de la vitalité cognitive selon une schématisation inspirée des travaux de l’association Alzheimer’s Australia (2010). Précisons cependant que les facteurs environnementaux indiqués dans la figure n’ont pas atteint le même niveau de preuve scientifique que les facteurs individuels.

Figure 1: Conception écologique des cibles potentielles pour promouvoir la vitalité cognitive

Facteurs individuels modifiables de la vitalité cognitive

Des études ont mis en lumière plusieurs éléments liés au mode de vie des aînés qui pourraient les aider à se maintenir alertes sur le plan cognitif, notamment : l’implication dans des activités intellectuellement stimulantes, l’adoption de saines habitudes de vie, le maintien de la santé mentale et le contrôle des problèmes de santé.

S’engager dans des activités intellectuellement stimulantes

Des experts recommandent la pratique d’activités intellectuellement stimulantes tout au long de la vie, dans une optique de maintien de la vitalité cognitive à un âge avancé (Kramer et al., Reference Kramer, Bherer, Colcombe, Dong and Greenough2004; Verghese et al., Reference Verghese, Lipton, Katz, Hall, Derby and Kuslansky2003). Des études prospectives ont également conclu que la participation régulière à des activités de loisirs stimulantes à l’âge adulte réduit le risque de développer une démence chez les aînés (Carlson et al., Reference Carlson, Helms, Steffens, Burke, Potter and Plassman2008; Crowe, Andel, Pederson, Johansson et Gatz, Reference Crowe, Andel, Pederson, Johansson and Gatz2003). Selon Hultsch et collaborateurs, une participation accrue à des activités impliquant le traitement de nouvelles informations favorise un meilleur fonctionnement cognitif (ex: apprentissage d’une langue ou d’un jeu) (Hultsch, Hertzog, Small et Dixon, Reference Hultsch, Hertzog, Small and Dixon1999). Dans une étude impliquant un suivi de près de 3 000 aînés non institutionnalisés pendant 12 ans, Bassuk et collaborateurs (1999) ont identifié le désengagement social comme facteur de risque pour les troubles cognitifs. L’engagement social était défini comme le maintien des liens sociaux et la participation élevée à des activités sociales. Des chercheurs suédois ont examiné les effets d’activités qu’ils ont classées en trois catégories selon leur prédominance sociale, physique ou mentale. Ils ont suivi près de 300 aînés pendant six ans. Les résultats ont montré que chaque catégorie d’activités était associée à une réduction du risque de démence de type Alzheimer. Toutefois, l’effet était plus marqué chez les personnes engagées dans des activités de deux catégories ou plus (Karp et al., Reference Karp, Paillard-Borg, Wang, Silverstein, Winblad and Fratiglioni2006). L’American Society on Aging (2007) considère que la participation à diverses activités intellectuellement stimulantes serait associée à une diminution de l’ordre de 33 à 60% du risque de développer la maladie d’Alzheimer. À ce sujet, Fritsch et collaborateurs (2005) avancent que l’engagement dans de nouvelles tâches et le partage d’idées seraient des ingrédients essentiels pour des activités intellectuellement stimulantes.

Adopter de saines habitudes de vie

La pratique d’activité physique est considérée comme un facteur de maintien de la vitalité cognitive, essentielle à l’autonomie et à la qualité de vie des personnes âgées (Hughes, Seymour, Campbell, Whitelaw et Bazzarre, Reference Hughes, Seymour, Campbell, Whitelaw and Bazzarre2009). En effet, des études ont trouvé que pratiquée à l’âge adulte, l’activité physique diminue le risque ultérieur de démences et de maladie d’Alzheimer (Andel et al., Reference Andel, Crowe, Pedersen, Fratiglioni, Johansson and Gatz2008). La pratique régulière d’activité physique demeure importante même à un âge avancé. En effet, des chercheurs ont montré que le déclin des fonctions cognitives associé au vieillissement serait moindre chez les aînés qui pratiquent régulièrement une activité physique (Buchman, Wilsonet Bennett, Reference Buchman, Wilson and Bennett2008; Middleton, Mitnitski, Fallah, Kirkland et Rockwood, Reference Middleton, Mitnitski, Fallah, Kirkland and Rockwood2008). Une méta-analyse a d’ailleurs mis en lumière un effet clair et significatif de l’entraînement en aérobie et de programmes mixtes (aérobie et renforcement) sur le fonctionnement cognitif des personnes âgées (Colcombe et Kramer, Reference Colcombe and Kramer2003).

En dépit de conclusions parfois contradictoires, il existe de plus en plus d’arguments en faveur de l’influence de nutriments pour aider à prévenir les déficits cognitifs (American Society on Aging, 2007). Par exemple, une étude finlandaise a trouvé qu’un apport important en gras saturés chez les adultes était associé à un risque accru de démence ultérieure, tandis qu’une consommation modérée en acides gras poly insaturés était associée à un risque moindre (Laitinen et al., Reference Laitinen, Ngandu, Rovio, Helkala, Uusitalo and Viitanen2006). Dans leur étude menée auprès de 599 aînés sans diagnostic de démence, Solfrizzi et collaborateurs (2006) ont conclu que des apports riches en acides gras mono et poly insaturés et en acides de type oméga-3 étaient significativement associés à un meilleur rendement cognitif. Dans leur recension, Gillette-Guyonnet et Vellas (Reference Gillette-Guyonnet and Vellas2007) rapportent des résultats contradictoires en ce qui a trait à la contribution potentielle des vitamines du groupe B pour prévenir le déclin cognitif et la démence. Cela dit, les auteurs soulignent le potentiel des antioxydants, notamment la vitamine E de source alimentaire ou en supplément, comme facteur de protection contre les déficits cognitifs.

Outre ces recherches portant sur des nutriments spécifiques, il semble se dessiner un certain consensus à l’égard de l’effet positif, sur la santé cognitive, d’une diète variée et équilibrée, composée notamment de quantités élevées de fruits et légumes, de céréales et de poisson (Parrot et Greenwood, Reference Parrott and Greenwood2007). Les mécanismes sous-jacents ne sont pas encore bien compris mais on pense que l’adoption à long terme d’une saine alimentation pourrait moduler l’activité de l’insuline et l’inflammation au cerveau (Parrot et Greenwood, Reference Parrott and Greenwood2007).

En ce qui concerne le tabagisme, une méta-analyse incluant 19 études prospectives a récemment montré que la cigarette représentait un facteur de risque de démence et de déclin cognitif (Anstey, von Sanden, Salim et O’Kearney, Reference Anstey, von Sanden, Salim and O’Kearney2007). Les résultats sont moins clairs au sujet de la consommation d’alcool. Selon Satariano (Reference Satariano2006), certaines études rapportent de meilleures performances cognitives chez les femmes ayant une consommation modérée d’alcool en comparaison aux abstinentes tandis que d’autres études ont montré qu’une consommation excessive était dommageable pour les fonctions cognitives.

Maintenir une bonne santé mentale

Sur le plan émotif, les études Mac Arthur sur le « vieillissement réussi » ont suggéré une relation positive entre la croyance en son efficacité personnelle et le fonctionnement cognitif (Seeman, McAvay, Merrill, Albert et Rodin, Reference Seeman, McAvay, Merrill, Albert and Rodin1996). Par contre, l’un des liens les plus intrigants sur le plan psychologique est celui qui existe entre la dépression et la cognition (Satariano, Reference Satariano2006). De fait, une étude (Ganguli, Snitz, Bilt et Chang, Reference Ganguli, Snitz, Bilt and Chang2009) montre des effets significatifs de la dépression sur plusieurs dimensions de la cognition : la mémoire, le langage, la fonction visuo-spatiale et les fonctions exécutives. Dans plusieurs cas, la dépression précède la démence de plusieurs années (Woodward, Reference Woodward2007). La dépression majeure accroît d’ailleurs le risque de développer une démence et chez les personnes démentes, la dépression est quant à elle associée à une accélération des pertes cognitives (Rapp et al., Reference Rapp, Schnaider-Beeri, Wysocki, Guerrero-Berroa, Grossman and Haroutunian2011).

Le lien entre la dépression et la cognition demeure complexe. Est-ce que la dépression représente une réponse émotive de la personne alors qu’elle prend conscience de son déclin cognitif? Il semble que cela n’explique pas complètement l’association. Des auteurs mettent notamment en cause les changements vasculaires cérébraux observés chez les personnes dépressives (Woodward, Reference Woodward2007). Bien que le traitement de la dépression soit essentiel, à ce jour, aucune étude n’a montré que cela pouvait réduire les risques ultérieurs de démence.

En parallèle, il existe des données montrant que le stress chronique peut, à long terme, occasionner une baisse des capacités fonctionnelles du cerveau (Fillit et al., Reference Fillit, Butler, O’Connell, Albert, Birren and Cotman2002) et même augmenter les risques de maladie d’Alzheimer (Wilson, Barnes et Bennett, Reference Wilson, Barnes and Bennett2003). La façon dont est perçu le stress serait critique; le sentiment d’être continuellement écrasé par le stress serait particulièrement néfaste (Fillit et al., Reference Fillit, Butler, O’Connell, Albert, Birren and Cotman2002). Par contre peu de chercheurs ont étudié l’effet des stratégies de gestion du stress sur la vitalité cognitive des aînés. Toutefois, Galvin et collaborateurs (2006) ont trouvé qu’un programme de cinq semaines orienté sur l’enseignement de techniques de relaxation pouvait réduire le stress des aînés et améliorer leurs performances mnésiques.

Prévenir et contrôler les problèmes de santé

Plusieurs troubles vasculaires sont associés à un risque accru de déficits cognitifs, notamment : l’hypertension, les accidents vasculaires, les troubles du rythme cardiaque, les pontages coronariens ainsi que d’autres problèmes cardiaques (Woodward, Reference Woodward2007). Même l’hypercholestérolémie est considérée comme un facteur de risque potentiel (Satariano, Reference Satariano2006). Parmi les autres conditions associées à une altération des fonctions cognitive, notons : le diabète de type 2 (Woodward, Reference Woodward2007) et les désordres du sommeil (Foley et al., Reference Foley, Monjan, Masaki, Ross, Havlik and Launer2001).

À ce jour, peu d’études d’interventions ont été menées pour montrer les effets d’un meilleur contrôle des conditions de santé, comme le diabète, sur les fonctions cognitives. Néanmoins, certains ont trouvé que le traitement de l’hypertension à l’âge avancé peut réduire le risque de déclin cognitif et de démence (Forette et al., Reference Forette, Seux, Staessen, Thijs, Bikhenhäger and Babarskiene1998; Peila, White, Masaki, Petrovitch et Launer, Reference Peila, White, Masaki, Petrovitch and Launer2006).

Les facteurs socio-environnementaux, ont-ils une influence?

Jusqu’à aujourd’hui, peu de chercheurs se sont voués à identifier les facteurs socio-environnementaux liés au maintien de la vitalité cognitive chez les aînés. Pour ce qui est de la dimension sociale, quelques études ont souligné le rôle significatif du réseau, tant au niveau de sa configuration que de sa représentation pour les aînés. En effet, selon Hughes et Ganguli (Reference Hughes, Seymour, Campbell, Whitelaw and Bazzarre2009) la taille du réseau social permettrait de retarder le déclin cognitif et de réduire l’apparition de démences. De leur côté, Seeman et collaborateurs ont montré qu’une fréquence élevée d’interactions émotionnellement significatives est associée positivement à la performance cognitive des aînés (Seeman, Lusignolo, Albert et Berkman, Reference Seeman, Lusignolo, Albert and Berkman2001). En ce qui concerne les risques de démence et de déclin cognitif, des études ont identifié l’isolement social comme facteur de risque, objectivé par des indicateurs tels que : posséder un pauvre réseau social ou ne pas être marié (Wilson et al., Reference Wilson, Krueger, Arnold, Schneider, Kelly and Barnes2007). Des chercheurs montréalais ont également montré qu’un petit nombre de liens sociaux, une pauvre intégration et un désengagement social sont liés au déclin cognitif chez les aînés qui vivent à domicile (Zunzunegui, Alvarado, Del Ser et Otero, Reference Zunzunegui, Alvarado, Del Ser and Otero2003).

La dimension subjective semble aussi être importante. Selon Hughes et collaborateurs (2008), une faible satisfaction à l’égard du soutien social (soutien émotionnel, instrumental et informationnel) est associée à un déclin plus marqué de la mémoire épisodique chez les aînés et ce, après une période de suivi de 5 ans. De plus, une étude a fait des liens entre le sentiment de solitude et l’altération des facultés cognitive. En effet, dans le cadre du Rush Memory and Aging Project, 823 aînés vivant à domicile ont été suivis pendant trois ans. La survenue de l’Alzheimer a été plus du double chez les personnes qui se sentaient seules comparativement à celles qui n’avaient pas cette perception (Wilson et al., Reference Wilson, Krueger, Arnold, Schneider, Kelly and Barnes2007).

Pour ce qui est de la dimension socio-économique de l’environnement, quelques études ont suggéré que les caractéristiques du voisinage pouvaient prédire le niveau cognitif des personnes âgées. Ainsi, Wight et collaborateurs (2006) ont trouvé que les aînés qui résident dans un territoire caractérisé par un faible niveau d’éducation performent moins bien aux tests cognitifs et ce, même après avoir pris en compte le niveau d’éducation et le revenu familial des individus. Les données de l’English Longitudinal Study of Ageing ont également montré un lien entre le niveau de défavorisation du quartier et la performance cognitive des aînés (Lang et al., Reference Lang, Llewellyn, Langa, Wallace, Huppert and Melzer2008). L’indice de défavorisation des quartiers considérait plusieurs dimensions dont: le revenu et l’emploi, la santé, l’éducation, le logement, les services et la criminalité. Dans cette enquête réalisée auprès de plus de 7 000 aînés habitant en milieu urbain, les résultats aux tests cognitifs étaient plus faibles chez ceux qui résidaient dans les quartiers les plus défavorisés et ce, après avoir pris en compte le niveau d’éducation et le statut socio-économique familial des individus. Dans la même lignée, une équipe américaine a trouvé que le fait de vivre dans un barrio (quartier hispanique aux États-Unis), plutôt que dans un milieu dit transitionnel ou dans une banlieue, est significativement associé à un score inférieur au Mini-Mental State Examination (MMSE), après avoir pris en compte l’origine ethnique des personnes (Espino, Lichtenstein, Palmer et Hazuda, Reference Espino, Lichtenstein, Palmer and Hazuda2001).

Finalement, bien qu’il n’y ait pas encore de lien direct démontré entre le capital social et le niveau cognitif des aînés, certains auteurs sont d’avis qu’il serait raisonnable de croire en l’existence d’une telle relation. À cet effet, Satariano (Reference Satariano2006) rappelle que la peur et l’anxiété peuvent altérer le fonctionnement cognitif des aînés. Selon lui, puisque le capital social est associé au sentiment de confiance chez les citoyens, il est possible qu’il ait des retombées positives sur la cognition des aînés. Par exemple, on constate que, dans les communautés où règnent la méfiance et la désorganisation, la population est plus à risque de développer des troubles mentaux et la maladie d’Alzheimer (Fratiglioni, Wang, Ericsson, Maytan et Winblad, Reference Fratiglioni, Wang, Ericsson, Maytan and Winblad2000).

L’environnement : modulateur des habitudes de vie favorables

La recherche sur l’influence de l’environnement social sur la vitalité cognitive des aînés est encore peu avancée. Par contre, l’importance des caractéristiques du milieu de vie sur l’adoption et le maintien de comportements favorables à la santé est mieux documentée. Il est donc possible que l’environnement joue un rôle sur l’actualisation des comportements favorables à la vitalité cognitive, notamment la pratique d’activité physique, la saine alimentation, la gestion de stress et l’engagement dans des activités stimulantes. Par exemple, il a été démontré que la pratique assidue d’activités physiques par les personnes âgées est tributaire d’un ensemble de caractéristiques du milieu de vie (Gauvin et al., Reference Gauvin, Riva, Barnett, Richard, Craig and Spivock2008). Un environnement favorable à l’activité physique se remarque entre autres par : la présence de trottoirs, un bon éclairage, des rues bien entretenues, un accès à des sentiers de marche sécuritaires et à des pistes cyclables ou à d’autres installations sportives. L’aspect esthétique du milieu encouragerait également les aînés à être davantage actifs (Li et al., Reference Li, Fisher, Bauman, Ory, Chodzko-Zajko and Harmer2005). Les caractéristiques sociales semblent également jouer un rôle. Ainsi, la présence de personnes actives physiquement dans l’entourage est associée positivement à une pratique régulière d’activité physique chez les aînés (Kino-Québec, 2004). Aussi, les communautés qui favorisent l’engagement et la cohésion sociale peuvent contribuer à rendre davantage actifs les aînés qui y vivent (Li et al., Reference Li, Fisher, Bauman, Ory, Chodzko-Zajko and Harmer2005).

Les caractéristiques de l’environnement peuvent aussi moduler les habitudes alimentaires des aînés (Payette et Shatenstein, Reference Payette and Shatenstein2005). Parmi elles, notons : un environnement favorable à l’achat d’aliments santé, les messages publicitaires renforçant une « saine alimentation », un soutien social approprié, l’étiquetage nutritionnel et un service communautaire efficace de livraison de repas (Payette et Shatenstein, Reference Payette and Shatenstein2005). La saine alimentation est aussi liée à une faible densité avoisinante de restaurants rapides (Li, Harmer, Cardinal, Bosworth et Johnson-Shelton, Reference Li, Harmer, Cardinal, Bosworth and Johnson-Shelton2009).

Il semble aussi exister des déterminants d’ordre collectif de la santé mentale chez les aînés. En effet, les inégalités socio-économiques, avec la pauvreté en premier plan, constituent un important facteur de risque associé à la santé mentale (Organisation mondiale de la santé, 2003). Une longue période d’exposition à des conditions économiques et sociales stressantes altèrerait la réponse physiologique de l’organisme et augmenterait le risque de dégradation de la santé mentale et de décès prématuré (OMS, 2003). Bien qu’il soit impossible d’affirmer avec certitude l’existence d’un lien de causalité entre le statut socio-économique d’un quartier et le stress ou les troubles mentaux, certains facteurs semblent suggérer l’existence d’une telle relation (Desjardins, D’Amours, Poissant et Manseau, Reference Desjardins, D’Amours, Poissant and Manseau2008). Ainsi, les communautés qui se caractérisent par un niveau élevé de capital social sont associées à des taux moins élevés d’actes criminels (OMS, 2003), à une distribution plus équitable des revenus (OMS, 2003), à un accès facilité aux ressources (Veninga, Reference Veninga2006) et à des effets protecteurs sur la santé mentale (Kubzansky et al., Reference Kubzansky, Subramanian, Kawachi, Fay, Soobader and Berkman2005; OMS, 2003). À l’inverse, les sociétés ayant des disparités importantes de revenus sont associées à une cohésion sociale plus faible et à une criminalité plus répandue (OMS, 2003).

Finalement, en ce qui concerne la pratique d’activités intellectuellement stimulantes, des études ont montré qu’elle est facilitée par le type de localité, par l’accès à des services diversifiés et par la perception d’opportunités de s’impliquer dans la communauté (Perren, Arber et Davidson, Reference Perren, Arber and Davidson2003; Peters-Davis, Burant et Braunschweig, Reference Peters-Davis, Burant and Braunschweig2001; Warburton, Reference Warburton2007). En effet, Perren et ses collaborateurs (2003) ont montré une association entre l’implication dans des activités civiques, religieuses et sportives et un statut socio-économique plus élevé chez des hommes âgés. Cette variabilité de participation à des activités en fonction du milieu socio-économique peut refléter un accès différent aux ressources. Warburton (Reference Warburton2007) a aussi trouvé que le statut d’immigrant, combiné au fait de vivre en milieu urbain, est associé à une plus faible probabilité d’être civiquement actif. Peut-être existe-t-il des barrières spécifiques à la participation sociale des aînés immigrants en milieu urbain (ex. : langue, manque d’accès à l’information concernant les possibilités de bénévolat)? Les résultats de l’étude de Peters-Davis et collaborateurs (2001) soulignent que les aînés qui perçoivent des possibilités de s’impliquer dans des activités bénévoles sont significativement plus susceptibles d’en faire.

Conclusion

Les études récentes dans le domaine du vieillissement, remettent en question la conception classique d’un irrémédiable déclin cognitif. La promotion de la vitalité cognitive et la réduction des risques de démence deviennent d’importants défis de santé publique. Cette recension des écrits a mis en lumière plusieurs facteurs individuels modifiables, notamment le style de vie, comme élément important pour maintenir la vitalité cognitive des aînés. Les études se multiplient sur ce sujet depuis les années 2000. Par ailleurs, quelques rares études suggèrent que certaines caractéristiques de l’environnement pourraient également moduler le vieillissement cognitif, notamment le réseau social et niveau socio-économique du quartier de résidence. Force est de constater que l’état actuel des connaissances est très peu avancé à ce sujet. Néanmoins, il est reconnu que les caractéristiques socio-environnementales du milieu de vie représentent d’importants facteurs d’influence pour l’adoption et le maintien de certains comportements favorables à la santé. Il apparait donc légitime de suggérer une approche écologique pour la promotion de la vitalité cognitive, c’est-à-dire une approche orientée non seulement vers les personnes âgées elles-mêmes, mais aussi vers les communautés dans lesquelles elles vivent afin de créer des conditions qui soient optimales pour leur santé cognitive.

Cela dit, malgré l’avancée des connaissances qui aide à mieux comprendre le vieillissement, l’étude des facteurs modulant le déclin cognitif ne permet que d’établir des associations probabilistes et non des liens causaux. Il est difficile de discerner les causes des conséquences en ce domaine puisque les troubles cognitifs peuvent être présents sous formes précliniques de nombreuses années avant leur diagnostic. À ce sujet, l’étude épidémiologique française PAQUID, impliquant un suivi de 3 777 aînés vivant dans la communauté pendant 15 ans, a montré qu’un déclin des fonctions cognitives pouvait être mesuré jusqu’à douze ans avant le diagnostic d’Alzheimer (Amieva et al., Reference Amieva, Le Goff, Millet, Orgogozo, Peres and Barberger-Gateau2008). Ainsi, le désengagement social, le manque d’activités intellectuellement stimulantes et d’autres éléments pourraient être des manifestations plutôt que des causes de déclin cognitif. D’autres études sont donc nécessaires pour mieux cerner les facteurs individuels et environnementaux qui influencent le niveau cognitif des aînés et identifier des données probantes sur les interventions au sujet de cet important enjeu de vieillissement.

References

Références

Alzheimer’s Australia. (2010). Towards a national dementia preventative health strategy. Canberra: Author.Google Scholar
American Society on Aging (2007). Attitudes and awareness of brain health pool. Consulté le 13 février 2010, à partir dehttp://asaging.org/asav2/mindalert/brainhealthpoll.cfm.Google Scholar
Amieva, H., Le Goff, M., Millet, X., Orgogozo, J.M., Peres, K., Barberger-Gateau, P., et al. . (2008). Prodromal Alzheimer’s disease: Successive emergence of the clinical symptoms. Annals of Neurology, 64, 492498.Google Scholar
Andel, R., Crowe, M., Pedersen, N.L., Fratiglioni, L., Johansson, B., et Gatz, M. (2008). Physical exercise at midlife and risk of dementia three decades later: A population-based study of Swedish twins. The Journals of Gerontology. Series A, Biological Sciences and Medical Sciences, 63A, 6266.Google Scholar
Anstey, K.J., von Sanden, C., Salim, A., et O’Kearney, R. (2007). Smoking as a risk factor for dementia and cognitive decline: A meta-analysis of prospective studies. American Journal of Epidemiology, 166, 367378.Google Scholar
Bassuk, S.S., Glass, T.A., et Berkman, L.F. (1999). Social disengagement and incident cognitive decline in community-dwelling elderly persons. Annals of Internal Medicine, 131(3), 165173.Google Scholar
Buchman, A.S., Wilson, R.S., et Bennett, D.A. (2008). Total daily activity is associated with cognition in older persons. American Journal of Geriatric Psychiatry, 16(8), 697701.Google Scholar
Carlson, M.C., Helms, M.J., Steffens, D.C., Burke, J.R., Potter, G.G., et Plassman, B.L. (2008). Midlife activity predicts risk of dementia in older male twin pairs. Alzheimers & Dementia, 4, 324331.Google Scholar
Celsis, P. (2000). Age-related cognitive decline, mild cognitive impairment or preclinical Alzheimer’s disease? Annuls of Medicine, 32(1), 614.Google Scholar
Christensen, H. (2001). What cognitive changes can be expected with normal ageing? The Australian and New Zealand Journal of Psychiatry, 35(6), 768775.Google Scholar
Colcombe, S., et Kramer, A.F. (2003). Fitness effects on the cognitive function of older adults: A meta-analytic study. Psychological Science, 14(2), 125130.Google Scholar
Crowe, M., Andel, R., Pederson, N.L., Johansson, B., et Gatz, M. (2003). Does participation in leisure activities lead to reduced risk of Alzheimer’s disease? A prospective study of Swedish twins. The Journals of Gerontology. Series B, Psychological Sciences and Social Sciences, 58, 249255.Google Scholar
Desjardins, N., D’Amours, G., Poissant, J., et Manseau, S. (2008). Avis scientifique sur les interventions efficaces en promotion de la santé mentale et en prévention des troubles mentaux. Montréal: Institut national de santé publique du Québec. Retrieved fromhttp://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/789_Avis_sante_mentale.pdf.Google Scholar
Dik, M.G., Jonker, C., Comijs, H.C., Bouter, L.M., Twisk, J. W.R., van Kamp, G.J., et al. . (2001). Memory complaints and APOE-epsilon4 accelerate cognitive decline in cognitively normal elderly. Neurology, 57(12), 22172222.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Espino, D.V., Lichtenstein, M.J., Palmer, R.F., et Hazuda, H.P. (2001). Ethnic differences in mini-mental state examination (MMSE) scores: Where you live makes a difference. Journal of the American Geriatrics Society, 49(5), 538548.Google Scholar
Fillit, H.M., Butler, R.N., O’Connell, A.W., Albert, M.S., Birren, J.E., Cotman, C.W., et al. . (2002). Achieving and maintaining cognitive vitality with aging. Mayo Clinic Proceedings, 77(7), 681696.Google Scholar
Foley, D., Monjan, A., Masaki, K., Ross, W., Havlik, R., et Launer, L. (2001). Daytime sleepiness is associated with 3-year incident dementia and cognitive decline in older Japanese-American men. Journal of the American Geriatrics Society, 49, 16281632.Google Scholar
Forette, F., Seux, M.-L., Staessen, J.A., Thijs, L., Bikhenhäger, W.H., Babarskiene, M.R., et al. . (1998). Prevention of dementia in randomised double-blind placebo-controlled Systolic Hypertension in Europe (Syst-Eur) trial. Lancet, 352(9137), 13471351.Google Scholar
Fratiglioni, L., Wang, H.X., Ericsson, K., Maytan, M., et Winblad, B. (2000). Influence of social network on occurrence of dementia: A community-based longitudinal study. The Lancet, 355(9212), 13151319.Google Scholar
Fritsch, T., Smyth, K.A., Debanne, S.M., et Friedland, R.P. (2005). Participation in novelty-seeking leisure activities and Alzheimer’s disease. Journal of Geriatric Psychiatry and Neurology, 18, 134–41.Google Scholar
Galvin, J.A., Benson, H., Deckro, G.R., Fricchione, G.L., et Dusek, J.A. (2006). The relaxation response: Reducing stress and improving cognition in healthy aging adults. Complementary Therapies in Clinical Practice, 12, 186191.Google Scholar
Ganguli, M., Snitz, B., Bilt, J.V., et Chang, H.C.-C. (2009). How much do depressive symptoms affect cognition at the population level? The Monongahela–Youghiogheny Healthy Aging Team (MYHAT) study, International Journal of Geriatric Psychiatry, 24, 12771284.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Gauvin, L., Riva, M., Barnett, T., Richard, L., Craig, C.L., Spivock, M.I., et al. . (2008). Association between neighborhood active living potential and walking. American Journal of Epidemiology, 167(8), 944953.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Gillette-Guyonnet, S., et Vellas, B. (2007). Alimentation et prévention du déclin cognitif et de la démence. Revue Canadienne de la maladie d’Alzheimer et autres démences, Septembre 18–27.Google Scholar
Hendrie, H.C., Albert, M.S., Butters, M.A., Gao, S., Knopman, D.S., Launer, L.J., et al. . (2006). The NIH Cognitive and Emotional Health Project. Report of the Critical Evaluation Study Committee. Alzheimer’s & Dementia, 2(1), 1232.Google Scholar
Hughes, T.F., Andel, R., Small, B.J., Borenstein, A.A., et Mortimer, J.A. (2008). The association between social resources and cognitive change in older adults: Evidence from the Charlotte County Healthy Aging Study. The Journals of Gerontology. Series B, Psychological Sciences and Social Sciences, 4, 241244.CrossRefGoogle Scholar
Hughes, T., et Ganguli, M. (2009). Modifiable midlife risk factors for late-life cognitive impairment and dementia. Current Psychiatry Reviews, 5(2), 7392.Google Scholar
Hughes, S.L., Seymour, R.B., Campbell, R.T., Whitelaw, N., et Bazzarre, T. (2009). Best-practice physical activity programs for older adults: Findings from the National Impact Study. American Journal of Public Health, 99(2), 362368.Google Scholar
Hultsch, D.F., Hertzog, C., Small, B.G., et Dixon, R.A., (1999). Use it or lose it: Engaged lifestyle as a buffer against cognitive decline in aging. Psychology and Aging, 14, 245263.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Kalpouzos, G., Eustache, F., et Desgranges, B. (2008). Réserve cognitive et fonctionnement cérébral au cours du vieillissement normal et de la maladie d’Alzheimer. Psychologie & Neuropsychiatrie du Vieillissement, 6(2), 97105.Google Scholar
Karp, A., Paillard-Borg, S., Wang, H.X., Silverstein, M., Winblad, B., et Fratiglioni, L. (2006). Mental, physical and social components in leisure activities equally contribute to decrease dementia risk. Dementia and Geriatric Cognitive Disorders, 21(2), 6573.Google Scholar
Katzman, R., Terry, R., DeTeresa, R., Brown, T., Davies, P., Fuld, P., et al. . (1988). Clinical pathological, and neurochemical changes in dementia: a subgroup with preserved mental status and numerous neocortical plaques. Annals of Neurology, 23(2), 138144.Google Scholar
Kino-Québec (2004). Les stratégies éprouvées ou prometteuses pour promouvoir la pratique régulière d’activités physiques au Québec. Avis du comité scientifique de Kino-Québec. Québec: Ministère des Affaires municipales, du Sport et du Loisir. Gouvernement du Québec.Google Scholar
Kramer, A.F., Bherer, L., Colcombe, S.J., Dong, W., et Greenough, W.T. (2004). Environmental influences on cognitive and brain plasticity during aging. The Journals of Gerontology. Series A, Biological Sciences and Medical Sciences, 59(9), M940M957.Google Scholar
Kubzansky, L.D., Subramanian, S.V., Kawachi, I., Fay, M.E., Soobader, M.J., et Berkman, L.F. (2005). Neighborhood contextual influences on depressive symptoms in the elderly. American Journal of Epidemiology, 162(3), 253260.Google Scholar
Laitinen, M.H., Ngandu, T., Rovio, S., Helkala, E.L., Uusitalo, U., Viitanen, M., et al. . (2006). Fat intake at midlife and risk of dementia and Alzheimer’s disease: A population-based study. Dementia and Geriatric Cognitive Disorders, 22, 99107.Google Scholar
Lang, I.A., Llewellyn, D.J., Langa, K.M., Wallace, R.B., Huppert, F.A., et Melzer, D. (2008). Neighborhood deprivation, individual socioeconomic status, and cognitive function in older people: Analyses from the English Longitudinal Study of Ageing. Journal of the American Geriatrics Society , 56(2), 191198.Google Scholar
Li, F.Z., Fisher, K.J., Bauman, A., Ory, M.G., Chodzko-Zajko, W., Harmer, P., et al. . (2005). Neighborhood influences on physical activity in middle-aged and older adults: A multilevel perspective. Journal of Aging and Physical Activity, 13(1), 87114.Google Scholar
Li, F.Z., Harmer, P., Cardinal, B.J., Bosworth, M., et Johnson-Shelton, D. (2009). Obesity and the built environment: Does the density of neighborhood fast-food outlets matter? American Journal of Health Promotion, 23(3), 203209.Google Scholar
Middleton, L.E., Mitnitski, A., Fallah, N., Kirkland, S.A., et Rockwood, K. (2008). Changes in cognition and mortality in relation to exercise in late life: A population based study. PLoS One, 3(9), e3124.Google Scholar
Organisation mondiale de la santé, (2003). Les déterminants sociaux de la santé: Les Faits. Genève: Organisation mondiale de la Santé.Google Scholar
Parrott, M., et Greenwood, C.E. (2007). Dietary influences on cognitive function with aging. From high-fat diets to healthful eating. Annals of the New York Academy of Sciences, 1114, 389397.Google Scholar
Payette, H., et Shatenstein, B. (2005). Les déterminants de la saine alimentation des personnes âgées vivant dans les collectivités. Revue canadienne de santé publique, 96(3), S30S35.Google Scholar
Peila, R., White, L., Masaki, K., Petrovitch, H., et Launer, L.J. (2006). Reducing the risk of dementia: Efficacy of long-term treatment of hypertension. Stroke 37, 11651170.Google Scholar
Perren, K., Arber, S., et Davidson, K. (2003). Men’s organisational affiliations in later life: The influence of social class and marital status on informal group membership. Ageing and Society, 23, 6982.CrossRefGoogle Scholar
Peters-Davis, N.D., Burant, C.L., et Braunschweig, H.M. (2001). Factors associated with volunteer behavior among community dwelling older persons. Activity, Adaptation & Aging, 26(2), 2944.Google Scholar
Rapp, M.A., Schnaider-Beeri, M., Wysocki, M., Guerrero-Berroa, E., Grossman, H.T., et Haroutunian, V. (2011). Cognitive decline in patients with dementia as a function of depression. The American Journal of Geriatric Psychiatry, 19(4), 357363.Google Scholar
Richard, L., Gauvin, L., et Raine, K. (2010). Ecological models revisited: Their uses and evolution in health promotion over two decades. Annual Review of Public Health, 32, 307326. doi: 10.1146/annurev-publhealth-031210-101141.Google Scholar
Satariano, W.A. (2006). Epidemiology of aging: An ecological approach. Sudbury, Ontario: Jones and Bartlett Publishers.Google Scholar
Seeman, T., Lusignolo, T., Albert, M., et Berkman, L. (2001). Social relationships, social support, and patterns of cognitive aging in healthy, high-functioning older adults: MacArthur studies of successful aging. Health Psychology, 20(4), 243255.Google Scholar
Seeman, T., McAvay, G., Merrill, S., Albert, M., et Rodin, J. (1996). Self-efficacy beliefs and change in cognitive performance: MacArthur studies of successful aging. Psychology and Aging, 11(3), 538551.Google Scholar
Solfrizzi, V., Colacicco, A.M., Introno, A.D., Capurso, C., Torres, F., Rizzo, C., et al. . (2006). Dietary intake of unsaturated fatty acids and age-related cognitive decline: A 8.5-year follow-up of the Italian Longitudinal Study on Aging. Neurobiology of Aging, 27(11), 16941704.Google Scholar
Stern, Y. (2009). Cognitive reserve. Neuropsychologia, 47, 20152028.Google Scholar
Veninga, J. (2006). Capital social et sain vieillissement. Recherche sur les politiques de santé. Bulletin de Santé Canada, 12, 2124.Google Scholar
Verghese, J., Lipton, R.B., Katz, M.J., Hall, C.B., Derby, C.A., Kuslansky, G., et al. . (2003). Leisure activities and the risk of dementia in the elderly. New England Journal of Medicine, 348(25), 25082516.Google Scholar
Warburton, J. (2007). Factors affecting volunteering among older rural and city dwelling adults in Australia. Educational Gerontology, 33, 2343.Google Scholar
Wight, R.G., Aneshensel, C.S., Miller-Martinez, D., Botticello, A.L., Cummings, J.R., Karlamangla, A.S., et al. . (2006). Urban neighborhood context, educational attainment, and cognitive function among older adults. American Journal of Epidemiology, 163(12), 10711078.Google Scholar
Wilson, R.S., Barnes, L.L., et Bennett, D.A. (2003). Assessment of lifetime participation in cognitively stimulating activities. Journal of Clinical and Experimental Neuropsychology, 25(5), 634642.Google Scholar
Wilson, R.S., Krueger, K.R., Arnold, S.E., Schneider, J.A., Kelly, J.F., Barnes, L.L., et al. . (2007). Loneliness and risk of Alzheimer’s disease. Archives of General Psychiatry, 64, 234240.Google Scholar
Woodward, M. (2007). Dementia risk reduction: The evidence. Canberra: Alzheimer’s Australia.Google Scholar
Zunzunegui, M.V., Alvarado, B.E., Del Ser, T., et Otero, A. (2003). Social networks, social integration and social engagement determine cognitive decline in community-dwelling Spanish older adults. Journal of Gerontology, 58(2), 93100.Google Scholar
Figure 0

Figure 1: Conception écologique des cibles potentielles pour promouvoir la vitalité cognitive