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Le verbe aspectuel cesser et la contrainte stative : cesser obéit-il à la règle ou la transgresse-t-il? / The aspectual verb cesser and the stative constraint: Does cesser conform to the rule or deviate from it?

Published online by Cambridge University Press:  10 January 2019

Catherine Léger*
Affiliation:
University of Victoria
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Résumé

Cet article porte sur cesser qui, en contraste avec ses quasi-synonymes finir, achever et arrêter, semble échapper à la contrainte stative qui est généralement observée avec les verbes aspectuels. En fait, cesser permet assez facilement des infinitifs qui dénotent des états (Il a cessé d’être membre du syndicat), contrairement aux autres verbes aspectuels terminatifs (??Il a fini/achevé/arrêté d’être membre du syndicat). Je montre que les cas où ce prédicat ne semble pas respecter les contraintes générales imposées par les verbes aspectuels ne sont qu'apparemment des exceptions. L'article propose que la combinaison de certains états avec cesser crée un effet qui s'apparente à la sérialisation, une stratégie discutée dans certaines recherches, qui rend acceptable l'emploi de situations statives avec les verbes aspectuels. L'analyse s'inspire donc des prémisses des travaux de Bouchard (en particulier 1995, 2002), selon lesquelles l'explication des faits de langue doit demeurer simple et ne doit pas avoir recours à des mécanismes complexes qui sont autrement sans fondements.

Abstract

This article examines cesser ‘cease’ which, in contrast with its quasi-synonyms finir ‘finish’, achever ‘complete’ and arrêter ‘stop’, seems to circumvent the stative constraint which is generally observed with aspectual verbs. In fact, cesser quite readily allows infinitives that denote states (Il a cessé d’être membre du syndicat ‘He ceased to be a member of the union’), which is not the case with the other terminative aspectual verbs (??Il a fini/achevé/arrêté d’être membre du syndicat ‘??He finished/completed/stopped being a member of the union’). I show that the cases where this predicate seems not to obey the general constraints imposed by aspectual verbs are only apparent exceptions. I propose that the combination of certain states with cesser create an effect which is akin to serialization, a strategy discussed in the literature that renders the use of stative situations with aspectual verbs acceptable. The analysis is thus based on the premises of Bouchard's contributions (in particular 1995, 2002), according to which linguistic accounts need to remain simple and should not have recourse to complex mechanisms which are otherwise baseless.

Type
Article
Copyright
© Canadian Linguistic Association/Association canadienne de linguistique 2019 

(To read this article in English, please turn to page 16.)

1. Introduction

Plusieurs travaux font état des restrictions de type aspectuel qu'imposent les verbes aspectuels (comme commencer, continuer, finir, etc.) sur les infinitifs qu'ils sélectionnent (Lamiroy Reference Lamiroy1987; Rochette Reference Rochette1992, Reference Rochette1993, Reference Rochette, Johnson and Roberts1999; Kim Reference Kim2004; Kreutz Reference Kreutz, Shyldkrot and Le Querler2005, Reference Kreutz2006; Jayez Reference Jayez2007; Brinton Reference Brinton2009; Damova et Bergler Reference Damova and Bergler2009)Footnote 1. En règle générale, les verbes aspectuels n'apparaissent pas facilement avec des infinitifs qui dénotent des états (contrainte stative) ou des achèvements. Rochette (Reference Rochette1993) a proposé que les verbes aspectuels sélectionnent la catégorie sémantique action; ainsi, ils ne sont réellement compatibles qu'avec des infinitifs qui expriment un processus (les activités et les accomplissements). Or, cesser, qui exprime tout comme d'autres verbes la terminaison d'une action, en contraste avec ses quasi-synonymes (finir, achever et arrêter), peut être suivi d'infinitives qui décrivent des situations statives (Il a cessé d’être membre du syndicat/?Il a fini d’être membre du syndicat). Bien que diverses études discutent de cette caractéristique assez singulière de cesser, et de sa contrepartie en anglais, cease (Freed Reference Freed1979; Wierzbicka Reference Wierzbicka1988; Girard Reference Girard1993; Duffley Reference Duffley1999; Kreutz Reference Kreutz, Shyldkrot and Le Querler2005, Reference Kreutz2006; Egan Reference Egan2008), aucune ne fournit une analyse unifiée qui peut rendre compte de l'ensemble des propriétés en apparence contradictoires des verbes aspectuels. Dans cet article, je montre que cesser, qui semble avoir un comportement « erratique » à première vue, obéit, quoique d'une façon spéciale, à la contrainte stative. L'analyse proposée s'inscrit dans l'esprit des travaux de Bouchard (en particulier Reference Bouchard1995, Reference Bouchard2002), dans le sens qu'elle cherche à fournir une explication simple et peu coûteuse (sans le recours à des mécanismes complexes) pour rendre compte de faits qui peuvent paraître aléatoires.

Dans la section 2, je fais un survol des propriétés définitoires des verbes aspectuels, y compris leurs restrictions de sélection de type aspectuel. Dans la section 3, je discute de certaines stratégies qui permettent de lever ces contraintes et de rendre admissibles les états ainsi que les achèvements avec les verbes aspectuels. Cette description sommaire permettra d’établir que la bonne formation des phrases impliquant cesser suivi d'une infinitive exprimant une situation stative ne peut pas être expliquée par le recours à ces mécanismes (ou stratégies) tels qu'ils sont décrits dans les travaux. La section 4 examine des propriétés qui distinguent cesser de ses quasi-synonymes (finir, arrêter et achever). Dans la section 5, je me penche plus particulièrement sur les propriétés de cesser, ce qui permettra de montrer que ce prédicat n'est pas réellement un contre-exemple en ce qui concerne les remarques sur les restrictions aspectuelles.

2. Verbes aspectuels : définition et propriétés générales

Les verbes aspectuels permettent d'adopter une perspective à l'intérieur d'une situation, « en mettant l'accent sur son commencement, sa continuité ou son terme » (Kreutz Reference Kreutz2006 : 179). En d'autres mots, ils servent à décrire la structure interne d'une situation, c'est-à-dire ses phases temporelles ou ses stades (Newmeyer Reference Newmeyer1975; Brinton Reference Brinton and Faarlund1985; Lamiroy Reference Lamiroy1987; Borillo Reference Borillo, Shyldkrot and Querler2005; Kreutz Reference Kreutz, Shyldkrot and Le Querler2005, Reference Kreutz2006; Jayez Reference Jayez2007) : la phase initiale (le début, comme commencer et se mettre à), la phase médiane/intermédiaire (le milieu, tel que continuer) et la phase terminale (la fin, comme finir, terminer, cesser, (s’)arrêter et achever). Dans les travaux, ces verbes sont le plus souvent classés dans les catégories des verbes dits auxiliaires, semi-auxiliaires, semi-modaux, modaux, coverbes, etc. (Gross Reference Gross1998, Borillo Reference Borillo, Shyldkrot and Querler2005, Kreutz Reference Kreutz2006), qui s'opposent aux verbes pleins par une série de caractéristiques fort distinctes. Un verbe plein présente une certaine « autonomie » du point de vue syntaxique et sémantique. Un verbe plein a un sens propre, c'est-à-dire que sa signification peut être comprise par l'utilisation du verbe seul (Gross Reference Gross1998, Borillo Reference Borillo, Shyldkrot and Querler2005), ce qui contraste avec les verbes aspectuels. Ces derniers sont liés au verbe à l'infinitif qu'ils introduisent (Rochette Reference Rochette1992, Reference Rochette1993, Reference Rochette, Johnson and Roberts1999; Gross Reference Gross1998, Reference Gross1999; Borillo Reference Borillo, Shyldkrot and Querler2005; Brinton Reference Brinton2009), c'est-à-dire qu'ils ne sont pas indépendants de celui-ci. Comme illustré en (1), les phrases impliquant un verbe aspectuel ne comportent pas deux événements distincts. Ainsi, dans cette phrase, il n'y a pas deux événements autonomes en cause, dont l'un serait commence et l'autre lire ce livre. L'interprétation comporte plutôt un événement unique (un seul événement), soit commencer à lire ce livre.

  1. (1) Jean commence à lire ce livre. (=(20a), dans Rochette Reference Rochette1993)

Puisque le verbe aspectuel et le syntagme à l'infinitif font référence à un seul événement, il est impossible d'utiliser deux adverbes temporels différents, c'est-à-dire l'un se rapportant au temps du prédicat conjugué, et l'autre correspondant au temps de l'accomplissement de l'action décrite par le prédicat à l'infinitif, tel qu'illustré en (2). Ce fait indique clairement que les verbes aspectuels et leurs infinitifs forment une seule unité.

  1. (2) *Hier, Jean a commencé à lire ce livre aujourd'hui.   (=(21a), dans Rochette Reference Rochette1993)

En contraste, l'interprétation des phrases qui comportent des verbes pleins qui peuvent tout comme les verbes aspectuels introduire des infinitifs montre que ces prédicats constituent des événements autonomes vis-à-vis de ceux que dénotent les infinitifs. Il est nettement question de deux événements indépendants et distincts dans les phrases en (3). Le fait que chacune de ces phrases comporte deux événements autonomes – souhaite et lire ce livre en (3a) et constate et avoir lu ce livre en (3b) – est confirmé par la possibilité d'employer des adverbes de temps dénotant des moments distincts, comme en (4).

  1. (3)

    1. a. Jean souhaite lire ce livre.  (=(22a), dans Rochette Reference Rochette1993)

    2. b. Jean constate avoir lu ce livre.  (=(22b), dans Rochette Reference Rochette1993)

  2. (4)

    1. a. Hier, Jean a souhaité lire ce livre aujourd'hui. (=(23a), dans Rochette Reference Rochette1993)

    2. b. Demain, Jean constatera avoir lu ce livre aujourd'hui. (=(23b), dans Rochette Reference Rochette1993)

Une des propriétés des verbes aspectuels qui a sans aucun doute été le plus discutée dans les travaux concerne les restrictions aspectuelles qu'ils imposent à leurs infinitifs, soit les contraintes sur le type d'aspect lexical (aussi appelé aspect de situation et aktionsart) que peuvent dénoter les syntagmes verbaux non tensés. L'aspect lexical des situations « concerne la nature du procès ou plutôt […] leur conceptualisation exprimée au travers d'expressions verbales ou nominales » (Kreutz Reference Kreutz2006 : 179). En fait, les travaux font souvent référence aux classes aspectuelles des verbes, mais en réalité cette classification se base sur le verbe, sur ses arguments (sujet et objets) et parfois même sur les adverbes (Smith Reference Smith1997). On établit généralement une distinction entre quatre grandes classes aspectuelles, suivant la typologie classique de Vendler (Reference Vendler1967) : les états, les activités, les accomplissements et les achèvements (Comrie Reference Comrie1976; Verkuyl Reference Verkuyl1989, Reference Verkuyl1993; Smith Reference Smith1997).

Les états (par exemple, être beau, aimer Marie, ressembler à sa mère) sont des situations non dynamiques (François Reference François1989), sans structure interne (Smith Reference Smith1999), c'est-à-dire que, pendant la situation entière d'un état, aucun changement ne survient. Ce sont des situations stables. En effet, comme le souligne Comrie (Reference Comrie1976 : 49) : « With a state, unless something happens to change that state, then the state will continue » [Avec un état, à moins que quelque chose ne se passe pour changer cet état, l’état va se poursuivre]. Ne comportant pas de borne naturelle, les états peuvent perdurer indéfiniment. Les activités (marcher dans un parc, nager, courir) sont des situations qui ont un point de terminaison arbitraire et qui peuvent avoir une certaine durée (elles peuvent en principe se poursuivre indéfiniment). Puisqu'elles impliquent un changement interne quelconque (elles sont constituées d'actions répétées ou successives qui ne sont pas identiques d'un moment à l'autre), elles sont décrites comme étant dynamiques. Les accomplissements (peindre un tableau, tracer un cercle, manger une pomme) sont des situations qui peuvent avoir une certaine durée, mais qui sont téliques, c'est-à-dire qu'ils comportent un point de terminaison inhérent (une borne intrinsèque), au-delà duquel ils ne peuvent plus continuer, puisqu'ils sont considérés comme étant terminés. Enfin, les achèvements (apercevoir un oiseau, atteindre le sommet de la montagn e, trouver sa chemise) comportent un point culminant ou un dénouement qui doit être atteint pour que la situation soit complétée. Contrairement aux accomplissements, les achèvements décrivent ce point culminant (une transition instantanée), pas le processus qui le précède. Ils ne sont donc pas duratifs, et pour cette raison, sont souvent qualifiés de ponctuels.

Nombreux sont les travaux qui soulignent l'incompatibilité entre des situations statives et les verbes aspectuels (Lamiroy Reference Lamiroy1987; Rochette Reference Rochette1992, Reference Rochette1993, Reference Rochette, Johnson and Roberts1999; Kim Reference Kim2004; Kreutz Reference Kreutz, Shyldkrot and Le Querler2005, Reference Kreutz2006; Jayez Reference Jayez2007; Brinton Reference Brinton2009; Damova et Bergler Reference Damova and Bergler2009). Rochette (Reference Rochette1993), qui adopte une approche en termes de sélection sémantique (Grimshaw Reference Grimshaw1979), suggère que les verbes aspectuels exigent que l'infinitif avec lequel ils apparaissent exprime un processus (caractérisé par la dynamicité et la durée), car ils sélectionnent la catégorie sémantique abstraite action. De façon générale, les activités et les accomplissements, qui comportent un processus, sont acceptables avec les verbes aspectuels, mais les états et les achèvements sont proscrits, comme le démontre (5)Footnote 2.

  1. (5)

    1. a. Jean a continué à jouer dehors. (activité)

    2. b. Jean a fini d’écrire la lettre. (accomplissement)

    3. c. *Jean a commencé à avoir les yeux bleus. (état)

    4. d. *Jean a arrêté de trouver son manteau. (achèvement)

Kreutz (Reference Kreutz2006 : 180) offre une explication qui va dans le sens de l'analyse de Rochette (Reference Rochette1993). En ce qui concerne les états, il déclare :

L'absence de changement inhérent aux états se manifeste linguistiquement […] par l'incongruité d'un auxiliaire aspectuel avec une infinitive renvoyant à un état. C'est ce que l'on appelle classiquement la contrainte stative ou de stativité, inhérente à l'emploi des verbes aspectuels. Ainsi, [(6a) et (6b)] sont inacceptables car l'aspectuel doit normalement mettre l'accent sur une phase d'un procès qui, de par sa stativité même, est ici dépourvu de toute structure interne.

  1. (6)

    1. a. ??Depuis hier, il a commencé à/fini de/arrêté de/est en train de posséder une Jaguar. (=(8a), dans Kreutz Reference Kreutz2006)

    2. b. ??Hier, il commença à/finit de/arrêta de savoir que Chirac avait été réélu. (=(8b), dans Kreutz Reference Kreutz2006)

Les achèvements pourraient être décrits comme des situations qui ont une structure interne; en fait, il est possible d'identifier un processus et un point culminant inhérent pour la plupart des achèvements. Or, comme l'achèvement décrit seulement l'atteinte du point final, pas la progression vers ce point, il ne comporte aucune durée. L'impossibilité d'occurrence des achèvements avec les verbes aspectuels s'explique par son caractère spontané. Comme le souligne Kreutz (Reference Kreutz2006 : 180), « la borne initiale d'un achèvement coïncide avec sa borne finale. Cette ponctualité de l'achèvement ne permet évidemment pas d'envisager un espace transitionnel interne au procès lui-même. »

Bref, puisque les verbes aspectuels requièrent que leurs infinitifs dénotent une action, les états (ainsi que les achèvements) sont en général proscrits avec ces verbes. Or, comme nous le verrons dans la prochaine section, certaines stratégies permettent la combinaison de ces verbes avec des situations statives.

3. Stratégies favorisant l'emploi des états avec les verbes aspectuels

La contrainte stative qui pèse sur les verbes aspectuels, discutée dans la section 2, disparaît dans des contextes particuliers. Lamiroy (Reference Lamiroy1987), par exemple, discute de cinq stratégies ou mécanismes, dont l'emploi de syntagmes nominaux pluriels ou collectifs, qui rendent possible la présence d’états avec les verbes aspectuels. Considérons (7).

  1. (7) Jean commence à posséder {beaucoup de voitures/une sérieuse collection de voitures/*une voiture}. (=(28a), dans Lamiroy Reference Lamiroy1987)

Lamiroy (Reference Lamiroy1987) explique que l'acceptabilité des exemples comme celui en (7) repose sur la notion de sérialisation. Ainsi, un syntagme nominal pluriel ou collectif, comme beaucoup de voitures et une sérieuse collection de voitures, confère à la situation une structure interne. L'effet produit par la présence d'un syntagme nominal pluriel ou collectif est la multiplication ou la répétition d'une situation qui se transforme continuellement. Ainsi, la séquence d’états créée est en évolution constante, changeant au fur et à mesure de l'acquisition d'une nouvelle voiture. On peut donc attribuer à la série « des étapes temporellement pertinentes (ex. commencement, fin, cessation) » (Kreutz Reference Kreutz2006 : 184). En d'autres mots, comme des changements peuvent être perçus, la situation peut être caractérisée comme ayant une structure interne.

De plus, la dichotomie entre les prédicats à propriétés permanentes (individual-level predicates) et les prédicats à propriétés transitoires (stage-level predicates), distinction établie dans Carlson (Reference Carlson1978), Chierchia (Reference Chierchia, Carlson and Pelletier1995) et Kratzer (Reference Kratzer, Carlson and Pelletier1995), entre autres, semble également jouer un rôle quant à la possibilité de combinaison des infinitives et des verbes aspectuels. Des exemples de prédicats à propriétés permanentes sont avoir les yeux bleus, être grand et savoir quelque chose. Ils décrivent des propriétés relativement constantes (stables), qui ne sont pas susceptibles de changer et qui sont atemporelles. Des prédicats comme être ivre, être disponible et être malade font partie de la catégorie des prédicats transitoires, puisqu'ils décrivent des situations transitoires, c'est-à-dire des situations qui indiquent un passage d'un état à un autre (p. ex., Jean était malade hier, mais il ne l'est plus aujourd'hui). Plus spécifiquement, pendant une certaine durée, les propriétés exprimées par ces prédicats ne changent pas; quand un certain laps de temps est écoulé, la situation cesse d’être et est remplacée par un nouvel état. Contrairement aux prédicats à propriétés permanentes, les prédicats à propriétés transitoires sont compatibles avec des syntagmes temporels qui marquent une durée limitée, comme yesterday ‘hier’, last month ‘le mois dernier’ et a year ago ‘il y a un an’, comme en (8), et avec des syntagmes locatifs, comme en France et dans son bureau, comme en (9).

  1. (8)

    1. a. John was drunk yesterday/last month/a year ago. (=(2a), dans Chierchia Reference Chierchia, Carlson and Pelletier1995)

      John être.imp ivre hier/dernier mois/un an passé

      ‘John était ivre hier/le mois dernier/l'année dernière.’

    2. b. ?John was tall yesterday/last month/a year ago. (=(2b), dans Chierchia Reference Chierchia, Carlson and Pelletier1995)

      John être.imp grand hier/dernier mois/un an passé

  2. (9)

    1. a. Jean était ivre en France/dans son bureau.

    2. b. ?Jean était grand en France/dans son bureau.

Les phrases (8b) et (9b) sont douteuses parce que was tall/était grand, un prédicat à propriétés permanentes, n'est pas compatible avec des syntagmes qui signalent que les propriétés ne sont valables que pour une durée limitée ou un lieu spécifique. Les états qui décrivent des propriétés transitoires semblent être plus acceptables comme infinitives des verbes aspectuels que les états à propriétés permanentes, qui créent généralement des phrases agrammaticales (Rochette Reference Rochette, Johnson and Roberts1999). Comme le montrent les phrases en (10), les verbes aspectuels sont en effet compatibles avec certains syntagmes infinitivaux exprimant des états.

  1. (10)

    1. a. John begins to be sick. (=(33b), dans Rochette Reference Rochette, Johnson and Roberts1999)

      John commence.prés à être.inf malade

      ‘John commence à être malade.’

    2. b. Dans la cale, le fromage s'est mis à sentir mauvais.   (=(12e), dans Kreutz Reference Kreutz2006)

    3. c. …mon chien est un berger-allemand. Il commence à être vieux et a un début de paralysie avec une grosse plaque. (=(15c), dans Kreutz Reference Kreutz2006)

Rochette (Reference Rochette, Johnson and Roberts1999 : 157) commente l'exemple en (10a) de la façon suivante :

Although these facts certainly require further study, it seems to me that they reveal that stage-level predicates can exhibit the effect of multiplexing pointed out by Lamiroy through their non permanent characterization. As such, they would resemble activities and should probably be treated on a par with them. [Bien que ces faits méritent certainement un examen plus approfondi, il me semble qu'ils révèlent que les prédicats à propriétés transitoires peuvent présenter l'effet de sérialisation noté par Lamiroy par leur caractérisation non permanente. Ainsi, ils ressemblent aux activités et devraient être analysés de façon similaire]

Kreutz (Reference Kreutz2006) discute aussi de cas similaires, en donnant les exemples suivants d'infinitives : être lasse, être vieux, avoir la frousse, avoir honte, avoir du succès, déplaire, ressembler et sentir mauvais, dont bon nombre pourraient être classés comme des prédicats à propriétés passagères. Selon ce que le lecteur peut déduire de Kreutz (Reference Kreutz2006), le caractère passager des prédicats ne serait pas en jeu dans ces cas, puisque, par exemple, « lorsqu'un chien est vieux, il le reste a fortiori » (Kreutz Reference Kreutz2006 : 183). Selon lui, c'est plutôt le fait que ces prédicats expriment des propriétés susceptibles de degré qui favoriserait leur acceptabilité avec les verbes aspectuels. « La possibilité d'une gradation dans l'intensité d'une propriété (ex. être vieux) confère une structure interne au procès (ex. l’état de vieillesse) associé à la possession de ladite propriété. A différents moments de l'intervalle où l'objet est dans l’état (où l'objet instancie la propriété) correspondent divers seuils d'intensité de la propriété » (Kreutz Reference Kreutz2006 : 183). Une interprétation selon laquelle il y aurait plusieurs phases successives est donc obtenue, ce qui n'est pas sans rappeler la notion de sérialisation (multiplexing) à laquelle Rochette (Reference Rochette, Johnson and Roberts1999) a recours pour rendre compte des occurrences de certains états avec les verbes aspectuels.

En résumé, typiquement, les verbes aspectuels ne sont pas compatibles avec les états, en particulier les états à propriétés permanentes. Seules certaines stratégies, dont la sérialisation, qui permettent de forcer une lecture selon laquelle la situation est conceptualisée comme ayant une organisation interne (des stades), rendent acceptables l'emploi d'infinitifs dénotant des situations statives avec les verbes aspectuels. Cette généralisation ne semble pas s'appliquer au verbe cesser (ni à son équivalent en anglais, cease), qui semble se combiner assez librement avec des situations statives, comme le soulignent plusieurs auteurs (Freed Reference Freed1979; Wierzbicka Reference Wierzbicka1988; Girard Reference Girard1993; Duffley Reference Duffley1999; Kreutz Reference Kreutz, Shyldkrot and Le Querler2005, Reference Kreutz2006; Egan Reference Egan2008). Selon Kreutz (Reference Kreutz2006 : 177), l'examen des constructions avec cesser révèle même « une étonnante compatibilité avec des infinitives statives dénotant un statut (une réalité sociale) ». Un exemple est fourni en (11).

  1. (11)

    1. a. Cet atoll cessa d’être officiellement un polygone d'essai en 1958. (=(45a), dans Kreutz Reference Kreutz2006)

    2. b. En 1793, le Prince Evêque cessa d’être propriétaire des Forges. (=(48a), dans Kreutz Reference Kreutz2006)

Les syntagmes verbaux infinitivaux en (11), être officiellement un polygone d'essai et être propriétaire des Forges, n'expriment pas des propriétés scalaires, donc le critère de gradation dont discute Kreutz (Reference Kreutz2006) ne joue aucun rôle dans l'acceptabilité de ces phrases. De plus, ces exemples ne semblent pas impliquer une lecture de sérialisation, du moins pas à première vue, qui peut être obtenue, par exemple, par le recours à un syntagme nominal pluriel ou collectif. Comment peut-on rendre compte de ces propriétés inattendues de cesser? Faut-il les analyser comme des cas qui vont à l'encontre de l'observation générale qui veut que les états soient rejetés avec les verbes aspectuels? Ou à l'opposé, peut-on mettre de l'avant une analyse qui permettrait de rendre compte de ces caractéristiques uniques de cesser sans remettre en cause le bien-fondé des remarques générales concernant les contraintes aspectuelles imposées par les verbes aspectuels? Dans la section 4, une brève comparaison des propriétés des verbes aspectuels utilisés pour décrire le terme d'une situation (cesser et ses quasi-synonymes finir, arrêter, achever) est fournie, ce qui permettra de cerner les caractéristiques particulières de cesser et ainsi de déterminer les propriétés de ce prédicat qui pourraient expliquer sa compatibilité avec de nombreuses situations statives.

4. Analyse de cesser et de ses quasi-synonymes : similarités et différences

Cette section se base largement sur Huang (Reference Huang2013), une étude sur les types d'infinitifs que permettent les verbes aspectuels terminatifs, et en rapporte les résultats principaux. Huang (Reference Huang2013) s'appuie sur Freed (Reference Freed1979), qui propose une analyse de verbes aspectuels anglais tels que stop ‘arrêter’, cease ‘cesser’, finish ‘finish’, etc. À partir de 546 occurrences d'infinitifs introduits par finir, cesser, arrêter et achever (les attestations avec terminer Footnote 3, très peu nombreuses, ont été écartées), relevées dans l’American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL, 1950–1990), Huang décrit les caractéristiques propres à ces verbes qui, quoiqu'ils expriment des sens très proches (grosso modo, la fin d'une situation) ne sont pas interchangeables dans tous les contextes. Suivant Freed (Reference Freed1979), Huang (Reference Huang2013) propose que les différences observées entre les quatre prédicats à l’étude sont attribuables en grande partie aux segments temporels qu'ils soulignent : l'attaque (onset), soit le segment temporel initial, le noyau (nucleus), soit le segment temporel pendant lequel la situation se déroule (la progression de la situation), et la coda (coda), soit le segment temporel final (qui signale la fin de la situation).

Un premier contraste peut être établi entre finir et achever d'une part, et cesser et arrêter d'autre part. Alors que finir et achever font référence à la coda, et ainsi indiquent que la borne finale de la situation a été atteinte, cesser et arrêter font référence plutôt au noyau et servent à souligner que la situation a été interrompue dans sa progression (avant l'atteinte de la borne). Bien que finir et achever expriment tous deux l'idée de mener une situation jusqu’à son terme (puisqu'ils mettent l'accent sur la coda, le segment temporel final), achever véhicule généralement en plus « l'idée que la chose menée à terme est parfaite et accomplie » (Dupré Reference Dupré1971 : 27). Ainsi, achever peut revêtir la connotation positive de satisfaction. Cette nuance de sens rend compte du contraste d'acceptabilité des phrases en (12).

  1. (12)

    1. a. J'ai fini (de rédiger) ma thèse, mais je n'en suis pas satisfait.

    2. b. *J'ai achevé (de rédiger) ma thèse, mais je n'en suis pas satisfait. (=(26), dans Huang Reference Huang2013)

Les prédicats cesser et arrêter mettent l'accent sur le noyau, soit le segment temporel qui présente le déroulement de la situation, et sont utilisés pour marquer un arrêt ou une interruption de la situation lors de sa progression. Le prédicat cesser signale que l'arrêt est définitif, c'est-à-dire qu'une reprise de la situation n'est pas possible, tandis que le prédicat arrêter peut être utilisé dans les contextes où l'interruption est provisoire : dans ces cas, il exprime une simple suspension temporaire ou momentanée de la situation, qui peut être reprise (Freed Reference Freed1979). Ces différences sémantiques entre cesser et arrêter permettent de rendre compte du contraste en (13), inspiré d'exemples fournis par Freed (Reference Freed1979) pour cease et stop.

  1. (13)

    1. a. ?Nous avons cessé de discuter de ce cas jusqu’à ce que de nouveaux

      renseignements aient pu être obtenus.

      ?We ceased discussing the case until some new information could be obtained. (=(84a), dans Freed Reference Freed1979 : 121)

    2. b. Nous avons arrêté de discuter de ce cas jusqu’à ce que de nouveaux

      renseignements aient pu être obtenus.

      We stopped discussing the case until some new information could be obtained. (=(84b), dans Freed Reference Freed1979 : 121)

Les propriétés inhérentes à chacun des verbes aspectuels permettent d'expliquer les affinités particulières entre ceux-ci et les classes aspectuelles. En fait, certains types d'infinitifs sont plus susceptibles d'apparaître avec des verbes aspectuels particuliers. Les proportions des infinitifs de chacune des classes aspectuelles avec finir, cesser, arrêter et achever relevés dans ARTFL sont indiquées dans le Tableau 1.

Tableau 1 : Distribution des types d'infinitifs avec les verbes aspectuels exprimant la terminaison : données tirées d’ARTFL (1950–1990) (Huang Reference Huang2013 : 25)

Plusieurs tendances se dégagent de ces données. Premièrement, les occurrences d'achèvements sont rares avec les quatre verbes aspectuels terminatifs, ce qui confirme les observations à cet effet dans les travaux. Les huit seuls cas d'achèvements avec les verbes aspectuels sont légitimés, selon Huang (Reference Huang2013), soit par le recours à la stratégie de sérialisation (pour cinq d'entre eux), soit par l'interprétation particulière que reçoit la situation décrite par l'infinitif (pour trois d'entre eux). En fait, ces trois attestations d'achèvements combinés à achever décrivent une situation qui comporte un processus graduel qui précède le point culminant. Ces occurrences semblent mettre l'accent sur le processus qui précède l'atteinte de la borne, pas cette borne comme telle, comme illustré en (14).

  1. (14) Je me plaisais dans le salon aux fauteuils recouverts de peluche verte, aux portes-fenêtres voilées de mousseline jaunie; sur le marbre de la cheminée, sur les tables et les crédences, quantité de choses mortes achevaient de mourir; les oiseaux empaillés perdaient leurs plumes, les fleurs séchées s'effritaient, les coquillages se ternissaient.Footnote 4 (=(61c), dans Huang Reference Huang2013)

Deuxièmement, tous les verbes aspectuels terminatifs sont autorisés avec les activités et les accomplissements (les deux classes aspectuelles qui impliquent un processus), mais certaines configurations se dessinent. Les prédicats finir et achever sont davantage compatibles avec les accomplissements (54% et 82%, respectivement), un résultat qui n'est pas surprenant, puisque ces verbes mettent l'accent sur la coda (le dénouement ou la borne d'une situation) et que les accomplissements comportent une borne naturelle (intrinsèque). Les occurrences d'activités, des situations atéliques, avec finir, qui représentent une proportion non négligeable des données relevées (35%), sont fréquemment des cas où le sujet « impose ou force une borne pour stopper l'activité parce [qu'il] ne veut plus poursuivre la situation » (Huang Reference Huang2013 : 43). Un tel cas est illustré en (15).

  1. (15) Maintenant j'ai fini de parler; seul, captif […]Footnote 5 (=(62c), dans Huang Reference Huang2013)

Les verbes aspectuels cesser et arrêter sont plus fréquents avec les activités qu'avec les accomplissements (49% et 85%, respectivement). Ces prédicats mettent l'accent sur le noyau. Ils sont donc utilisés pour signaler une interruption d'une situation en cours, plutôt que l'atteinte de la borne, ce qui rend compte de l'occurrence de ces prédicats avec les activités, qui n'ont pas de borne intrinsèque, naturelle.

Troisièmement et crucialement, l'occurrence d’états est rare, voire même inexistante avec les verbes aspectuels terminatifs, exception faite de cesser. Comme on peut le constater dans le Tableau 1, 145 verbes d’état sur 150 apparaissent avec le verbe cesser. Ainsi, au sein du paradigme des verbes aspectuels dénotant la fin d'une situation, la compatibilité avec les verbes statifs est clairement une spécificité de cesser. Par ailleurs, on peut aussi noter que, lorsque cesser apparaît avec des syntagmes à l'infinitif, une proportion importante de ces syntagmes décrivent des situations statives (38%). Les cinq occurrences relevées impliquant finir avec un état ne semblent pas enfreindre, à proprement parler, la contrainte stative, puisque, en toute apparence, elles mettent en jeu des cas d’états à propriétés passagères que Rochette (Reference Rochette, Johnson and Roberts1999) caractériserait probablement comme ayant une structure événementielle analogue à celle des activités. Si on adopte la perspective de Kreutz (Reference Kreutz2006), ce serait en fait la dimension gradable du prédicat, rendant possible le repérage d’étapes consécutives (donc d'une structure interne), qui légitimerait son occurrence avec les verbes aspectuels. Un tel exemple est fourni en (16).

  1. (16) Sophie et lui continuaient d'avoir peur. La pensée ne les quittait guère qu'on les surveillait. Sophie avait brûlé les lettres de Jean-Jacques. Elle exigea qu'il lui rendît les siennes. Elle avait fini d’être folle.Footnote 6 (=(44a), dans Huang Reference Huang2013)

Huang (Reference Huang2013 : 28) souligne que le prédicat être folle « peut être interprété comme un état qui exprime des propriétés transitoires. En effet, dans cet exemple, être folle ne décrit pas un désordre psychologique permanent, mais un état d'esprit temporaire, qui se manifeste par un certain comportement (le sujet est paranoïaque à un tel point qu'elle brûle des lettres) ». Dans ce cas, également, être folle est un prédicat scalaire, une caractéristique qui rend possible la combinaison des états avec les verbes aspectuels, selon Kreutz (Reference Kreutz2006).

Il apparaît donc, selon l'examen de la distribution des types d'infinitifs avec les verbes aspectuels, que le seul cas réfractaire au « système » est cesser, qui se combine assez facilement avec des états (38% des occurrences avec cesser, dans l’étude de Huang (Reference Huang2013), sont des états). Ces propriétés inhabituelles méritent une explication. Dans la section suivante, je soutiendrai que les états qui apparaissent avec cesser ne constituent que d'apparentes exceptions à la contrainte de stativité.

5. Compatibilité des états avec cesser : une propriété qui fait exception à la règle?

Freed (Reference Freed1979 : 121) discute de la compatibilité des états avec cesser. Elle note que cesser peut impliquer « a suspension or ending of some condition or progress » [une suspension ou la fin d'une condition ou d'une continuation]. Elle ajoute que « an ending of a condition and especially of an existence is the same as the complete termination of that condition or existence » [la fin d'une condition et en particulier d'une existence [état] est l’équivalent d'une fin définitive de cette condition ou de cet un état] (Freed Reference Freed1979 : 122). Ainsi, cesser peut marquer la cessation définitive d'un état (une rupture nette, absolue, sans possibilité de reprise), ce qui donne nécessairement lieu à un autre état.

Pour sa part, Kreutz (Reference Kreutz, Shyldkrot and Le Querler2005, Reference Kreutz2006) examine un nombre d'emplois avec cesser où l'infinitif dénote, selon lui, un statut. Il montre que la sélection de ces infinitifs exprimant un statut semble être le propre de cesser, comme ils donnent des résultats incongrus lorsque combinés avec d'autres verbes aspectuels, tel que démontré en (17).

  1. (17)

    1. a. Cet atoll cessa d’être officiellement un polygone d'essai en 1958. (=(45a), dans Kreutz Reference Kreutz2006)

    2. b. ??Cet atoll arrêta d’être officiellement un polygone d'essai en 1958. (=(45b), dans Kreutz Reference Kreutz2006)

Selon Kreutz (Reference Kreutz2006 : 190), l'infinitive en (17) ne dénote pas « un état stricto sensu ». Ainsi, la phrase en (17a) n'exprime pas « une modification au sein de la réalité physico-chimique » (Kreutz Reference Kreutz2006 : 191); elle ne concerne pas la réalité physique, mais plutôt la réalité sociale.

L'exemple [17a] suggère déjà l’écart qui peut exister entre ces deux strates du réel. En effet, rien n'interdit qu'un atoll, cessant d’être officiellement un polygone d'essai, demeure dans les faits un véritable polygone d'essai. D'ordinaire, un fait institutionnel (ex. la valeur d'un billet de banque), relevant de la réalité sociale, s'articule autour d'une réalité matérielle (ex. les caractéristiques physiques d'un morceau de papier)

(Kreutz Reference Kreutz2006 : 190).

Dans ce type d'exemples, c'est le statut symbolique, social, institutionnel, etc. qui est modifié. Il ne serait pas question, selon Kreutz (Reference Kreutz2006 : 190), d'un « quelconque changement d’état (et encore moins un changement au sein d'un état) ». Les exemples en (18) peuvent servir à illustrer.

  1. (18)

    1. a. En 1793, le Prince Evêque cessa d’être propriétaire des Forges. (=(48a), dans Kreutz Reference Kreutz2006)

    2. b. ? En 1793, le Prince Evêque cessa de posséder les Forges. (=(48b), dans Kreutz Reference Kreutz2006)

« Le passage de la possession à la non-possession n'autorise pas d'emblée l'emploi de cesser » (Kreutz Reference Kreutz2006 : 190). Les états exprimant un statut, comme être propriétaire des Forges, qui constitue un statut juridique, sont acceptables avec le prédicat cesser, mais pas les états de fait, comme posséder les Forges. Les exemples fournis en (19) constituent également des cas où l'infinitif est interprété comme un statut. Ils représentent donc, dans les termes de Kreutz, des changements catégoriels.

  1. (19)

    1. a. En vérité, l'activité économique du pays ne renaîtra que peu à peu, à mesure que les transports, la distribution d’énergie, l'importation des matières premières, iront en s'améliorant et que notre sol cessera d’être le champ de bataille des nationsFootnote 7. (=(47a), dans Huang Reference Huang2013)

    2. b. Muselier déclara que, tout en cessant d’être membre du comité national, il gardait pour lui-même le commandement en chef des forces navales […]Footnote 8 (=(47b), dans Huang Reference Huang2013)

    3. c. Et il cessa d’être Marc Bloch pour devenir à la fois le Maurice Blanchard de sa fausse carte d'identité et le Narbonne qui […] (=(47), dans Kreutz Reference Kreutz2006)

L'exemple en (19a) décrit un changement de statut du territoire français, qui n'est plus considéré comme un champ de bataille des nations, c'est-à-dire que cette situation de fait n'est plus valable : le territoire n'a plus cette fonction (ce rôle). L'exemple (19b) exprime un changement de statut d’Émile Muselier, soit le passage d’être membre d'un comité à être non-membre (à ne plus faire partie d'un groupe). L'exemple en (19c) exprime un changement de statut officiel : il y a le passage d'une identité juridique (Marc Bloch) à une nouvelle identité non juridique (Maurice Blanchard).

Ainsi, tous les cas examinés dans cet article où cesser est compatible avec des situations statives n'impliquent pas en fait des états à propriétés permanentes, y compris les cas de changements catégoriels. Les états qui décrivent des statuts sont des prédicats à propriétés passagères parce que justement, les statuts peuvent changer; ils ne sont pas définitifs (il suffit de ne plus adhérer à une association, par exemple, pour ne plus en être un membre). Le prédicat cesser exprime la cessation d'une condition, d'existence, d'un statut, mais pas d'un état au sens le plus strict (par exemple, des propriétés physiques généralement immuables). En fait, la cooccurrence de cesser et d'infinitifs qui expriment des propriétés transitoires, qu'ils fassent référence à des statuts ou non, est acceptable. Tel qu'illustré en (20), les états être heureux et être malade, qui peuvent être considérés selon le contexte comme des états à propriétés passagères, peuvent apparaître avec cesser.

  1. (20)

    1. a. Jean a cessé d’être heureux.

    2. b. Jean a cessé d’être malade.

Or, tous les types d’états ne peuvent pas prendre fin aussi « facilement ». Les états qui décrivent des propriétés transitoires comme ceux en (20) peuvent cesser naturellement, puisque des propriétés passagères ne durent qu'un certain temps. Tel que montré en (21), les états à propriétés permanentes prototypiques, comme avoir les yeux bleus et être grand, sont proscrits avec cesser. Ces prédicats décrivent des propriétés qui sont de façon générale inaltérables. En fait, à moins d'entreprendre des actions précises quelconques pour forcer la fin de ces états, ce qui mènerait à des changements radicaux (comme subir une chirurgie, par exemple), les états vont perdurer.

  1. (21)

    1. a. *Jean a cessé d'avoir les yeux bleus.

    2. b. *Jean a cessé d’être grand.

Je propose que les cas où cesser est suivi d'infinitifs qui dénotent des états à propriétés transitoires s'apparentent aux cas discutés par Lamiroy (Reference Lamiroy1987), qui énumère des stratégies (des mécanismes) qui rendent les verbes aspectuels plus acceptables avec les situations statives, par exemple, l'utilisation de syntagmes nominaux pluriels ou collectifs (ce qui produit un effet de sérialisation). En fait, une des fonctions du prédicat cesser serait de décrire qu'un état à propriété transitoire (une condition, un statut, etc.) cesse d’être valable, ce qui donne lieu à l'apparition d'un nouvel état, ce qui peut être représenté comme en (22).

  1. (22)

Le diagramme en (22) illustre que, une fois qu'un état transitoire prend fin, il donne lieu à un autre état. L'effet produit est donc la répétition d'une situation similaire, mais distincte, c'est-à-dire une suite de deux états différents, ce qui rappelle la notion de sérialisation. Ni l'un ni l'autre des états n'a de structure interne en soi, mais la séquence des deux états envisagée comme une unité peut être conceptualisée comme ayant une structure interne. En fait, en (22), des stades peuvent être identifiés.

En somme, le passage d'un état transitoire à un autre état peut être vu comme créant un type d'effet de sérialisation, au même titre par exemple qu'un syntagme nominal pluriel ou collectif, comme en (23), quoique dans ce cas-ci le nombre de stades de la structure événementielle est moins important (il est limité à deux). Le résultat en (22) et en (23b) est le même : la création d'une structure interne.

  1. (23)

    1. a. Jean commence à posséder une sérieuse collection de voitures (il en a huit).

    2. b.

Selon cette analyse et contre toute apparence, cesser se conformerait à la contrainte stative. Ce prédicat, comme les autres verbes aspectuels terminatifs, est incompatible avec les prédicats à propriétés permanentes. Il peut apparaître par contre avec les prédicats à propriétés passagères, comme c'est aussi le cas des autres verbes aspectuels, pour indiquer le passage d'un état à un autre. Ainsi, les données examinées dans cet article montrent que les occurrences de cesser avec certains états ne vont pas à l'encontre de la contrainte stative.

6. Conclusion

Le fait que les verbes aspectuels comme commencer, continuer, finir, etc. n'apparaissent pas facilement avec des infinitifs qui dénotent des états (ainsi que des achèvements) est bien connu. Cependant, cesser ne semble pas se conformer à cette restriction de sélection, connue sous le nom de contrainte stative, puisqu'il y a, comme le notent plusieurs chercheurs, de nombreuses attestations de ce prédicat avec des syntagmes infinitivaux qui décrivent des situations statives, ce qui contraste avec les autres verbes aspectuels terminatifs (finir, achever et arrêter).

Dans cet article, j'ai décrit sommairement à la section 2 les propriétés syntaxiques et sémantiques les plus saillantes des verbes aspectuels, puis j'ai présenté à la section 3 des stratégies (ou des mécanismes) qui permettent de faire disparaître la contrainte stative, ce qui a permis de déterminer que ces mécanismes tels qu'ils sont décrits dans les travaux ne peuvent pas vraiment rendre compte des cas où cesser apparaît avec des états. Dans la section 4, j'ai souligné les caractéristiques qui distinguent les verbes aspectuels terminatifs cesser, finir, arrêter et achever. Bien que le sens de ces prédicats puisse se recouper, comme leur fonction est dans tous les cas d'indiquer la fin d'une situation et que ces verbes puissent parfois être utilisés dans les mêmes contextes (par exemple, Ils ont cessé de travailler/Ils ont fini de travailler), leur substitution donne lieu à des interprétations différentes. En d'autres mots, chaque prédicat a ses spécificités, ce qui met en évidence une des idées centrales de Ferdinand de Saussure (Reference de Saussure2006) selon laquelle un signe n'a de valeur qu'en opposition avec les autres signes avec lesquels il forme un système. Au sein du paradigme des verbes aspectuels terminatifs, une des fonctions particulières de cesser, qui le distingue de ses quasi-synonymes, est d'indiquer la fin d'une existence, d'une situation stative. Dans la section 5, j'ai discuté plus précisément des propriétés du verbe aspectuel cesser et j'ai montré que la combinaison de certaines situations statives avec ce prédicat crée un effet qui ressemble à la sérialisation, ce qui confère à la situation une structure interne et rend acceptable les suites où cesser est suivi d’états.

La solution mise de l'avant dans le présent article pour résoudre les faits problématiques liés à cesser appuie donc les observations des recherches qui veulent que les verbes aspectuels n'apparaissent pas habituellement avec les situations statives. En fait, les seuls états qui sont réellement permis avec cesser sont les prédicats qui expriment des propriétés transitoires, dont les statuts. L'acceptabilité des prédicats à propriétés transitoires avec les verbes aspectuels est notée dans Rochette (Reference Rochette, Johnson and Roberts1999), qui propose que leur structure événementielle est similaire à celle des activités. Ainsi, le comportement de cesser n'est pas différent de celui des autres verbes aspectuels. Il obéit généralement à la contrainte stative. La question de la compatibilité des situations statives qui décrivent des propriétés passagères avec les verbes aspectuels n'est pas traitée de façon approfondie dans les travaux publiés et mériterait une analyse détaillée à part entière.

The aspectual verb cesser and the stative constraint: Does cesser conform to the rule or deviate from it? / Le verbe aspectuel cesser et la contrainte stative : cesser obéit-il à la règle ou la transgresse-t-il?
Catherine Léger

Abstract

This article examines cesser ‘cease’ which, in contrast with its quasi-synonyms finir ‘finish’, achever ‘complete’ and arrêter ‘stop’, seems to circumvent the stative constraint which is generally observed with aspectual verbs. In fact, cesser quite readily allows infinitives that denote states (Il a cessé d’être membre du syndicat ‘He ceased to be a member of the union’), which is not the case with the other terminative aspectual verbs (??Il a fini/achevé/arrêté d’être membre du syndicat ‘??He finished/completed/stopped being a member of the union’). I show that the cases where this predicate seems not to obey the general constraints imposed by aspectual verbs are only apparent exceptions. I propose that the combination of certain states with cesser create an effect which is akin to serialization, a strategy discussed in the literature that renders the use of stative situations with aspectual verbs acceptable. The analysis is thus based on the premises of Bouchard's contributions (in particular 1995, 2002), according to which linguistic accounts need to remain simple and should not have recourse to complex mechanisms which are otherwise baseless.

Résumé

Cet article porte sur cesser qui, en contraste avec ses quasi-synonymes finir, achever et arrêter, semble échapper à la contrainte stative qui est généralement observée avec les verbes aspectuels. En fait, cesser permet assez facilement des infinitifs qui dénotent des états (Il a cessé d’être membre du syndicat), contrairement aux autres verbes aspectuels terminatifs (??Il a fini/achevé/arrêté d’être membre du syndicat). Je montre que les cas où ce prédicat ne semble pas respecter les contraintes générales imposées par les verbes aspectuels ne sont qu'apparemment des exceptions. L'article propose que la combinaison de certains états avec cesser crée un effet qui s'apparente à la sérialisation, une stratégie discutée dans certaines recherches, qui rend acceptable l'emploi de situations statives avec les verbes aspectuels. L'analyse s'inspire donc des prémisses des travaux de Bouchard (en particulier 1995, 2002), selon lesquelles l'explication des faits de langue doit demeurer simple et ne doit pas avoir recours à des mécanismes complexes qui sont autrement sans fondements.

Keywords

aspectual verb

termination

cesser ‘cease’

stative constraint

lexical aspect

Mots clés

verbe aspectuel

terminaison

cesser

contrainte stative

aspect lexical

1. Introduction

Several studies present the aspectual restrictions that aspectual verbs such as commencer ‘begin’, continuer ‘continue’, finir ‘finish’, etc. impose on the infinitivals they select (Lamiroy Reference Lamiroy1987; Rochette Reference Rochette1992, Reference Rochette1993, Reference Rochette, Johnson and Roberts1999; Kim Reference Kim2004; Kreutz Reference Kreutz, Shyldkrot and Le Querler2005, Reference Kreutz2006; Jayez Reference Jayez2007; Brinton Reference Brinton2009; Damova and Bergler Reference Damova and Bergler2009).Footnote 1 In general, aspectual verbs do not readily appear with infinitives that denote states (stative constraint) or achievements. Rochette (Reference Rochette1993) proposed that aspectual verbs select the semantic category action; thus, they are only truly compatible with infinitives that express a process (activities and accomplishments). However, cesser, which, like other verbs, expresses termination of an action, in contrast to its near-synonyms (finir, achever and arrêter), can be followed by infinitives which describe stative situations (Il a cessé d’être membre du syndicat/?Il a fini d’être membre du syndicat ‘He ceased to be a member of the union/?He finished being a member of the union’). Although various studies discuss this rather peculiar feature of cesser, and its counterpart in English, cease (Freed Reference Freed1979; Wierzbicka Reference Wierzbicka1988; Girard Reference Girard1993; Duffley Reference Duffley1999; Kreutz Reference Kreutz, Shyldkrot and Le Querler2005, Reference Kreutz2006; Egan Reference Egan2008), none provides a unified analysis that can account for all the apparently contradictory properties of aspectual verbs. In this article, I show that cesser, which seems at first sight to have an “erratic” behaviour, obeys the stative constraint, albeit in a special way. The type of analysis provided is in line with the spirit of work by Bouchard (particularly Reference Bouchard1995, Reference Bouchard2002), in the sense that it strives to provide an explanation that is both simple and as parsimonious as possible (it avoids having recourse to complex mechanisms) for facts that can seem arbitrary.

In section 2, I provide an overview of the defining properties of aspectual verbs, including their aspectual selectional restrictions. In section 3, I discuss certain strategies that allow for the removal of these constraints and make states and achievements possible with aspectual verbs. This brief description allows us to establish that the well-formedness of sentences with cesser followed by an infinitive expressing a stative situation cannot be explained by the use of these mechanisms (or strategies) as they are described in the literature. Section 4 examines properties that distinguish cesser from its near-synonyms finir, arrêter and achever. In section 5, I focus more particularly on the properties of cesser, showing that this predicate is not really a counterexample to generally assumed aspectual restrictions.

2. Aspectual verbs: definition and general properties

Aspectual verbs allow a situation to be looked at from within, “en mettant l'accent sur son commencement, sa continuité ou son terme” [by putting emphasis on its beginning, its continuity or its end] (Kreutz Reference Kreutz2006: 179). In other words, they are used to describe the internal structure of a situation; that is to say, its temporal phases or stages (Newmeyer Reference Newmeyer1975; Brinton Reference Brinton and Faarlund1985; Lamiroy Reference Lamiroy1987; Borillo Reference Borillo, Shyldkrot and Querler2005; Kreutz Reference Kreutz, Shyldkrot and Le Querler2005, Reference Kreutz2006; Jayez Reference Jayez2007): the initial phase (the beginning, as with commencer ‘begin’ and se mettre à ‘begin’/‘start’), the median or intermediate phase (the middle, as with continuer ‘continue’) and the terminal phase (the end, as with finir ‘finish’, terminer ‘finish’/‘terminate’, cesser ‘cease’, (s’)arrêter ‘stop’ and achever ‘complete’). In the literature, these verbs are most often classified as auxiliaries, semi-auxiliaries, semi-modals, modals, coverbs, etc. (Gross Reference Gross1998, Borillo Reference Borillo, Shyldkrot and Querler2005, Kreutz Reference Kreutz2006), which differ from full verbs which exhibit numerous different properties. From a syntactic and semantic point of view, a full verb has a certain “autonomy”, and has its own meaning; that is, its meaning can be understood by the use of the verb itself (Gross Reference Gross1998, Borillo Reference Borillo, Shyldkrot and Querler2005), which contrasts with aspectual verbs. Aspectual verbs are linked to the verb in the infinitive that they introduce (Rochette Reference Rochette1992, Reference Rochette1993, Reference Rochette, Johnson and Roberts1999; Gross Reference Gross1998, Reference Gross1999; Borillo Reference Borillo, Shyldkrot and Querler2005; Brinton Reference Brinton2009); in other words, they are not independent from it. As illustrated in (1), a construction with an aspectual verb does not have two distinct events. Thus, in (1), there are not two autonomous events involved, one of which would be commence ‘begin’ and the other one lire ce livre ‘read that book’. Rather, the interpretation involves a single event, that is, commencer à lire ce livre ‘begin to read that book’.

  1. (1) Jean commence à lire ce livre. (=(20a), in Rochette Reference Rochette1993)

    Jean begin.pres to read.inf that book

    ‘Jean begins to read that book.’

Since the aspectual verb and the infinitival phrase refer to a single event, it is impossible to use two distinct temporal adverbs, that is, one associated to the time of the inflected predicate and another one corresponding to the time of the performance of the action described by the infinitive, as is illustrated in (2). This fact clearly indicates that aspectual verbs and their infinitives form a single unit.

  1. (2) *Hier, Jean a commencé à lire ce livre aujourd'hui. (=(21a), in Rochette Reference Rochette1993)

    yesterday Jean begin.presperf to read.inf that book today

In contrast, the interpretation of sentences containing true main verbs that also introduce infinitives shows that these predicates constitute autonomous events, distinct from those denoted by the infinitives. There are clearly two independent and distinct events in the sentences in (3). The fact that each of these sentences describes two autonomous events – souhaite and lire ce livre in (3a), and constate and avoir lu ce livre in (3b) – is confirmed by the possibility of using temporal adverbs corresponding to two different time frames, as is shown in (4).

  1. (3)

    1. a. Jean souhaite lire ce livre. (=(22a), in Rochette Reference Rochette1993)

      Jean wish.pres read.inf that book

      ‘Jean wishes to read that book.’

    2. b. Jean constate avoir lu ce livre.(=(22b), in Rochette Reference Rochette1993)

      Jean note.pres read.pastinf that book

      ‘Jean notes that he has (already) read that book.’

  2. (4)

    1. a. Hier, Jean a souhaité lire ce livre aujourd'hui. (=(23a), in Rochette Reference Rochette1993)

      yesterday Jean wish.presperf read.inf that book today

      ‘Yesterday, Jean wished to read that book today.’

    2. b. Demain, Jean constatera avoir lu ce livre aujourd'hui.

      tomorrow Jean note.fut read.pastinf that book today

      ‘Tomorrow Jean will note having read that book today.’ (=(23b), in Rochette Reference Rochette1993)

One of the most commonly discussed properties of aspectual verbs concerns the aspectual restrictions such verbs impose on their infinitives, that is, the constraints on the aspectual class (also called situation aspect and aktionsart) that the non-tensed verbal phrases can denote. The lexical aspect of situations “concerne la nature du procès ou plutôt […] leur conceptualisation exprimée au travers d'expressions verbales ou nominales” [pertains to the nature of the process or rather […] their conceptualization expressed by means of verbal or nominal expressions] (Kreutz Reference Kreutz2006: 179). In fact, works in this field often make reference to aspectual classes of verbs, but in reality this classification is based on the verb, its arguments (subject and objects) and sometimes even adverbs (Smith Reference Smith1997). Generally, a distinction between four major aspectual classes is established, following Vendler's (Reference Vendler1967) classic typology: states, activities, accomplishments and achievements (Comrie Reference Comrie1976; Verkuyl Reference Verkuyl1989, Reference Verkuyl1993; Smith Reference Smith1997).

States (for example, être beau ‘be beautiful’, aimer Marie ‘love Marie’, ressembler à sa mère ‘resemble one's mother’) are situations that are not dynamic (François Reference François1989) and do not comprise an internal structure (Smith Reference Smith1999), meaning that, during the entire situation of a state, no change occurs. These are considered stable situations. Indeed, as highlighted by Comrie (Reference Comrie1976: 49): “With a state, unless something happens to change that state, then the state will continue”. Having no natural endpoint, states can last indefinitely. Activities (marcher dans un parc ‘to walk in a park’, nager ‘swim’, courir ‘run’) are situations that have an arbitrary endpoint and may have a certain duration (they can in principle continue forever). Since they involve some type of internal change (they are made up of repeated or successive actions that are not identical from one moment to another), they are described as dynamic. Accomplishments (peindre un tableau ‘paint a picture’, tracer un cercle ‘trace a circle’, manger une pomme ‘eat an apple’) are situations that can have a certain duration, but are telic, meaning that they have an inherent endpoint (an intrinsic boundary), beyond which they cannot continue, since they are considered as having ended. Finally, achievements (apercevoir un oiseau ‘notice a bird’, atteindre le sommet de la montagn e ‘reach the top of the mountain’, trouver sa chemise ‘find one's shirt’) have a culminating point or an endpoint that must be reached in order for the situation to be completed. In contrast with accomplishments, achievements describe this culminating point (an instant transition), rather than the process that precedes it. Therefore, they are not durative, and for this reason, they are often qualified as punctual.

There are numerous works that focus on the incompatibility of states and aspectual verbs (Lamiroy Reference Lamiroy1987; Rochette Reference Rochette1992, Reference Rochette1993, Reference Rochette, Johnson and Roberts1999; Kim Reference Kim2004; Kreutz Reference Kreutz, Shyldkrot and Le Querler2005, Reference Kreutz2006; Jayez Reference Jayez2007; Brinton Reference Brinton2009; Damova and Bergler Reference Damova and Bergler2009). Rochette (Reference Rochette1993), who adopts a semantic selection approach (Grimshaw Reference Grimshaw1979), suggests that aspectual verbs require that the infinitive with which they appear express a process (characterized by dynamicity and duration), because they select the abstract semantic category action. Generally, activities and accomplishments, which include a process, are acceptable with aspectual verbs, but states and achievements are prohibited, as shown in (5).Footnote 2

  1. (5)

    1. a. Jean a continué à jouer dehors. (activity)

      Jean continue.presperf to play.inf outside

      ‘Jean continued to play outside.’

    2. b. Jean a fini d’écrire la lettre. (accomplishment)

      Jean finish.presperf to write.inf the letter

      ‘Jean finished writing the letter.’

    3. c. *Jean a commencé à avoir les yeux bleus. (state)

      Jean begin.presperf to have.inf the eyes blue

    4. d. *Jean a arrêté de trouver son manteau. (achievement)

      Jean stop.presperf to find.inf his coat

Kreutz (Reference Kreutz2006: 180) offers an explanation that is in line with Rochette's (Reference Rochette1993) analysis. Regarding states, he claims:

L'absence de changement inhérent aux états se manifeste linguistiquement […] par l'incongruité d'un auxiliaire aspectuel avec une infinitive renvoyant à un état. C'est ce que l'on appelle classiquement la contrainte stative ou de stativité, inhérente à l'emploi des verbes aspectuels. Ainsi, [(6a) et (6b)] sont inacceptables car l'aspectuel doit normalement mettre l'accent sur une phase d'un procès qui, de par sa stativité même, est ici dépourvu de toute structure interne. [The absence of change inherent in states manifests itself linguistically […] by the incongruity of an aspectual auxiliary with an infinitive denoting a state. It is what we traditionally call the stative constraint or the stativity constraint, inherent in the use of aspectual verbs. Thus, [(6a) and (6b)] are unacceptable because the aspectual verb normally has to put the emphasis on a phase of a process which, given its stativity, is devoid of an internal structure.]

  1. (6)

    1. a. ??Depuis hier, il a commencé à/fini de/arrêté de/est en train de posséder une Jaguar. (=(8a), in Kreutz Reference Kreutz2006)

      since yesterday he begin.presperf to/finish.presperf to/stop.presperf to/be in the process of.pres possess a Jaguar

    2. b. ??Hier, il commença à/finit de/arrêta de savoir que Chirac avait été réélu. (=(8b), in Kreutz Reference Kreutz2006)

      yesterday he begin.spast to/finish.spast to/stop.spast to know that Chirac reelect.pastperf.pass

Achievements could be described as situations that have an internal structure; in fact, it is possible to identify a process and an inherent culminating point for the majority of achievements. However, as achievements only describe the reaching of the endpoint, not the progression towards this endpoint, they have no duration. Their spontaneous nature is responsible for the incompatibility of achievements with aspectual verbs. As Kreutz (Reference Kreutz2006: 180) explains, “la borne initiale d'un achèvement coïncide avec sa borne finale. Cette ponctualité de l'achèvement ne permet évidemment pas d'envisager un espace transitionnel interne au procès lui-même.” [the initial point of an achievement coincides with its endpoint. This punctuality which characterizes achievements does not allow one to conceptualize a transitional space internal to the process itself.]

In a nutshell, since aspectual verbs require that their infinitives denote an action, states (and also achievements), are generally prohibited with these verbs. However, as we will see in the following section, some strategies allow these verbs to combine with stative situations.

3. Strategies allowing the use of states with aspectual verbs

The stative constraint on aspectual verbs, discussed in section 2, disappears in particular contexts. Lamiroy (Reference Lamiroy1987), for example, discusses five strategies or mechanisms, including the use of plural or collective nominal phrases, which allow states to appear with aspectual verbs. Consider (7).

  1. (7) Jean commence à posséder {beaucoup de voitures/une sérieuse collection de voitures/*une voiture}. (=(28a), in Lamiroy Reference Lamiroy1987)

    Jean begin.pres to possess.inf {a.lot of cars/a serious collection of cars/*one car}

    ‘Jean is beginning to own {a lot of cars/a serious collection of cars/*one car}.’

Lamiroy (Reference Lamiroy1987) explains that the acceptability of examples such as the one in (7) is based on the notion of serialization. Therefore, a plural or collective nominal phrase, like beaucoup de voitures ‘a lot of cars’ and une sérieuse collection de voitures ‘a serious collection of cars’, can impart an internal structure to the situation. The effect produced by the presence of a plural or collective nominal phrase is the reproduction or the repetition of a situation that is continuously changing. Hence, the sequence of states created is in constant evolution, changing with the acquisition of each new vehicle. One can therefore attribute to the series “des étapes temporellement pertinentes (ex. commencement, fin, cessation)” [relevant temporal phases (e.g., beginning, end, cessation)] (Kreutz Reference Kreutz2006: 184). In other words, because changes can be perceived, the situation can be characterized as having an internal structure.

In addition, the dichotomy between predicates denoting permanent properties (individual-level predicates) and predicates describing temporary properties (stage-level predicates), a distinction established by Carlson (Reference Carlson1978), Chierchia (Reference Chierchia, Carlson and Pelletier1995) and Kratzer (Reference Kratzer, Carlson and Pelletier1995), among others, seems to play a role with respect to the possibility of the combination of infinitives with aspectual verbs. Some examples of individual-level predicates are avoir les yeux bleus ‘have blue eyes’, être grand ‘be tall’ and savoir quelque chose ‘know something’. They describe relatively constant (stable) properties, which are not susceptible to change and are atemporal. Predicates such as être ivre ‘be drunk’, être disponible ‘be available’ and être malade ‘be sick’ are stage-level predicates, since they describe temporary situations; that is, situations that describe a transition from one state to another (e.g., Jean était malade hier, mais il ne l'est plus aujourd'hui. ‘Jean was sick yesterday, but he is no longer sick today.’). Specifically, during a certain extent of time, the properties expressed by these predicates do not change, but when a certain time has passed, the situation ceases to be and is replaced by a new state. Unlike predicates describing permanent properties, predicates denoting temporary properties are compatible with temporal phrases that indicate a limited duration, like yesterday, last month and a year ago, as shown in (8), and with location phrases, like en France ‘in France’ and dans son bureau ‘in his office’, as illustrated in (9).

  1. (8)

    1. a. John was drunk yesterday/last month/a year ago. (=(2a), in Chierchia Reference Chierchia, Carlson and Pelletier1995)

    2. b. ?John was tall yesterday/last month/a year ago. (=(2b), in Chierchia Reference Chierchia, Carlson and Pelletier1995)

  2. (9)

    1. a. Jean était ivre en France/dans son bureau.

      Jean be.imp drunk in France/in his office

      ‘Jean was drunk in France/in his office.’

    2. b. ?Jean était grand en France/dans son bureau.

      Jean be.imp tall in France/in his office

The sentences in (8b) and (9b) are marginal because was tall/était grand, an individual-level predicate, is not compatible with phrases which indicate that the properties are only valid for a limited duration or a specific place. Stage-level predicates seem to be more acceptable as infinitives of aspectual verbs than individual-level predicates, which generally give rise to ungrammatical sentences (Rochette Reference Rochette, Johnson and Roberts1999). As shown in (10), the aspectual verbs are indeed compatible with some infinitival phrases expressing states.

  1. (10)

    1. a. John begins to be sick. (=(33b), in Rochette Reference Rochette, Johnson and Roberts1999)

    2. b. Dans la cale, le fromage s'est mis à sentir mauvais. (=(12e), in Kreutz Reference Kreutz2006)

      in the hold the cheese start.presperf to smell.inf bad

      ‘In the hold (of the ship), the cheese started to smell bad.’

    3. c. …mon chien est un berger-allemand. Il commence à être vieux

      et a un début de paralysie avec une grosse plaque. (=(15c), in Kreutz Reference Kreutz2006)

      …my dog be.pres a German shepherd. he begin.pres to be.inf old

      and have.pres a beginning of paralysis with a big blotch

      ‘My dog is a German shepherd. He is beginning to be old and he is starting to be paralysed and has a big blotch.’

Rochette comments on the example in (10a) as follows:

Although these facts certainly require further study, it seems to me that they reveal that stage-level predicates can exhibit the effect of multiplexing pointed out by Lamiroy through their non permanent characterization. As such, they would resemble activities and should probably be treated on a par with them.

Rochette (Reference Rochette, Johnson and Roberts1999: 157)

Kreutz (Reference Kreutz2006) also discusses similar cases, providing the following infinitives as examples: être lasse ‘be tired’, être vieux ‘be old’, avoir la frousse ‘be scared stiff’, avoir honte ‘be ashamed’, avoir du succès ‘be successful’, déplaire ‘displease’, ressembler ‘resemble’ and sentir mauvais ‘smell bad’, many of which could be classified, depending on the context, as stage-level predicates. However, based on what the reader can gather from Kreutz (Reference Kreutz2006), the transitory nature of the predicates would not play a role in these cases since, for example, “lorsqu'un chien est vieux, il le reste a fortiori” [when a dog is old, it remains a fortiori old] (Kreutz Reference Kreutz2006: 183). According to him, it is rather the fact that these predicates express scalar properties that favour their acceptability with aspectual verbs. “La possibilité d'une gradation dans l'intensité d'une propriété (ex. être vieux) confère une structure interne au procès (ex. l’état de vieillesse) associé à la possession de ladite propriété. A différents moments de l'intervalle où l'objet est dans l’état (où l'objet instancie la propriété) correspondent divers seuils d'intensité de la propriété” [The possibility of a steady increase (gradation) in intensity of a property (e.g., be old) provides an internal structure to the process (e.g., the state of being old) associated with the possession of this property. To different moments of the interval during which the object is in a certain state (during which the object instantiates a property) correspond different degrees of intensity of the property] (Kreutz Reference Kreutz2006: 183). An interpretation according to which there would be several successive phases is thus obtained, which is reminiscent of the notion of serialization (multiplexing) that Rochette (Reference Rochette, Johnson and Roberts1999) uses in order to account for the occurrence of certain states with aspectual verbs.

To sum up: typically, aspectual verbs are not compatible with states, in particular individual-level predicates, which denote permanent properties. Only certain strategies, such as serialization, which coerce a reading according to which the situation is conceptualized as having an internal organization (stages), make possible the use of infinitives denoting stative situations with aspectual verbs. This generalization does not seem to apply to the verb cesser (or to its equivalent in English, cease), which seems to combine rather readily with stative situations, as highlighted by several authors (Freed Reference Freed1979; Wierzbicka Reference Wierzbicka1988; Girard Reference Girard1993; Duffley Reference Duffley1999; Kreutz Reference Kreutz, Shyldkrot and Le Querler2005, Reference Kreutz2006; Egan Reference Egan2008). According to Kreutz (Reference Kreutz2006: 177), the study of the constructions with cesser even reveals “une étonnante compatibilité avec des infinitives statives dénotant un statut (une réalité sociale)” [a surprising compatibility with stative infinitives denoting a status (a social reality]. An example is provided in (11).

  1. (11)

    1. a. Cet atoll cessa d’être officiellement un polygone d'essai en 1958. (=(45a), in Kreutz Reference Kreutz2006)

      that atoll cease.spast to be.inf officially a polygon of testing in 1958

      ‘That atoll officially ceased to be a nuclear testing site in 1958.’

    2. b. En 1793, le Prince Evêque cessa d’être propriétaire des Forges. (=(48a), in Kreutz Reference Kreutz2006)

      in 1793 the Prince-bishop cease.spast to.be.inf owner of.the Forges

      ‘In 1793, the Prince-bishop ceased to be the owner of Les Forges.’

The infinitival verbal phrases in (11), être officiellement un polygone d'essai ‘officially be a nuclear testing site’ and être propriétaire des Forges ‘be the owner of Les Forges’, do not denote scalar properties, thus the gradation criterion discussed by Kreutz (Reference Kreutz2006) cannot play a role in the acceptability of these sentences. Furthermore, these examples do not seem, at least at first sight, to involve a serialization reading, which can be obtained, for example, by using a plural or collective nominal phrase. How can we account for these unexpected properties of the verb cesser? Should we analyze them as cases that go against the general observation according to which states are rejected with aspectual verbs? Or can we put forward an analysis that would account for these unique characteristics of cesser without challenging the validity of the general remarks relating to the aspectual constraints imposed by aspectual verbs? In section 4, a brief comparison of the properties of aspectual verbs used to describe the end of a situation (cesser and its near-synonyms: finir, arrêter, achever) is provided, which will allow us to identify characteristics specific to cesser and by doing so to determine the properties of this predicate which could explain its compatibility with numerous stative situations.

4. An analysis of cesser and its near-synonyms: similarities and differences

This section is largely based on Huang (Reference Huang2013), a study on the types of infinitives that terminative aspectual verbs allow, and reports its main results. Huang (Reference Huang2013) draws on Freed (Reference Freed1979), who proposes an analysis of certain English aspectual verbs such as stop, cease, finish, etc. Based on 546 occurrences of infinitives introduced by finir ‘finish’, cesser ‘cease’, arrêter ‘stop’ and achever ‘complete’ (since there are very few results with terminer ‘finish’/‘terminate’,Footnote 3 this verb has been omitted), retrieved from the American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL, 1950–1990), she describes the specific characteristics of these verbs which, although expressing very similar meanings (roughly, the end of a situation), are not interchangeable in all contexts. Following Freed (Reference Freed1979), Huang (Reference Huang2013) proposes that the differences observed between the four predicates under study are largely attributable to the temporal segments to which they refer: the onset, which is the initial temporal segment; the nucleus, which is the temporal segment during which the situation takes place (the progression of the situation); and the coda, which is the final temporal segment (and which signals the end of the situation).

A first contrast can be established between finir and achever on the one hand and cesser and arrêter on the other. While finir and achever refer to the coda, and therefore indicate that the final endpoint of the situation has been reached, cesser and arrêter instead stress the nucleus and express that the situation has been interrupted in its progression (before the reaching of the endpoint). Although finir and achever both make reference to the idea of bringing a situation to its end (since they put the focus on the coda, the final temporal segment), achever generally also carries “l'idée que la chose menée à terme est parfaite et accomplie” [the idea that the thing that was brought to an end is perfect and accomplished] (Dupré Reference Dupré1971: 27). In this way, achever can convey the positive connotation of satisfaction. This nuance of meaning can account for the contrast between the sentences in (12).

  1. (12)

    1. a. J'ai fini (de rédiger) ma thèse, mais je n'en suis pas satisfait. (=(26), in Huang Reference Huang2013)

      I finish.presperf (to write.inf) my thesis but I not of.it be.pres not satisfied.

      ‘I finished (writing) my thesis, but I am not satisfied with it.’

    2. b. *J'ai achevé (de rédiger) ma thèse, mais je n'en suis pas satisfait. (=(26), in Huang Reference Huang2013)

      I complete.presperf (to write.inf) my thesis but I not of.it be.pres not satisfied.

The predicates cesser and arrêter focus on the nucleus, that is, the temporal segment that presents the situation in its progression, and they are used to signal the stopping or interruption of a situation during its course. The predicate cesser indicates that the stopping of the situation is definitive, meaning that a resumption of the situation is not possible, whereas the predicate arrêter can be used in contexts where the interruption is temporary: in this case, it expresses a simple temporary suspension of the situation, which can be taken up again (Freed Reference Freed1979). These semantic differences between cesser and arrêter can account for the contrast in (13), inspired by examples provided by Freed (Reference Freed1979) for cease and stop.

  1. (13)

    1. a. ?Nous avons cessé de discuter de ce cas jusqu’à ce que de nouveaux

      renseignements aient pu être obtenus.

      ?We ceased discussing the case until some new information could be obtained. (=(84a), in Freed Reference Freed1979: 121)

    2. b. Nous avons arrêté de discuter de ce cas jusqu’à ce que de nouveaux

      renseignements aient pu être obtenus.

      We stopped discussing the case until some new information could be obtained. (=(84b), in Freed Reference Freed1979: 121)

The inherent properties of each of the aspectual verbs can explain the particular affinities between them and aspectual classes. In fact, certain types of infinitives are more likely to appear with particular aspectual verbs. The proportions of the infinitives of each of the aspectual classes with finir, cesser, arrêter and achever as found in ARTFL are indicated in Table 1.

Table 1: Distribution of the types of infinitives with aspectual verbs expressing termination: data collected from ARTFL (1950–1990) (Huang Reference Huang2013: 25)

Several trends emerge from these data. First, achievements are rare with the four terminative aspectual verbs, which confirms the observations to this effect in the literature. The eight cases of achievements with aspectual verbs are allowed, according to Huang (Reference Huang2013), either because of the use of the serialization strategy (five examples), or because of the particular interpretation that the situation described by the infinitive receives (three examples). In fact, these three cases of achievements combined with achever describe a situation that has a gradual process that precedes the culminating point. These occurrences seem to emphasize the process that precedes the reaching of the endpoint, not the endpoint as such, as illustrated in (14).

  1. (14) Je me plaisais dans le salon aux fauteuils recouverts de peluche verte, aux portes-fenêtres voilées de mousseline jaunie; sur le marbre de la cheminée, sur les tables et les crédences, quantité de choses mortes achevaient de mourir; les oiseaux empaillés perdaient leurs plumes, les fleurs séchées s'effritaient, les coquillages se ternissaient.Footnote 4 (=(61c), in Huang Reference Huang2013)

    [I liked being in the drawing-room with its armchairs upholstered in green plush, its french [sic] windows draped with yellowed muslin; on the marble chimneypiece, on the occasional tables and sideboards, quantities of dead things were slowly mouldering away; the stuffed birds were moulting, the everlasting dried flowers were crumbling to dust and the sea-shells were turning a dull, lifeless grey.]

Secondly, all terminative aspectual verbs are permitted with activities and accomplishments, both of which involve a process, but some patterns emerge. The predicates finir and achever are compatible to a greater degree with accomplishments (54% and 82%, respectively), a fairly unsurprising result since these verbs put emphasis on the coda (the conclusion or the endpoint of a situation) and accomplishments have a natural endpoint (intrinsic). The occurrences of activities, which are atelic situations, with finir, which represent 35% of the data collected, are frequently cases where the subject “impose ou force une borne pour stopper l'activité parce [qu'il] ne veut plus poursuivre la situation” [imposes or forces an endpoint to stop the activity because [he/she] does not want to pursue the situation] (Huang Reference Huang2013: 43). One such case is illustrated in (15).

  1. (15) Maintenant j'ai fini de parler; seul, captif […]Footnote 5 (=(62c), in Huang Reference Huang2013)

    Now I have finished talking; alone, captive […]

The aspectual verbs cesser and arrêter appear more frequently with activities than with accomplishments (49% and 85%, respectively). These predicates focus on the nucleus. Therefore, they are used to indicate the interruption of a situation in progress, rather than the reaching of the endpoint, which accounts for the occurrence of these predicates with activities that lack a natural intrinsic endpoint.

Third, and crucially, states are rare, and even entirely absent, in conjunction with some terminative aspectual verbs, with the exception of cesser. As we can see in Table 1, 145 of the 150 stative verbs appear with cesser. Thus, among the aspectual verbs describing the end of a situation, compatibility with stative verbs is clearly a specific property of cesser. Furthermore, we can also note that, when cesser appears with infinitival phrases, a significant proportion of these infinitivals describe stative situations (38%). The five occurrences retrieved containing finir with a state do not seem, strictly speaking, to violate the stative constraint since they all appear to be cases of predicates denoting temporary properties, which Rochette (Reference Rochette, Johnson and Roberts1999) would probably characterize as having an event structure similar to those of activities. If we adopt Kreutz's (Reference Kreutz2006) perspective, it would be rather the gradable dimension of the predicate, allowing the identification of consecutive stages, and therefore an internal structure, which would make its occurrence with aspectual verbs possible. Consider (16).

  1. (16) Sophie et lui continuaient d'avoir peur. La pensée ne les quittait guère qu'on les surveillait. Sophie avait brûlé les lettres de Jean-Jacques. Elle exigea qu'il lui rendît les siennes. Elle avait fini d’être folle.Footnote 6 (=(44a), in Huang Reference Huang2013)

    [He and Sophie continued to be scared. The idea that they were being watched never left them. Sophie had burned Jean-Jacques's letters. She demanded that he return to her the letters she wrote to him. She had finished being crazy.]

Huang (Reference Huang2013: 28) points out that the predicate être folle ‘be crazy’ “peut être interprété comme un état qui exprime des propriétés transitoires. En effet, dans cet exemple, être folle ne décrit pas un désordre psychologique permanent, mais un état d'esprit temporaire, qui se manifeste par un certain comportement (le sujet est paranoïaque à un tel point qu'elle brûle des lettres)” [can be interpreted as a state expressing transitory properties. In fact, in this example, être folle ‘be crazy’ does not describe a permanent psychological disorder, but a temporary state of mind, which manifests itself by a certain behaviour (the subject is paranoid to the point that she burned letters)] Also, in this case, être folle is a scalar predicate, a property which makes the combination of states with aspectual verbs possible, according to Kreutz (Reference Kreutz2006).

It therefore appears, given the distribution of the types of infinitives with aspectual verbs, that the only apparent exception to the overall pattern is cesser, which combines quite easily with states (38% of the occurrences with cesser in Huang's (Reference Huang2013) study are states). These unusual properties are worthy of an explanation. In the following section, I will argue that states that appear with cesser constitute only apparent exceptions to the stative constraint.

5. Compatibility of states with cesser: an exception to the rule?

Freed (Reference Freed1979: 121) discusses the compatibility of states with cesser. She notes that cesser can imply a “suspension or ending of some condition or progress”. She adds that “an ending of a condition and especially of an existence is the same as the complete termination of that condition or existence” (Freed Reference Freed1979: 122). Thus, cesser can mark the definitive end of a state (a clean and absolute break without the possibility of resuming it), which necessarily gives rise to a different state.

For his part, Kreutz (Reference Kreutz, Shyldkrot and Le Querler2005, Reference Kreutz2006) examines a number of uses with cesser where the infinitive indicates, according to him, a status. He shows that the selection of these infinitives expressing a status seems to be unique to cesser, as they give marginal results when combined with other aspectual verbs, as demonstrated in (17).

  1. (17)

    1. a. Cet atoll cessa d’être officiellement un polygone d'essai en 1958. (=(45a), in Kreutz Reference Kreutz2006)

      that atoll cease.spast to be.inf officially a polygon of test in 1958

      ‘That atoll officially ceased to be a nuclear testing site in 1958.’

    2. b. ??Cet atoll arrêta d’être officiellement un polygone d'essai en 1958. (=(45b), in Kreutz Reference Kreutz2006)

      that atoll stop.spast to be.inf officially a polygon of test in 1958

      ‘That atoll officially stop to be a nuclear testing site in 1958.’

According to Kreutz (Reference Kreutz2006: 190), the infinitive in (17) does not denote “un état stricto sensu” [a state in the narrow sense]. Therefore, the phrase in (17a) does not express “une modification au sein de la réalité physico-chimique” [a change in the domain of physico-chemical reality] (2006: 191); it does not concern the physical reality, but rather the social reality.

L'exemple [17a] suggère déjà l’écart qui peut exister entre ces deux strates du réel. En effet, rien n'interdit qu'un atoll, cessant d’être officiellement un polygone d'essai, demeure dans les faits un véritable polygone d'essai. D'ordinaire, un fait institutionnel (ex. la valeur d'un billet de banque), relevant de la réalité sociale, s'articule autour d'une réalité matérielle (ex. les caractéristiques physiques d'un morceau de papier) [The example [17a] already suggests the gap that can exist between these two levels of reality. In fact, nothing prevents an atoll, which ceases to be officially a nuclear testing site, from remaining in reality a genuine nuclear testing site. Normally, an institutional fact (e.g., the value of a banknote), which falls under social reality, is structured around a material reality (e.g., the physical characteristics of a piece of paper)]

(Kreutz Reference Kreutz2006: 190).

In this kind of example, it is the symbolic, social, institutional etc. status that is modified. For Kreutz (Reference Kreutz2006: 190), these examples would not involve “un quelconque changement d’état (et encore moins un changement au sein d'un état)” [a change of state (and much less a change within a state)]. The examples in (18) can serve to illustrate.

  1. (18)

    1. a. En 1793, le Prince Evêque cessa d’être propriétaire des Forges. (=(48a), in Kreutz Reference Kreutz2006)

      in 1793 the Prince-bishop cease.spast to be.inf owner of.the Forges

      ‘In 1793, the Prince-bishop ceased to be the owner of Les Forges.’

    2. b. ? En 1793, le Prince Evêque cessa de posséder les Forges. (=(48b), in Kreutz Reference Kreutz2006)

      in 1793 the Prince-bishop cease.spast to own.inf Les Forges

“Le passage de la possession à la non-possession n'autorise pas d'emblée l'emploi de cesser” [The transition from possession to non-possession does not automatically allow the use of cesser] (Kreutz Reference Kreutz2006: 190). The states expressing a status, like être propriétaire des Forges ‘be the owner of Les Forges’, which constitutes a legal status, are acceptable with the predicate cesser, but not states of affairs, like posséder les Forges ‘own Les Forges’. The examples given in (19) also constitute cases where the infinitive is interpreted as a status. They therefore represent, in Kreutz's terms, categorial changes.

  1. (19)

    1. a. En vérité, l'activité économique du pays ne renaîtra que peu à peu, à mesure que les transports, la distribution d’énergie, l'importation des matières premières, iront en s'améliorant et que notre sol cessera d’être le champ de bataille des nations.Footnote 7 (=(47a), in Huang Reference Huang2013)

      [In fact, the economic activity of the country will only recover little by little, as transportation, energy distribution, the importation of raw materials, improve and our land ceases to be the battlefield of nations.]

    2. b. Muselier déclara que, tout en cessant d’être membre du comité national, il gardait pour lui-même le commandement en chef des forces navales […]Footnote 8 (=(47b), in Huang Reference Huang2013)

      [Muselier declared that, while ceasing to be a member of the national committee, he kept for himself the position of commander-in-chief of the naval forces […].]

    3. c. Et il cessa d’être Marc Bloch pour devenir à la fois le Maurice Blanchard de sa fausse carte d'identité et le Narbonne qui […] (=(47), in Kreutz Reference Kreutz2006)

      [And he ceased to be Marc Bloch to become both Maurice Blanchard as on his false identity card and the Narbonne who […].]

The example in (19a) describes a change in status of the French territory which is no longer considered to be a battlefield of nations, meaning this situation is no longer valid: the land no longer has this function (this role). The example (19b) expresses Émile Muselier's change in status, from being a committee member to being a non-member (no longer being a part of a group). The example in (19c) expresses a change in official status: from a legal identity (Marc Bloch) to a new, non-legal identity (Maurice Blanchard).

Thus, all the cases examined in this article where cesser is compatible with stative situations do not in fact involve states denoting permanent properties, including cases of categorial changes. States that describe statuses are stage-level predicates since in fact statuses can change; they are not definitive (for instance, it is enough not to renew a membership to an association to not be a member anymore). The predicate cesser expresses the termination of a condition, an existence, a status, but not of a state in the strictest sense (for instance, physical properties that are generally unalterable). In fact, the co-occurrence of cesser and infinitivals that express temporary properties, whether statuses or not, is acceptable. As illustrated in (20), the states être heureux ‘be happy’ and être malade ‘be sick’, that can be treated as stage-level predicates depending of the context, can appear with cesser.

  1. (20)

    1. a. Jean a cessé d’être heureux.

      Jean cease.presperf to be.inf happy

      ‘Jean ceased to be happy.’

    2. b. Jean a cessé d’être malade.

      Jean cease.presperf to be.inf sick

      ‘Jean ceased to be sick.’

However, not all types of state can come to an end as easily. Stage-level predicates as those in (20) can cease naturally, since temporary properties last only for a certain time. As shown in (21), prototypical individual-level predicates, such as avoir les yeux bleus ‘have blue eyes’ and être grand ‘be tall’, are prohibited with cesser. These predicates describe properties that are in general stable. In fact, unless one undertakes particular actions to force the end of these states (for instance, undergoing surgery), then states will persist.

  1. (21)

    1. a. *Jean a cessé d'avoir les yeux bleus.

      Jean cease.presperf to have.inf the eyes blue

    2. b. *Jean a cessé d’être grand.

      Jean cease.presperf to be.inf tall

I propose that the cases where cesser is followed by an infinitive denoting a transitory state can be put on a par with cases discussed by Lamiroy (Reference Lamiroy1987), who lists strategies (mechanisms) that make aspectual verbs more acceptable with stative situations, for example, the use of plural or collective nominal phrases that produce a serialization effect. In fact, one of the functions of the predicate cesser is to indicate that a non-permanent state (a condition, a status, etc.) ceases to be valid, which gives rise to the emergence of a new state, which can be represented as in (22).

  1. (22)

The diagram in (22) illustrates that, once a transitory property has ceased to be, another one comes into existence. The effect obtained is thus the repetition of a similar situation, but distinct, that is, a series of two different states, which is akin to serialization. Neither state inherently has internal structure, but the series of the two states considered together as a unit can be conceptualized as having internal structure. In fact, in (22), stages can be identified.

In sum, the transition from one transitory state to another state can be viewed as creating a type of a serialization effect, in the same way, for example, as a plural or collective nominal phrase, as in (23), although in (22) the number of stages of the event structure is smaller (it is limited to two). The result in (22) and in (23b) is the same: the creation of an internal structure.

  1. (23)

    1. a. Jean commence à posséder une sérieuse collection de voitures (il en a huit).

      Jean begin.pres to possess.inf a serious collection of cars (he of.them have.pres eight)

      ‘Jean is beginning to possess a serious collection of cars (he has eight of them).’

    2. b.

According to this analysis and contrary to appearances, cesser conforms to the stative constraint. This predicate, like the other terminative aspectual verbs, is incompatible with individual-level predicates. However, it can appear with stage-level predicates, as is also the case with the other aspectual verbs, to indicate a change from one state to another. Thus, the data examined in this article show that the occurrences of cesser with certain states still comply with the stative constraint.

6. Conclusion

The fact that aspectual verbs such as commencer, continuer, finir, etc. do not combine easily with infinitivals denoting states (and also achievements) is well known. However, cesser does not seem to conform to this selectional restriction, often called the stative constraint, since, as noted by numerous scholars, there are many occurrences of this predicate with infinitival phrases describing stative situations; this contrasts with the other terminative aspectual verbs (finir, achever and arrêter), which do not usually appear with states.

In this article, I briefly described the main syntactic and semantic properties of aspectual verbs, and presented strategies (or mechanisms) that allow them to escape the stative constraint. I showed that these mechanisms as they are described in the literature cannot really account for cases where cesser appears with states. I then outlined the different characteristics of the terminative aspectual verbs cesser, finir, arrêter and achever. Even though the meanings of these predicates can overlap, since they always indicate the end of a situation and can sometimes be used in the same contexts (for instance, Ils ont cessé de travailler/Ils ont fini de travailler ‘They ceased working’/’They finished working’), substituting one for another gives rise to different interpretations. In other words, each predicate has its particular properties, which highlights one of Ferdinand de Saussure's (Reference de Saussure2006) central ideas, according to which a sign takes its particular value in opposition to other signs with which it forms a system. Within the paradigm of terminative aspectual verbs, one of the particular functions of cesser, which distinguishes it from its near-synonyms, is to indicate the end of an existence, of a stative situation. Finally, I discussed the properties of the aspectual verb cesser in more detail, and showed that the combination of certain stative situations with this predicate creates an effect akin to serialization, which bestows an internal structure to the situation and thus permits sequences in which cesser is followed by a state.

The proposed solution to the initially mysterious behaviour of cesser provides support for the observations in the literature that aspectual verbs do not generally appear with stative situations. In fact, the only states that are actually allowed with cesser are predicates expressing temporary states, including statuses. The acceptability of transitory predicates with aspectual verbs is noted by Rochette (Reference Rochette, Johnson and Roberts1999), who proposes that their event structure is similar to that of activities. Given these facts, the behavior of cesser is not different from that of other aspectual verbs, and in general it obeys the stative constraint. The question of the compatibility of stative situations describing temporary properties with aspectual verbs has not been thoroughly examined in the literature and would deserve an in-depth analysis of its own.

Footnotes

1 Les abréviations suivantes sont utilisées : imp : imparfait; inf : infinitif; prés : présent.

2 Notons que les compléments infinitifs des verbes pleins peuvent dénoter des situations de n'importe quelle classe aspectuelle, y compris des états ((i) et (ii)) et des achèvements ((iii) et (iv)).

  1. (i) Jean souhaitait être chauve.

  2. (ii) Jean pense être blond.

  3. (iii) Jean a voulu trouver son manteau.

  4. (iv) Jean a affirmé apercevoir le vaisseau fantôme à la tombée de la nuit.

3 Le sémantisme de terminer n'est pas clair. Très peu d'occurrences de ce verbe suivi d'une infinitive figurent dans ARTFL pour la période allant de 1950 à 1990, mais de nombreuses données peuvent être recueillies sur Internet. Il est possible que terminer soit utilisé davantage dans une région plutôt que dans une autre. Les propriétés de terminer ainsi que sa spécificité au sein du paradigme des verbes aspectuels terminatifs mériteraient une étude plus approfondie.

4 de Beauvoir, Simone. Reference de Beauvoir1958. Mémoires d'une jeune fille rangée. Paris : Gallimard

5 Claudel, Paul. Reference Claudel1952. Poésies diverses. Paris : Gallimard

6 Guéhenno, Jean. Reference Guéhenno1950. Jean-Jacques. Roman et vérité, 1750–1758, tome 2. Paris : Grasset.

7 de Gaulle, Charles. Reference de Gaulle1959. Mémoires de guerre. Le Salut, 1944–1946. Paris : Plon.

8 de Gaulle, Charles. Reference de Gaulle1954. Mémoires de guerre. L'Appel, 1940–1942. Paris : Plon.

1 The following abbreviations are used: fut: future; imp: imperfect; inf: infinitive; pass: passive voice; pastinf: past infinitive; pastperf: past perfect; pres: present; presperf: present perfect; spast: simple past.

2 Note that the infinitives of full verbs can denote situations of any aspectual class, including states ((i) and (ii)) and achievements ((iii) and (iv)).

  1. (i) Jean souhaitait être chauve.

    Jean wish.imp be.inf bald

    ‘Jean wished that he was bald.’

  2. (ii) Jean pense être blond.

    Jean think.pres be.inf blond

    ‘Jean thinks that he is blonde.’

  3. (iii) Jean a voulu trouver son manteau.

    Jean want.presperf find.inf his coat

    ‘Jean wanted to find his coat.’

  4. (iv) Jean a affirmé apercevoir le vaisseau fantôme à la tombée de la nuit.

    Jean state.presperf notice.inf the ship ghost at the fall of the night

    ‘Jean stated that he noticed the ghost ship at nightfall.’

3 The meaning of the verb terminer is not clear. Very few occurrences of this verb followed by an infinitive appear in ARTFL for the period covering 1950 to 1990, but a significant amount of data can be collected on the Web. It is possible that terminer is used more frequently in one region than another. The properties of terminer as well as its specificity within the paradigm of terminative aspectual verbs require a more detailed study.

4 de Beauvoir, Simone. Reference de Beauvoir1958. Mémoires d'une jeune fille rangée. Paris: Gallimard. Translation from de Beauvoir, Simone. Reference de Beauvoir1959. Memoirs of a dutiful daughter [tr. James Kirkup]. London: André Deutsch Ltd.

5 Claudel, Paul. Reference Claudel1952. Poésies diverses. Paris: Gallimard

6 Guéhenno, Jean. Reference Guéhenno1950. Jean-Jacques. Roman et vérité, 17501758, vol. 2. Paris: Grasset.

7 de Gaulle, Charles. Reference de Gaulle1959. Mémoires de guerre. Le Salut, 1944–1946. Paris: Plon.

8 de Gaulle, Charles. Reference de Gaulle1954. Mémoires de guerre. L'Appel, 1940–1942. Paris: Plon.

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Tableau 1 : Distribution des types d'infinitifs avec les verbes aspectuels exprimant la terminaison : données tirées d’ARTFL (1950–1990) (Huang 2013 : 25)